MamZelleBlabla
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« Répondre #2054 le: 15 Août 2015 à 22:04:36 » |
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Coucou les filles,
ne m'en veuillez si je ne lis pas tout ce que j'ai manqué, j'ai très peu de temps pour moi en ce moment.
je suis contente de voir que tout le monde va bien malgré les questionnements et les hospi.
pardonnez-moi de ne pas avoir répondu plus tôt à vos mails et messages j'ai beaucoup de mal à comprendre ce qui m'arrive en ce moment, du mal à mettre des mots sur les émotions et aussi je manque de temps.
la situation est un peu moins compliqué depuis jeudi car mes petits ont pu être transféré sur Compiègne près de chez moi, il y a deux jours nous étions encore sur Arras à pas loin de 2h de mon domicile, c'était très difficile. J'ai d'abord passé une semaine en hospi, mes garçons et mon mari venait autant que possible mais la distance compliqué les choses... Ensuite il a fallu que j'accepte de quitter l'hôpital en laissant mes petits, je n'ai pas pu me résoudre à rentrer à Compiègne, nous avons trouvé un appartement à louer à la nuit sur Arras et nous avons logé là bas près de l'hôpital jusqu'à que les petits soient transféré ce qui ne s'est pas fait sans mal...
Je vais peut être m'étaler en vous racontant toute l'histoire mais je crois que peut être l'écrire m'aidera à réaliser... vous n'êtes pas forcée de me lire et surtout je ne veux pas vous effrayer...
Je suis allée à ma consultation le mercredi 29 juillet, depuis le début de ma grossesse j'ai dû voir au moins 5 gynéco différents faute de place, je faisais le tour du service et je n'avais pas trop le choix... J'avais déjà vu la gynéco qui m'a reçu le 29 à mon rdv précédent, c'est elle qui m'avait annoncé que mon col s'était modifié mais elle n'était pas plus alarmante que ça j'avoue que je ne me sentais pas très alaise avec elle mais j'ai mis ça sur le dos de mes angoisses... Quand je l'ai revu le 29 elle a commencé par me dire que mes rendez-vous était trop rapprochés et qu'elle ne voyait pas l’intérêt de venir tout les 15jrs pour une grossesse bi-bi... elle ne voulait pas m'examiner elle m'a dit de rentrer et qu'on se verrait deux semaines plus tard... J'ai insisté pour qu'elle vérifie mon col car j'avais eu beaucoup de contractions la nuit précédente... Elle a fini par accepter mais j'avais vraiment l'impression de la déranger. Elle m’ausculte et me dit "j'aurais dû vous hospitaliser le 15 votre col est ouvert à deux doigts... bon ba on vous garde... vous ne vous êtes pas ménagée je vous avais de vous reposer" (je n'ai absolument rien foutu entre mes deux rendez vous, en plus mes enfants étaient en vacances avec leurs papa donc repos total pour moi...) Donc hospitalisation le mercredi 29, on me mets sous tracto et on me fait les injections de cortico pour la maturation des poumons des bébés. Vendredi 31 au matin je sens de violentes contractions malgré le tracto et le fait qu'on m’aie sédater, j'en parle à la sage-femme qui prévient la gynéco qui m'a fait hospitaliser. Elle me fait faire un monito et examine le col: " oh le col s'est encore un peu ouvert mais c'est rien, vous n'allez pas accoucher tout de suite c'est pas la peine de vous alarmer, au monito je vois un fond contractile mais c'est rien de grave, faudrait arrêter de vous stresser et de vous alarmer pour rien on vous garde par précaution pour vous rassurer on sait ce que l'on fait..." J'étais convaincue que j'allais accoucher, je n'ai jamais eu de fausse alerte pour mes précédentes grossesses je connais mon corps j'étais sûre de moi donc je lui ai dis mais elle m'a encore dit que c'était dans la tête et qu'elle avait des patientes qui l'attendaient... Dans l'après midi les contractions sont devenues de plus en plus violentes on me sedate à nouveau malgré mon refus, "je n'allais pas accoucher il fallait juste que je me calme". En fin d'après midi, la gynéco vient me voir et me dit "vous êtes a 31sa donc vous relevez d'une mater niveau 3, ici on est 2b, puisque vous êtes certaines que vous allez accoucher on vous transfère à Arras histoire de vous rassurer vous partez dans 30min en hélico vous passez 2 semaines là bas et on vous reprends ici..." Je préviens mon mari et lui dis qu'il viendra à Arras me voir le lendemain de ne pas faire la route avec les enfants alors qu'il était déjà tard... Une heure plus tard je suis à Arras, une sage femme m'accueille elle regarde le semblant de dossier que Compiègne lui a transmis... j'avais demandé avant de quitter Compiègne si mon mari devait m'apporter mes résultats d’analyses et compagnie, "non non on leur transfert tout"... Au final la sage femme me dit qu'elle a ma dernière analyse de sang et le monito fait le matin même rien d'autre... Et là tout bascule elle regarde les résultats du monito et me dit "pour moi ce n'est pas un fond contractile comment vous sentez vous ?" je lui réponds que quelques heures avant j'étais persuadée que j'allais accoucher mais que les médecins m'affirmaient que non, et puis le sédatif faisant effet je suis plutôt dans les choux" elle me dit qu'elle préfère me refaire un monito et