Education et transmission de valeurs, "mentalité".
Isazou:
Citation de: Eirelav le 13 Décembre 2009 à 13:21:03
Citation de: Isazou le 13 Décembre 2009 à 12:50:09
Donc le faire par "principe", ou par "respect des institutions" peut pendant longtemps être la seule raison de faire des efforts.. la notion de plaisir est donc assez loin, là, non ?
;)
Si principe et respect des institutions sont des valeurs positives pour toi, c'est certainement une bonne raison de faire l'effort pour toi. La satisfaction est là, non ?
Où est la violence dont tu as parlée ?
Tes parents, si tu les cites en exemple ont certainement réussi à transmettre LEURS valeurs qui sont devenues celles que tu veux donner à tes enfants. Demande leur conseils.
Sinon si ta fille s'oppose, c'est qu'elle a certainement quelque chose à dire. Par sa peur, elle exprime une difficulté. L'écouter est remettre en cause tes valeurs ?
Peut-être, si par principe selon toi, il ne faut pas s'écouter.
Ouhla !! Je trouve que tu prends des raccourcis bien vite !! Je n'ai jamais dit que "ne pas s'écouter" était un de mes principes !! Au contraire, je suis quelqu'un qui écoute beaucoup et mes propres ressentis, et (en tous cas, je m'y applique), ceux de mes enfants.
Mais il y a des moments où il faut savoir aller au delà, et ne pas s'arrêter à son premier ressenti (comme celui du "j'ai pas envie de me lever, tant pis pour le boulot") Par contre, si chaque jour, chaque semaine, chaque mois, on a ce ressenti là, alors oui, il faut l'écouter, et se demander pourquoi on l'a, et si il n'y aurait pas une cause à tout ça !!
Mais en attendant, on se sera donné les moyens d'avancer !!
Parce que si à la première difficulté, on se dit : "je m'écoute, j'ai peur /mal /???, donc je m'arrête", et bien, au final, on ne saura jamais ce qui nous fait si peur/mal/???, et on ne pourra jamais s'aider soi-même à avancer.
Ce que j'ai envie d'apprendre à mes enfants, c'est à savoir persévérer dans l'effort, même si parfois, on préfèrerait arrêter (c'est là que je vois une notion de violence). Ensuite, on analyse la chose, on réfléchi, à tête reposée, pour voir si oui ou non, ça valait la peine de se donner du mal ou non.
Quand à demander conseils à mes parents... ben, ça va, je suis grande, je n'ai pas attendu que tu sois là pour ça !! ::) Mais bon, merci quand même !! ;) ;D ;D ;D
Laety 89:
Citation de: Isazou le 13 Décembre 2009 à 14:30:46
Quand à demander conseils à mes parents... ben, ça va, je suis grande, je n'ai pas attendu que tu sois là pour ça !! ::) Mais bon, merci quand même !! ;) ;D ;D ;D
;D ;D
perso, j'aurais plutôt tendance à ne pas vouloir leurs avis, même si certaines valeurs que je souhaite transmettre aux filles sont aussi les leurs, tout ça parce que j'ai trop longtemps eu droit à des remarques et à des comparaisons, et on était que 2!!! je ne voudrais surtout pas que plus tard mes filles n'aient elles aussi que ce genre de souvenirs :-\
pour en revenir à la musique: j'adorais après avoir travaillé tous mes exercices de piano me faire des petites impros au piano, et surtout avec "les gammes chinoises" dont j'adore toujours la sonorité (même sur mon vieux piano tout désaccordé ;D)
La Doudou Brestoise:
Coucou,
Je voulais revenir sur un truc (quoi, je commence toujours mes discours comme ça :o ;D ;D) :
Je reviens sur mon expérience professionnel. Je suis convaincue que la non persévérance de certains jeunes tient surtout dans l'idée que quoi qu'il arrive, ils n'y arriveront pas. D'où mon idée : l'essentiel réside dans l'estime de soi : on a essayé, on s'est donné du mal, le résultat n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances, mais on ne regrette rien. Le résultat se doit d'être quand même positivé et valorisé, quand bien même il est minime (j'aime beaucoup ton discourt, Val ;)). On a fait ce qu'il fallait, voir plus... Et plus que le résultat, c'est l'effort qui doit être mis en avant.
