Précocité, réussite sociale, et bien-être ?
Lenagcn:
D'une part mon regard de maman:
J'ai imaginé à voir certaines façons de procéder de G qu'elle était précoce (C. est "tellement comme moi" dans son fonctionnement, que je sais que ce n'est pas le cas) , lorsqu'elle était petite. Avec un langage très développé, un apprentissage de la lecture "au fil de l'eau" (mécanisme en PS, lecture fluide en GS), tout ça tout ça. A l'aise en classe, tout comme sa s?ur, alors j'ai fermé ma grande bouche. Elles lisaient toutes deux en CP, des livres pour "8-10 ans" . Pourtant,elles ont appris plein de choses en CP! Comment se tenir en primaire, les maths, le monde. Elles se sont un peu ennuyé aussi, mais c'était gérable. En CE2, elles "roulent"; elles ont le temps de lire en classe; le temps des devoirs étant très court, elles ont le temps de pratiquer d'un instrument, et de jouer, jouer, jouer.
A posteriori, elles étaient de petites filles vivant dans un milieu stimulant tant à la maison qu'à l'école, et en ont profité à fond. Mis ne sont pas des enfants précoces. Ni l'une, ni l'autre. Comme tant d'autres, en somme (l'immense majorité des enfants prodiges dont les parents font le siège de la maternelle pour qu'ils ne fassent pas la PS, après leur TPS, par exemple...) .
D'autre part, mon regard d'instit à petite ancienneté:
J'ai eu un élève de 7 ans que j'ai fait testé par la psy scolaire en début d'année, me doutant un peu du résultat. La maîtresse de CP ne se doutait de rien : "il ne sait pas très bien lire, c'est étonnant cette précocité!" (bonnes notes par ailleurs) .Vi, mais il faut le voir fonctionner avec les savoirs... et avec les gens ( ::) ). Il y a une école publique fonctionnant en cours doubles juste à côté, qui est "pôle ressource précoces", ses parents ont fait le choix de l'y mettre: travail par projets , ateliers périscolaires spécifiques: de quoi le nourrir.
Une autre enfant dans la même classe, pas à l'aise dans le groupe (carrément exclue!) , cherchant toujours le contact affectif avec ses maîtresses, n'écoutant "rien", chantant en classe, se tenant mal, écrivant ::) , mais mise au défi des évaluations elle les réussissait (surprenant, à voir le reste du temps), parfois produisant des trucs incroyables, mais en même temps, elle ne "rentrait" pas dans certaines nouveautés, car pas assez "connectée" à la vie de la classe. Je m'interrogeais beaucoup à son sujet, ne savait pas quoi en penser. Redoublement pour lui donner le temps de mûrir??? Le besoin de maturité du CE2 me paraissait loin de ses possibilités du moment. La psy l'a testée en fin d'année. Précoce elle aussi! Mais précoce en souffrance. Et les maîtresses (maternelle, CP et 3 en CE1) n'avaient rien vu venir.
Un autre pavé ;D
Isazou:
C'est justement là tout le problème en fait : Il y a des enfants qui sont plutôt "intellectuels", et que l'on pousse à être les meilleurs.... au risque de les dégoûter complétement de l'école.
Il y en a d'autre qui sont plutôt "manuels", et qui ont vite tendance à être classés "cancres" à l'école..... ce qui risque aussi de les dégoûter...
Il y a les précoces, voire les très précoces, qui effectivement sont très en avance au niveau des connaissances, et là, c'est l'école qui ne suit plus.
Et puis il y a les retardataires, ceux qui auront plus de mal, pour lesquels l'école ne prend pas le temps de suivre.
Il faudrait presque des cours particuliers à ces deux dernières catégories. Ou alors un emploi du temps "à la carte", qui permettrait à un élève très doué en histoire mais très nul en maths, d'aller dans une ou deux classes au dessus pour l'histoire, et dans celle d'en dessous pour les maths. Je sais que cela s'est déjà fait dans le collège privé de ma ville.... mais ce n'était que pour un, voire deux élèves maxi.
Et puis, pour ceux du tout début, il faudrait peut-être aussi apprendre à observer d'avantage nos enfants. (je ne juge personne, je pense être concernée aussi)
Il y a certainement tout un système scolaire à revoir. Dans les villages, il est reconnu que lorsqu'il y a des classes à niveaux mélangés, les résultats sont souvent meilleurs, et les enfants deviennent beaucoup plus autonomes... Certes, c'est difficile à imaginer au collège et au lycée.... mais alors qu'on permette une ouverture différente. Genre des options, pour développer ses connaissances en histoire si on aime ça...
Quand aux méthodes, j'avais entendu parler de la méthode Montessori.... celles qui connaissent, vous en pensez quoi ? (a priori, moi, elle me parle, mais ne peut s'appliquer qu'aux petites classes...)
(un pavé de plus ;))
P'tite Lilli:
Allons y pour les pavés ;D
Je ne suis pas d'accord avec vous les filles.
De même qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, vous ne formaterez pas un enfant qui n'a pas envie d'apprendre. Sans cela ce serait facile de faire progresser les élèves plein de bonnes volontés mais aux "capacités limitées".