vérifier le col elle même... monito examen... et puis "appelez votre mari qu'il vienne au plus vite madame, je suis désolée mais c'est vous qui aviez raison vos petits seront là dans la nuit..." J'ai dû lui dire 1000 fois que non elle se trompait, ce n'était pas le moment, je n'étais pas prête, j'avais fait très attention ce n'était pas possible... Elle m'a tendu un mouchoir et m'a dit "pleurez un bon coup je reste près de vous" je me suis effondrée... Mon mari est arrivé 2h plus tard, le temps de caser mes garçons et de venir... Lorsqu'il est arrivé on m'avait posé la péri je ne sais pas trop comment car c'est lui qui avait mes cartes de groupe sanguin et compagnie sans compter le fait que je n'avais pas eu mon rdv avec un anesthésiste bref je crois que tout s'est fait dans l'urgence. Il a fallu me piquer à 5 reprises pour la péri impossible de faire le dos rond, de me détendre, je croyais faire un cauchemar je ne savais plus ou j'étais... Puis l'attente en salle de travail, parler des prénoms que nous n'avions pas encore choisi, se demander si nos petits allaient vivre, se demander ou nous allions... le temps qui s'arrête... La sage femme me demande si je veux bien essayer de pousser lors de la prochaine contraction pour voir... je pousse, elle me dit "non, vous les retenez, je sais, je comprends que vous ne vouliez pas mais maintenant ils ont besoin que vous poussiez que vous les aidiez à sortir vous n'avez pas le choix aidez vos bébés..." La poche des eaux se rompt, j'arrive finalement a pousser efficacement j'ai tellement peur pour eux, mon petit arrive en trois poussée à 2h21, ma petite à 2h26 trois poussée aussi malgré qu'elle soit en siège... J'ai à peine le temps de les embrasser qu'on les emmène loin de moi... je crois ne jamais m'être sentie aussi mal, on m'a arraché les entrailles... j’étouffe, j'ai l'impression de mourir... J'ai dit à mon mari de suivre les bébés, j'ai passée 2h seule, suppliant le ciel de me réveiller et que ce ne soit qu'un cauchemar... Puis on vient me chercher on m'emmène voir mes petits mais je ne les vois pas je vois des fils, des tuyaux, des machines, tout ce que je redoutais... Puis on m'explique a quoi sert chaque fil, tuyau, machine... on me laisse caresser mes bébés... on me laisse du temps avec eux... pourtant je ne réalise pas... ce n'est pas possible... Et puis les couloirs de réa-néonat... découvrir les tachycardie, bradycardie, les apnées... réaliser que je suis presque contente que la pédiatre ai réussi à poser un cathéter à mes bébés, attendre un transfert tout en ayant peur que mes bébés soit confié à l’hôpital de Compiègne auquel je ne fais plus confiance... Tirer mon lait sans pouvoir donner le sein à ma chair... attendre qu'on veuille bien me mettre mes bébés dans les bras, qu'on accepte de leur donner mon lait... laisser le personnel médical décider, avoir l'impression de ne pas être leur mère, de ne servir à rien... Apprendre petit à petit, comme si je n'avais jamais été mère... Apprendre aussi à rentrer à la maison sans eux passer devant leur chambre sans pleurer, simplement fermer la porte, ranger la poussette dans le garage pour ne plus la voir... et attendre... Aujourd'hui j'attends, j’essaie d'être au moins aussi forte que mes petits qui tout les jours se battent pour apprendre à respirer, à faire battre leurs cœur, à digérer... j'essaie d'être aussi forte qu'eux et de ne pas trop penser, je vis comme un robot... et j'attends... Nous avons la chance d'être tombé sur un personnel adorable aussi bien à Arras qu'a Compiègne même si je ne connais pas encore tout le monde à Compiègne je suis rassurée j'avais très peur mais l'équipe à l'air très bien... Aujourd'hui les petits font encore "des bêtises" (c'est plus joli que de dire des apnées, des brady... ça fait moins peur) mais ils sont plutôt stable... le temps fera les choses... Maden est né le 1 aout à 2h21 il pesait 2050g et mesurait 41cm il fait aujourd'hui 2830g Megan est née le 1 aout à 2h26 elle pesait 1750g et mesurait 40cm elle fait aujourd'hui 2000g On avance deux petits pas en avant et un pas en arrière... tout doucement et je me dis que dans plusieurs semaines ils pourront naitre enfin pour de vrai, qu'on pourra être tout les 6... et que je pourrais enfin être leur maman... pour de vrai...
je vous le dis aujourd'hui plus que jamais les filles, faites attention prenez soin de vous, prenez soin de vos petits, ça ne prévient pas... j'ai été prudente pendant toute ma grossesse en me disant que comme ça quoi qu'il arrive je ne pourrais pas m'en vouloir... et pourtant même si je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire aujourd'hui je m'en veux terriblement... faites en sorte de ne rien regrettez...
je vous fait des bises à toutes et j’essaierai de revenir pour vous suivre... j'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous raconter tout ça, je ne veux en aucun cas vous faire peur... j'en avais besoin, je n'arrive pas à parler (je n'ai même pas annoncé la naissance à mes proche), écrire m'a été plus facile...
des bises et encore merci à vous toutes pour votre soutien...
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