Donc, dans l'histoire du vélo pour Leelou, j'ai tendance à dire que oui, il fallait l'aider à persévérer, à surmonter sa peur. Son rejet du vélo, il faut je crois le voir comme un appel au secours. Surtout si elle a su faire à un moment sans appréhension...
Pour elle, difficile de comprendre la facilité d'il y a quelques semaines et le blocage ponctuel. A nous de lui rappeler que ce n'est que ponctuel (alors pourquoi lui proposer de revendre son vélo ???), et que si elle surmonte sa peur, très naturelle (c'est normal d'avoir peur), elle va retrouver son aisance... Et puis si décidemment elle s'est donnée du mal, et qu'elle n'y arrive : restons cool.
Et décortiquer la peur : c'est quoi qui t'empêche de démarrer ??? Tu ne te souviens plus de comment placer les pédales ??? Regarde, c'est comme ça. Et si tu veux, je te tiens un peu pour que tu reprennes confiance... Et puis on peut attendre aussi 3 minutes, le temps de décompresser (ça, c'est mon expérience de grimpeuse qui parle : la tétanie est très dure à calmer, et très mauvaise conseillère. Mieux vaut abandonner pour reprendre 10 minutes après, quand on a réfléchit soi-même au pourquoi du blocage....)
Citation de: Isazou le 13 Décembre 2009 à 12:50:09
Laety, Doudou : la musique !! Oui, très bon exemple !!
J'ai moi-même fait 15 ans de musique. Oh, oui, il y a des années ou ça a été dur. Je n'avais pas envie d'y aller, pas envie de travailler mes morceaux, envie de tout arrêter. Des copines ont arrêté, parce que leurs parents les ont écouté. Et bien je vous promet que quelques années plus tard, toutes l'ont regretté !! TOUTES !!
Moi, mes parents ont refusé que je laisse tomber, ils m'ont forcé à continuer, années après années, et.... oui, je les ai remerciés, quelques années plus tard, de ne m'avoir pas écouté, et de m'avoir forcé à continuer. Car c'est après, bien après que le vrai plaisir de jouer, improviser, est arrivé.
Donc ce n'est pas sur la notion de plaisir qu'il faut motiver un enfant. Mais bien sur une gratification (eirelav ;)), qui n'est pas toujours facile d'envisager, de trouver. "si tu fais ta leçon de solfège, tu auras droit de sortir avec tes copines..." :-X.
Chez moi, ce qui m'a aidée à poursuivre en musique, c'est surtout que j'étais écoutée dans mes quelques misérables efforts (parce que parfois, les efforts étaient franchement au raz des pâquerettes, voir quelques tricheries sur le travail réel ;D). Valorisée par une écoute objective (pas de "c'est parfait ma fille", ou pire :"tu n'as pas assez travaillé". Mais plutôt :"là, ce trait là, tu l'as travaillé, cela s'entend...").
Pour en revenir toujours au vélo de Leelou, ce que je trouve essentiel au final, pour l'aider à ne pas renoncer dans sa vie future, c'est de l'avoir valorisée dans sa réussite finale, même si la façon d'y arriver peut être sujet à discussion ;). Mais sur le moment, peut-être aurais-je agi de même ? Pas pareil de réfléchir à froid sur l'idéal d'un comportement parental.
A +
Isazou:
Doudou, je "sens" à ta lecture, que nous pensons pareil. Certes mes mots à moi ne sont peut-être pas les mieux choisi... mais au final, on n'est pas si loin.
Je suis la première à valoriser les efforts qui sont fournis, que ce soit pour mes enfants, ou pour des stagiaires au boulot. A leur propos, d'ailleurs, je leur conseille souvent de se faire confiance. Je leur dit souvent ce genre de choses " arrête de douter de toi comme ça. Ce geste là, tu l'as déjà fait, tu sais la technique. Alors pourquoi hésites-tu aujourd'hui ? Parce que untel le fait dans un ordre différent de toi ? Et alors ? Fait ce que toi, tu trouves être juste. Fait le geste que toi, tu peux justifier, pour lesquels tu as eu une réflexion, pour lesquels tu as une explication. Ne fais pas un geste parce qu'un autre le fait, fait un geste parce que toi, tu ressens que c'est comme ça qu'il faut le faire"
Alors pour en revenir à Leelou... peut-être que je n'aurais pas dû parler de revendre son vélo... mais c'est quelque chose qui lui parle, à elle. ??? Ce que tu dis là :
Citation de: La Doudou Brestoise le 13 Décembre 2009 à 15:17:21
Et décortiquer la peur : c'est quoi qui t'empêche de démarrer ??? Tu ne te souviens plus de comment placer les pédales ??? Regarde, c'est comme ça. Et si tu veux, je te tiens un peu pour que tu reprennes confiance... Et puis on peut attendre aussi 3 minutes, le temps de décompresser (ça, c'est mon expérience de grimpeuse qui parle : la tétanie est très dure à calmer, et très mauvaise conseillère. Mieux vaut abandonner pour reprendre 10 minutes après, quand on a réfléchit soi-même au pourquoi du blocage....)
crois-moi, je l'ai déjà essayé 15000 fois avec elle.
