après les sollicitations de Bambinette et Ptite Lilly, je viens remonter ce fil, parce que ça va faire quelques mois maintenant que le début de ma quarantaine me questionne
j'ai relu l'ensemble du fil que j'avais commencé il y a quelques temps, et je me dis qu'il n'y a pas besoin d'en ouvrir un autre. Je suis comme vous l'étiez il y a des années
(en 2007)
quelques questions ? Pour reprendre ce que j'ai lu, il y a le "on ne sait pas rebondir", et je me retrouve là dedans. Quand j'ai accouché, après mon congé mat, j'ai eu la chance de changer de boulot : éduc en internat, fonctionnaire (l'hospitalière), j'ai pu bénéficier d'un détachement pour le Conseil Général (la territoriale). Je suis à 80 % ne bosse pas les week-ends ni jours fériés ni soirées (le top)
Mon boulot est très dur (enfants maltraités physiquement, négligence éducative, abus sexuels....), et c'est mon quotidien (vous n'avez pas idée, je vous épargnerai les détails)
Donc ça c'est le professionnel : je vais pas pouvoir faire ça jusqu'à la fin, d'autant que la retraite à 60 ans est très loin maintenant
et la reconversion, j'y pense mais allez savoir pourquoi, je traîne, je traîne
la vie familiale, rien à dire, comme vous toutes, je me demande, saurais-je éduquer mes enfants correctement, aurais-je une meilleure relation avec eux (et surtout ma fille) que celle que j'ai avec mes propres parents (et notamment ma mère) ? Suis-je trop dure ? pas assez ?
je sors d'une semaine de vacances où j'ai pu profiter à fond : vu qu'ils grandissent, j'ai fais beaucoup moins attention à leur rythme donc on a vécu sans regarder l'heure, et c'était simplement génial (enfin j'en profite...)
mais saurais-je leur transmettre cette "capacité à rebondir" que je n'ai pas, ou peu ? pourtant, la vie n'a pas toujours été simple pour moi, et je sais que j'ai su rebondir (comme le dit Isazou dans ce fil, des personnes ont jalonné les pages de mon livre, certaines sont encore là, d'autres non). J'ai rebondi, sinon, je ne serais surement pas là
Comme le dit aussi Ptite Lilly, ou du moins son zhom, il pourrait tout quitter pour aller à l'autre bout du monde, et moi, j'en suis là.
mes questions aujourd'hui, c'est : j'ai 41 ans bientôt, avec un peu de chance, il m'en reste autant à vivre, et qu'est-ce que j'ai envie de faire de ces années ? qu'est-ce que je veux donner à mes enfants ? l'envie de découvrir, d'explorer, d'être et de se sentir libre de faire et d'aller où ils le veulent, créer.....
A chaque fois que j'arrête un de mes enfants dans leur élan, j'ai toujours un doute, "et si j'étais en train d'être castratrice ?", de casser leur spontanéité ? (la mère castratrice est, vous l'aurez compris, ma grande hantise
)
et puis, sans vouloir polémiquer, ou faire de la politique, je ne me retrouve plus dans l'image que nous donnons aujourd'hui, et les messages que l'on tente de nous faire passer, et je me sens écoeurée par ce que je vois ou ce que j'entends (résultat, je n'écoute ni la radio, ni la télé, ni ne lis les journaux)
alors, continuer oui, mais comment ?
désolée pour le pavé, mais y'aurait surement d'autres choses à dire, là, je dépose ce qui me trotte dans la tête depuis quelques mois déjà