Et tu as envie de faire quelque chose ? consulter ton médecin par exemple ?
Il n'y a que vous 2 qui êtes au courant ? ton mari "soupçonne" quelque chose ou pas du tout ?

Je pense qu'on est toutes différentes pour réagir face au danger. Il y a des mamans qui vont chercher à ultra-sécuriser le plus possible, d'autres qui vont plutôt accompagner les premières fois puis faire rapidement confiance.
Les filles savent très bien descendre les escaliers (même en turbulette  ) : elles se mettent à plat ventre, pieds vers le bas, et descendent en se laissant glisser. Et elles montent à 4 pattes. Dans ces conditions, difficile de tomber ou de se faire vraiment mal.
Je crois que j'aurais bien plus peut avec une barrière, parce que tu ne sais pas le jour où elles sauront l'ouvrir et si elles n'ont jamais été habituées aux escaliers avant elles ne sauront pas les gérer ce jour là. Ou alors, pire, mais hautement probable vu leur caractère, je pense qu'elles iraient chercher un tabouret dans la chambre de leurs frangins, la leur ou le marche-pied de la sdb pour pouvoir carrément escalader par-dessus la barrière et là ça serait carrément dangereux. 
Au fait, le temps que j'enfile les chaussures de baleinette ce matin, la sardine a compris comment on tire le louer de l porte et l'a ouverte! 

Oh  
Je voyais bien ces derniers temps que tu te décourages beaucoup avec le filles, mais je n'avais pas compris que c'était aussi profond  
Tu sais, je trouve que c'est "pas juste" d'avoir ce qui t'arrive. En effet, tu es une super maman et tu n'as même pas l'occasion de t'en rendre compte.
Déjà, l'histoire de leur conception : un véritable parcours du combattant qui a de quoi éprouver les nerfs les plus solides. Au lieu d'aboutir sur une grossesse simple et facile, tu entres dans une espèce de dimension parallèle et pathologique parce qu'il y en a 3. Sans même avoir rien pu faire, tu te retrouves alitée, hospitalisée, césarisée, avec des bébés qui débutent prémas et en néonat alors que normalement, une maman passe 9 mois pépère à continuer sa petite vie pour au finale serrer un bébé tout rose et joufflu dans ses bras après un accouchement non programmé. Elle ne galère pas pour l'allaitement : son bébé a faim, elle le met au sein. Mais toi, tu n'en as pas 3. Et même au big, t'as pas 3 mains. Une tétée de 20 minutes avec un singleton se transforme en mission de 1h30 minimum avec des triplés. Et le changement des couches ! tu as l'impression de passer ta journée dans le caca, parce que même seulement 2 ou 3 par bébé, ben ça t'en fait pas loin de 10 par jour. Une maman  de singleton, quand elle est trop crevée, elle va faire la sieste en même temps que son bébé. Avec plusieurs, même pas en rêve, tu continues d'être à fond. Le soir, tu as 3 fois plus de crise à gérer mais pas 3 fois plus de relais. Le stress est maximum. Et tout est comme ça. En grandissant, les difficultés changent. Elles ne disparaissent pas, elles se diversifient.
Je trouve que c'est très difficile d'être maman de jumeaux, car quoiqu'on fasse, c'est jamais assez. Alors on se sent incompétente, parce que même au maximum de nos capacités, même en s'oubliant et en se consacrant corps et âme à notre progéniture, ben ça continue de chouriner / râler/ mal se passer, il y a toujours un truc qui cloche. C'est rageant, frustrant, déprimant. Et encore, nous, mamans de jumeaux, on a deux bras, deux seins pour celles qui allaitent, deux genoux pour bercer. Toi, mathématiquement, avant même d'avoir pu essayer, tu pars avec un handicap tel que ça ne passe pas. C'est trop dur !
Ayant été maman de singleton avant d'être maman de jumeaux, j'ai expérimenté ce décalage. au début, ça a été un véritable deuil à faire, je déprimais vraiment en me disant : mais pourquoi c'est aussi compliqué alors que ça pourrait être si simple s'il n'y en avait qu'un seul ! Mais d'un autre côté, ça m'a aussi donné de la force car j'ai eu la chance de pouvoir me rendre compte que ces difficultés ne sont pas liées à mes lacunes, mais au nombre de bébés. Je savais qu'avec un je savais le faire, car je l'avais fait.
Alors avec 3 la marche doit être encore bien plus haute, le sentiment d'incompétence plus fort. Et franchement, il y a de quoi craquer.
Paprika, Béné, Speedy et les autres mamans de singletons en premier pourront sûrement te parler de ce sentiment aussi. C'est tout un apprentissage de devenir maman, une énorme remise en question. Alors avec deux à la fois, je l'ai déjà dit l'année dernière, mais franchement je vous admire, les mamans de multiples en premier, d'avoir aussi admirablement géré la situation !
Athéna pourrait encore mieux t'en parler que nous toutes, elle mesure ce qu'est le quotidien avec les triplés et connait aussi la vie avec juste un singleton.
Et encore, là on ne parle que des bébés. Car le chamboulement ne s'arrête pas là. Le couple amoureux devient couple parental, comment chacun peut-il trouver sa nouvelle place? rien d'évident, surtout avec la fatigue et e manque de temps. Et la remise en question professionnelle? toi, tu gères tout en même temps, tu mènes tout de front. Et pas au rabais, en t'investissant ++++ : tu as fait les purées de tes filles, tu prend le temps de leur raconter des histoires, tu t'investis vraiment avec elles. Au boulot tu passes beaucoup d'heures, avec un engagement réel derrière, tu ne glandes pas derrière un bureau mais tu donnes des cours, tu es en représentation quotidienne sous le jugement des élèves. Franchement, Impa, je le pense sincèrement, c'est vraiment exceptionnel tout ce que tu arrives à faire, et je pense réellement que très peu de mamans sur ce fil seraient capables d'en faire autant, moi la première (d'ailleurs j'ai refusé de reprendre le boulot à la rentrée, pourtant on m'avait proposé un poste, car je ne me sentais pas capable d'assumer). Tu n'as pas à rougir, au contraire! Mais tout ce boulot passe inaperçu dans la société, et bien souvent au sein même de la famille.
C'est beaucoup pour une seule personne. Alors c'est bien si tu peux relâcher cette pression un peu et t'autoriser à pleurer, à vivre réellement tous ces sentiments négatifs pour pouvoir t'en débarrasser par la suite. Peut-être que ça va passer tout seul, peut-être que tu auras besoin d'une béquille en te confiant avec un professionnel, ou pourquoi pas en prenant des médicaments. Ne reste pas seule dans ton désarroi.
 