Leelou est une petite fille qui refuse absolument qu'on lui explique comment faire quelque chose, ni même qu'on lui montre.
Elle veut bien le regarder une fois, mais après, c'est tout !
Quand à lui dire comment mettre ses pieds sur une pédale, par exemple, j'ai bien essayé, encore une fois d'aborder le truc par là, mais non, elle refuse tout ça en bloc, voulant ABSOLUMENT y arriver toute seule.... ou abandonner si elle ne peut pas !!
Je me souviens, lorsqu'elle était bébé, elle pouvait passer des heures à tenter de faire quelque chose, s'énervait en hurlant lorsqu'elle n'y arrivait pas. Déjà, elle refusait par la colère notre proposition de l'aider, et si, décidément, elle n'y arrivait pas, alors elle jetait le jeu en question, et n'y retouchait plus. J'ai très souvent discuté avec elle pour lui faire comprendre que l'essentiel était d'avoir essayé, pas d'avoir réussi. Et qu'une autre fois, certainement, elle réussirait !! Mais c'était peine perdue !!
C'est donc à force de cette observation que j'ai appris à agir autrement avec elle.
Heureusement, il est rare que j'arrive à cette extrémité de me fâcher, comme dans l'exemple du vélo. Mais ce que je n'ai peut-être pas bien expliqué, c'est que je me suis fâchée pour qu'elle accepte l'aide que je lui proposait, pas pour qu'elle s'obstine à y arriver toute seule. En me fâchant, j'ai pu la pousser un peu pour qu'elle démarre, et ensuite, tout allait bien !!
Sans cela, elle refusait mon aide en pleurant, et rangeait son vélo.... à coup sûr sans le reprendre !!
Je repense au jour où elle a appris à nouer ses lacets. Elle m'a demandé de lui montrer : je l'ai fait, en lui montrant 2 façons différentes de le faire. Puis elle a essayé. Plus le temps passait, plus elle chouinait, en disant qu'elle n'y arrivait pas. J'ai proposé de lui remontrer, mais elle refusait. Alors je lui ai dit que ce n'était pas grave, qu'il fallait souvent plusieurs tentatives pour y arriver, et que si elle n'y arrivait pas maintenant, elle y arriverait certainement dans les jours à venir. Elle m'a dit, non, je veux y arriver tout de suite !! Alors je suis partie, en lui disant que j'étais OK, mais alors qu'elle cesse de se plaindre et de chouiner. Elle a dû arrêter 10 secondes après.
Le soir, elle savait les faire.
Mais ce fil n'est pas là pour parler de Leelou, de toutes façons. ;D ;D ;D
Non, vraiment plutôt pour trouver des pistes sur comment apporter nos valeurs à nos enfants, autrement que par le simple discours et l'observation de nous mêmes (qui sommes quand même sensés les appliqués au quotidien, nos valeurs, non ?)
Eirelav:
Citation de: Isazou le 13 Décembre 2009 à 14:30:46
Citation de: Eirelav le 13 Décembre 2009 à 13:21:03
Citation de: Isazou le 13 Décembre 2009 à 12:50:09
Donc le faire par "principe", ou par "respect des institutions" peut pendant longtemps être la seule raison de faire des efforts.. la notion de plaisir est donc assez loin, là, non ?
;)
Si principe et respect des institutions sont des valeurs positives pour toi, c'est certainement une bonne raison de faire l'effort pour toi. La satisfaction est là, non ?
Où est la violence dont tu as parlée ?
Tes parents, si tu les cites en exemple ont certainement réussi à transmettre LEURS valeurs qui sont devenues celles que tu veux donner à tes enfants. Demande leur conseils.
Sinon si ta fille s'oppose, c'est qu'elle a certainement quelque chose à dire. Par sa peur, elle exprime une difficulté. L'écouter est remettre en cause tes valeurs ?