Dalma, si tes enfants retiennent les lettres, c'est parce qu'ils en ont envie. Ils retiendraient de même leur prénom s'ils en ont envie. Par contre, s'ils ne le veulent pas, tu pourras le leur présenter 20, 30, 100 fois, ça ne rentrera pas.
Plutôt que de classer les enfants en précoces ou très précoces (parce que finalement un résultat chiffré, on s'en moque), je vois des enfants équilibrés qui vivent bien leur précocité, savent s'épanouir et se satisfaire de ce qui les entourent (école, famille, etc) et ceux qui la vivent mal.
Quand tout se passe bien, on ne se pose pas la question. L'enfant est doué, tout roule pour lui.
On commence à s'interroger quand des difficultés apparaissent.
Montessori et Freinet sont un peu sur la même longueur d'ondes. Les limites de ces méthodes étant certaines lacunes dans les apprentissages fondamentaux (mouais, un peu comme dans l'EN...) et une quasi incapacité à reprendre un cursus classique. En gros, si tu commences, tu finis tes études dedans. Plus le coût élevé des écoles privées.
Isazou, ce dont tu parles, passer l'élève dans un niveau supérieur pour une matière précise, existe dans toutes écoles, même publique. Ca s'appelle un décloisonnement. Mais personne ne sait dire quand arrivé en CM2, que fait le gosse qui a déjà étudié le programme ??? Transport privé pour aller au collège de 2 à 3 pour la matière concernée ??? Pour moi, ce n'est pas une réponse satisfaisante aux besoins de l'enfant.
La Doudou, ton principe Mon môme est à l'aise (voir en avance), à l'école. Mon réflexe, je crois mais je ni suis pas encore, ne serait pas de le pousser pour qu'il puisse sauter une classe, mais de lui proposer d'autres activités pour alimenter sa curiosité. Quelle chance que d'assimiler rapidement, et de pouvoir consacrer du temps à des activités périscolaires. est facile à écrire, plus difficile à mettre en application.
Ton gosse peut être à l'aise dans les apprentissages mais très mal à l'aise dans sa peau, parce qu'il en attend plus de l'école, plus que ce qu'elle peut lui en offrir. Difficile de lui faire comprendre (dans notre cas) que l'école n'était pas là pour répondre à ses besoins. Que l'école lui offre la chance d'avoir une base commune à tous les élèves mais ensuite il peut, avec notre aide, approfondir, élargir,etc..
On ne module pas nos enfants comme on le veut.
Un instit a proposé à Guilhem de choisir "tu veux sauter une classe ou rester avec tes copains". Que peut en penser l'enfant, comment l'aider à gérer ses difficultés.
Je ne sais pas si dans notre société nous ne mettons pas trop d'attente, de valeurs dans l'école. Le tapage publicitaire autour de la rentrée des classes, nos réflexions (tu vas rentrer chez les grands, tu vas apprendre à lire, etc.. ) ne mettent-ils pas la pression sur nos têtes blondes ? Si nous (la société, pas les parents) n'engageons pas les enfants à idéaliser l'école ? Et quand les attentes ne sont pas au RDV, comment ne pas être déçu ...
dalma:
C'est sur que l'école prend beaucoup de place, vu le temps qu'y passent les enfants. Et pour la promo de rentrée des classes, je ne suis pas en reste en ce moment avec mes discours "oh les enfants, vous avez vu là, c'est l'école maternelle, ça a l'air super, hein ? Eh bien, c'est là que vous irez quand vous serez grands. Etre grand, c'est quand on ne porte plus de couche et qu'on va aux toilettes, etc." Désolée, mais je ne trouve pas mieux pour motiver mes troupes. :-[ ::)
Pour les enfants précoces, je crois que ça marche bien de leur trouver une activité extrascolaire dans laquelle il peuvent avancer en sautant les étapes (contrairement à l'école). Notamment, la musique dont l'apprentissage est complexe et demande beaucoup d'entraînement peut aider à rééquilibrer la vie de l'enfant. Le mieux, c'est de trouver une formation mixte mais tout le monde n'a pas cela dans son quartier.
Isazou:
...... et moi qui ai grandi en faisant beaucoup de musique..... je ne suis pas sûre que ça suffisait !! Je crois qu'un peu de sport m'aurait fait le plus grand bien !!
Tout ça pour dire qu'il est difficile de savoir : on a tendance soit à reproduire notre propre expérience, soit au contraire à faire tout l'opposé. Vouloir que son enfant soit doué à l'école, parce que soi-même on a arrêté tôt, et au final, ben.... on gagne que dalle !! C'est super dur d'arriver à penser uniquement : "comment est mon enfant ? Que fait-il ? Où sont ses facilités ? Est-ce qu'il est plutôt manuel, ou plutôt intellect ? ou les deux ? est-ce qu'il est solitaire ou plutôt mieux en groupe ? Est-ce qu'il est suiveur ou meneur ?est-ce que... est-ce que...
J'ai envie d'être très à l'écoute de mes enfants, j'ai envie de pouvoir leur proposer des choix qui leur correspondent..... mais j'ai très peur d'une chose : est-ce que mes finances me le permettront ? est-ce que je vais pas me rétammer à cause de ce P* de B* de M* de FRIC!!
(pardon pour ce pétage de cable !)
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