J'adhère complètement à tout ce que tu dis Marinette !
La marche entre un singleton et des jumeaux est énorme. Quand pour moi c'est difficile (parce que ça l'est encore...) je pense aux parents de triplés sans oser vraiment imaginer ce que ça peut-être.

Marinette, tu parlais aussi de la reconnaissance de la société et de la famille, de tout ce qu'une maman de multiple gère de front (les enfants, le couple, le quotidien, le travail,...). Mon chéri est souvent en déplacement depuis quelques mois, et bien j'ai l'impression parfois d'être mieux reconnue par les gens qui m'entourent "de loin", plutôt que par mon mari lui-même.

Impa  

Pas forcé. Les gens ne sont pas forcément dupes. Mais puisque tu fais bonne figure, c'est tout aussi commode de faire comme si tout allait bien. Ca évite de remuer des sujets sensibles, de proposer une aide qu'on n'est pas disposé à donner réellement....Arrête de te culpabiliser, tout ça n'est pas de ta faute.

pourtant, qu'est-ce qu'on peut me le dire : "quel boulot ce doit etre ! ca doit pas etre facile ! "
Mais dans ma famille, personne ne m'a jamais rien proposé de concret. Ma mere n'a jamais gardé les filles par exemple.

Heureusement qu'il y a mon beau pere, et surtout sa copine ! Il n'y a qu'elle qui comprend j'ai l'impression. Heureusement que je l'ai ! et dire qu'on n'a aucun lien de sang avec elle, ni moi ni mon homme

oui, je vais le faire