Education et transmission de valeurs, "mentalité".

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Eirelav:
Citation de: Isazou le 12 Décembre 2009 à 14:19:35

Pour l'exemple de Leelou, oui, elle avait envie de faire du vélo au début.
Oui, j'ai déjà essayé, ce jour-là, mais bien d'autres jours auparavant, de l'écouter, et l'accompagner. Mais ça ne marche pas avec elle. Lorsque je le fais, ça se termine toujours de cette façon : elle arrête l'activité, pleure (de frustration ? de se sentir incapable ?), et la fois suivante, refuse catégoriquement l'idée même de faire l'activité.
Alors pour son vélo, il est probable qu'il n'auraient pas resservi avant qu'il soit à la taille des petites soeurs !!

Donc, refusant cela, je l'ai forcée, c'est vrai !! Mais je suis sûre que son sourire était pour elle, pas pour m'avoir fait plaisir.


Il semble que tu la connaisses bien et qu'en la forçant tu l'as aidée à se confronter à sa peur et à la dépasser.
Maintenant est-ce que la menacer de vendre son vélo ne représente pas pour elle une injonction à réussir ? Etait-ce vraiment nécessaire pour qu'elle s'y mette ?
Par contre l'encourager, la soutenir, la rassurer et ne pas "lâcher l'affaire" pour son bien c'est je crois la forcer de manière positive.

Citation de: Isazou le 12 Décembre 2009 à 14:19:35

Pour les jeunes, je pense notamment à des jeunes diplômées, ou aux jeunes collègues de zhom... Si les conditions de travail ne leur conviennent pas, pourquoi avoir passé le diplôme ? Non, c'est plutôt : "je profite du système, pour en faire le minimum, puisque j'ai plus d'exam à passer". Genre, "j'ai mal au ventre et 3 jours de repos devant moi.... alors je vais bien m'arranger pour aller chez le docteur le premier jour de reprise du travail... tant pis si je passe 3 jours à me tordre de douleur !!"


Sont-ils vraiment si nombreux à agir de la sorte ? Moi je travaille dans l'administration et je peux te dire que les jeunes qui arrivent sont beaucoup plus volontaires. Il n'y a pas si longtemps il y avait quelques "anciennes" qui passaient des heures à la pause café sans aucun scrupule en se plaignant d'être débordées. Aujourd'hui elles sont parties en retraites et les relations sont beaucoup plus saines ... et le travail plus efficace  ;)

La Doudou Brestoise:
Coucou,

Je reviens sur ces jeunes qui n'arrivent pas à perséverer :
Citation de: Isazou le 11 Décembre 2009 à 14:48:36

Voilà. Je connais trop de jeunes qui arrivent en ce moment dans le monde du travail, et qui chouinent pour un rien, sont toujours fatigués, s'arrêtent dès qu'ils ont un "pet de travers".


Je connais très très bien ce genre de personnage ::). Ils représentent à peu près le 1/3 de la promo actuelle ! Tout leur est dû, et le moindre effort les fatigues ::). Mais je crois que fondamentalement, ce qui leur manque, c'est d'être accompagné.

Chez eux, on leur rabache qu'ils ne sont bon à rien, feignant et incapable de réussir :-X. Et non, je ne suis pas dans une voie de réussite et de valorisation social : le génie civil, même niveau BTS, ce n'est pour beaucoup qu'une voie faute de mieux, et c'est bien dommage :-\. Alors, oui, en tant que prof, je rame pour leur redonner confiance, avant toute chose, dans ce qu'ils sont capables de faire !

Après il y a ceux où le déclic opère au moment du stage, quand mettre les mains dedans valorisent et qu'ils sont accompagnés par un tuteur qui les encadre dans les quelques savoir faire qu'ils ont.

Et puis il y a les autres... qui puisqu'on ne leur a jamais donné l'occasion d'être valorisé, n'ont pas l'intention de faire quoique se soit en ce sens. Diplôme en poche, les vieux vont enfin leur foutre la paix :(.