Peut-être, si par principe selon toi, il ne faut pas s'écouter.
Ouhla !! Je trouve que tu prends des raccourcis bien vite !! Je n'ai jamais dit que "ne pas s'écouter" était un de mes principes !! Au contraire, je suis quelqu'un qui écoute beaucoup et mes propres ressentis, et (en tous cas, je m'y applique), ceux de mes enfants.
Mais il y a des moments où il faut savoir aller au delà, et ne pas s'arrêter à son premier ressenti (comme celui du "j'ai pas envie de me lever, tant pis pour le boulot") Par contre, si chaque jour, chaque semaine, chaque mois, on a ce ressenti là, alors oui, il faut l'écouter, et se demander pourquoi on l'a, et si il n'y aurait pas une cause à tout ça !!
Mais en attendant, on se sera donné les moyens d'avancer !!
Parce que si à la première difficulté, on se dit : "je m'écoute, j'ai peur /mal /???, donc je m'arrête", et bien, au final, on ne saura jamais ce qui nous fait si peur/mal/???, et on ne pourra jamais s'aider soi-même à avancer.
Ce que j'ai envie d'apprendre à mes enfants, c'est à savoir persévérer dans l'effort, même si parfois, on préfèrerait arrêter (c'est là que je vois une notion de violence). Ensuite, on analyse la chose, on réfléchi, à tête reposée, pour voir si oui ou non, ça valait la peine de se donner du mal ou non.
Quand à demander conseils à mes parents... ben, ça va, je suis grande, je n'ai pas attendu que tu sois là pour ça !! ::) Mais bon, merci quand même !! ;) ;D ;D ;D
Je n'ai pas voulu te donner de leçon. C'est parfois difficile de s'exprimer uniquement par écrit. J'ai juste voulu dire si tes parents ont réussi ce que tu as toi-même envie, ils ont certainement à partager avec toi. Moi, c'est si loin de mon modèle. Je t'envie plus qu'autre chose et j'ai juste voulu te dire profite !
Tu dis qu'il faut savoir aller au delà, je crois qu'on a toutes dis cela, vraiment. On a toute parler de persévérance. C'est juste le chemin pour y parvenir qui diffère. Et c'est ce qu'on exprime ici.
Il n'y a pas de meilleur chemin, il y a celui qui nous convient et qui convient à nos enfants ... ou pas.
Tu parles de ces jeunes, mais en fait tu ne connais pas grand chose de leur éducation, des efforts que leurs parents ont déployés ou non pour les élever, des expériences qu'ils ont vécu pour en arriver là. Peut-être qu'eux aussi on les a forcés, je n'en sais rien, à passer leur diplôme pour faire plaisir à papa/maman, pour produire ce qu'on attendait d'eux. Ils n'avaient pas de difficultés à l'école alors ils ont suivi le chemin pour lequel ils étaient prédestinés. Leurs parents sont peut-être très satisfaits des valeurs qu'ils ont transmises. Après qu'ils ne s'éclatent pas dans leur travail et qu'ils découvrent alors sans l'autorité de leurs parents la liberté de faire le choix ... de ne pas faire, c'est peut-être çà ??? Ils vont apprendre les propres limites de leurs choix qu'ils n'ont peut-être pas eu l'occasion de tester avant car on ne les as pas écoutés. C'est possible aussi non ?
Sinon, je trouve que tes valeurs sont très respectables car leur finalité est le bonheur de tes enfants. J'ai cru entendre une sorte d'insatisfaction de ta part d'être obligée de faire violence à ton enfant et j'ai eu du mal à comprendre d'où cela venait. C'est pourquoi je me suis permise de te donner mon point de vue mais ma vision n'a de la valeur que celle que tu voudras lui donner.
Pour moi, les valeurs que j'ai envie de donner à mes enfants sont la recherche du plaisir, de la satisfaction et comme l'a dit Doudou et Moon sur un autre fil, l'estime de soi qui est fondamentale. S'il faut persévérer, je les aiderai à persévérer. Tout ce qui est agréable n'est pas forcément facile mais pour l'obtenir la souffrance n'est pas obligatoirement une nécessité, même si c'est un chemin possible, et c'est souvent une question de choix. La seule souffrance c'est de ne pas pouvoir choisir. J'ai envie de les aider à choisir ce qui les épanouira et de les soutenir s'ils échouent.
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