Dans l'éducation, je pense que c'est un peu pareil : c'est la dévalorisation qui empêche le jeune de persévérer "de toute façon, toi, tu n'y arriveras jamais" :-X.

A +

Val (J.Y.R.P.):
ça me fait penser à ma terminale avec la philo

la nature humaine qui s'oppose à la condition humaine

Dans l'exemple de L, sa nature a voulu qu'elle cesse de faire du vélo.
Elle est remonté sur le vélo pour des raisons autres : vente de son vélo, faire plaisir à maman, ...

Tycoat22:
Je me permets de rentrer dans ce fil, pour "défendre" un peu ces jeunes que vous stigmatisez  :P Je suis d'accord avec Eirelav, il ne faut pas faire des généralités. Je me considère encore comme "jeune" (aïe, je suis sur la pente descendante vers la trentaine, ah bon ?! :'() et je suis passée par le stade jeune-diplômée-à-la-recherche-d'-un-emploi. J'ai fait des heures, j'ai été volontaire, je n'ai pas toujours eu de reconnaissance du travail accompli mais comme tout un chacun.  Aujourd'hui il m'arrive d'avoir des stagiaires et non, ce ne sont pas tous des fainéants. Le "jeune" n'est pas toujours bien accueilli par les anciens, qui voient un rival à qui lancer des peaux de bananes...

Et que dire d'un de mes jobs d'été dans une administration ? Où à deux vacataires que nous étions, nous avons rattrapé en une dizaine de jours un retard de traitement de dossiers de 3 mois (avec le même effectif puisque nous étions en remplacement, sans dépassement d'horaire, juste en faisant notre travail) ? Que dire de ces "vieux" qui refusent le progrès, ne souhaitent plus rien apprendre et se mettent en arrêt dès que le changement de méthode de travail ne leur convient pas ?
Et voilà, je fais ce qu'il ne faut pas faire... je stigmatise !
Ah, les généralités...

Et pour  ce qui est du sujet premier de ce fil, oui, je suis comme toi Iza, je veux transmettre des valeurs à mes filles, celles que j'ai moi-même reçues de mes parents. ton post est très intéressant !

Eirelav:
Citation de: Isazou le 12 Décembre 2009 à 14:19:35

Pour l'expression "se faire violence", c'est vrai qu'elle peut être dérangeante... mais n'empêche, au quotidien, nous nous forçons parfois à aller plus loin et cela peut être "violent", émotionnellement. Soyons honnêtes !!


En fait je ne suis pas certaine de comprendre ce que tu essaies de dire ... mais moi dans ma vie d'enfant, la violence émotionnelle, je ne l'ai pas ressentie quand j'ai pu faire face à mes émotions. Au contraire, la violence je l'ai trouvée quand on m'imposait ou me demandait de taire mes émotions ou quand on me laissait seule face à mes peurs.
Selon moi, confronter ta fille à ses émotions n'a rien de violent au contraire. Ce qui serait violent c'est de ne pas l'autoriser ou ne pas lui permettre d'avoir peur ou de ne pas avoir envie. Ce qui serait violent c'est de ne pas l'accompagner dans son ressenti.
Si tu sais que ce n'est pas le manque d'envie qui la retient de faire du vélo, c'est bien de l'aider à se confronter aux choix qui la tiraillent :
- Eviter la peur (quelle qu'elle soit : d'avoir mal si elle tombe ? de ne pas y arriver ? de décevoir sa maman ?)
- Avoir le plaisir de faire du vélo.

C'est pour cela que ça me semble essentiel de ne pas la menacer de lui prendre son vélo.
C'est même contradictoire avec le but recherché qui est de faire une effort.

Alors si, pour toi, se forcer à aller plus loin c'est violent ça veut dire si j'ai bien compris  ??? que faire un choix peut être violent.
Et si tu me demandes d'être honnête, moi la violence je la vois au contraire dans l'absence de choix, dans l'impossibilité de se forcer à aller plus loin ... dans la privation du vélo car si le vélo n'est plus là, il n'y a plus de choix qui s'impose et aller plus loin devient impossible, faire l'effort devient impossible.


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