Education et transmission de valeurs, "mentalité".

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Eirelav:
Citation de: Isazou le 11 Décembre 2009 à 14:48:36

Mais pour pouvoir se faire violence à l'âge adulte, ne serait-ce pas à nous, parents, de "faire violence" à nos enfants ?


Je crois que la valeur de l'effort ne tient pas dans la violence qui peut y être rattachée. Elle est donnée au contraire par le plaisir en finalité.
Je crois que ce qui est surtout important c'est de montrer à son enfant que tout n'est pas forcément facile mais que ce qui n'est pas facile n'est pas forcément insurmontable. Et qu'à la clé il peut y avoir beaucoup de plaisir ou de satisfaction. Ce qui est important c'est de savoir si l'enfant n'a simplement pas envie à l'instant I ou si il a peur mais qu'il a malgré tout envie.
Il n'y a pas je crois meilleur moteur que la motivation. Et c'est mieux il me semble que l'origine de la motivation ça soit des notions de plaisirs.
Après, la frustration ça peut aussi apprendre beaucoup de son propre désir. Si tu n'essaies pas tu ne sauras jamais si c'est bien, tu ne sauras jamais si tu es capable. Et l'échec n'est plus alors négatif, il t'apprend. Mais pour échouer ou réussir il faut essayer. Il faudrait plus souvent dire à son enfant, tu as le droit de ne pas y arriver mais ce qui est indispensable, si tu as envie, c'est d'essayer.

Et si il y a beaucoup de jeunes aujourd'hui qui n'ont pas le goût de l'effort, je ne crois pas que c'est parce qu'on les a trop protégés. On a certainement assouvi "leurs" désirs avant même qu'ils en aient et on  ne les a certainement pas réellement écoutés. L'effort c'est avant tout au parent de l'avoir pour réellement écouter son enfant pour lui offrir ce dont réellement il a besoin.
Aujourd'hui, ils n'ont pas appris à réellement désirer, parce que la valeur des choses est si éphémère, si fragile. Par ailleurs ils sont confrontés à la violence d'une société qui les fragilise et qui leur impose parfois d'être violents pour être écoutés. Elle est où la valeur du travail (de l'effort) quand la seule valeur qu'on vénère c'est la valeur boursière ? C'est nous les adultes, parents, enseignants, leaders en tout genre (politiques, sportifs)  qui sommes responsables et devrions être des modèles exemplaires. Ils sont le fruit de nos incohérences.

Je crois que la société d'aujourd'hui émousse les émotions positives et exacerbe les émotions négatives et je crois que les parents adeptes de l'éducation non violente essaient justement de rééquilibrer tout cela.






tefadel:
Citation de: Eirelav le 12 Décembre 2009 à 13:18:18

Ce qui est important c'est de savoir si l'enfant n'a simplement pas envie à l'instant I ou si il a peur mais qu'il a malgré tout envie.

Ca aussi je voulais le dire mais j'ai pas trouver comment l'expliquer. Parce que ça reste très "subjectif", je veut dire qu'on n'est jamais sûr de savoir et l'enfant non plus parfois

Isazou:
Pour l'exemple de Leelou, oui, elle avait envie de faire du vélo au début.
Oui, j'ai déjà essayé, ce jour-là, mais bien d'autres jours auparavant, de l'écouter, et l'accompagner. Mais ça ne marche pas avec elle. Lorsque je le fais, ça se termine toujours de cette façon : elle arrête l'activité, pleure (de frustration ? de se sentir incapable ?), et la fois suivante, refuse catégoriquement l'idée même de faire l'activité.
Alors pour son vélo, il est probable qu'il n'auraient pas resservi avant qu'il soit à la taille des petites soeurs !!

Donc, refusant cela, je l'ai forcée, c'est vrai !! Mais je suis sûre que son sourire était pour elle, pas pour m'avoir fait plaisir.


Pour l'expression "se faire violence", c'est vrai qu'elle peut être dérangeante... mais n'empêche, au quotidien, nous nous forçons parfois à aller plus loin et cela peut être "violent", émotionnellement. Soyons honnêtes !!

Pour les jeunes, je pense notamment à des jeunes diplômées, ou aux jeunes collègues de zhom... Si les conditions de travail ne leur conviennent pas, pourquoi avoir passé le diplôme ? Non, c'est plutôt : "je profite du système, pour en faire le minimum, puisque j'ai plus d'exam à passer". Genre, "j'ai mal au ventre et 3 jours de repos devant moi.... alors je vais bien m'arranger pour aller chez le docteur le premier jour de reprise du travail... tant pis si je passe 3 jours à me tordre de douleur !!"

Isazou:
P'tite Lilli, tu veux dire que Guilhem ne fait rien si tu ne le pousse pas ?
C'est comme ça pour tout, ou juste pour l'école par exemple ?

Je ne sais pas ce que j'en pense sincèrement.

Mais toi, tu fais comment face à cette situation ? Comment faisais-tu au début, et comment fais-tu maintenant ?

tefadel:
Se faire violence , a pour moi une connotation négative : si on se booste à faire qq chose c'est pour qu'à la fin on se fasse plaisir, sinon c'est peut être qu'on emprunte pas la bonne voie.
Par ex, comme tu parle du travail , j'étais femme de ménage contrat de 15 h par semaine comme dans tout les tafs je me défonçais au boulot.  Finalement je faisai 28 h , première feuille de paye, payée 15h , j'en parle , deuxième mois pareil , troisième , j'ai craqué , je me suis barrée. Ma famille me regardait du mauvais oeil car j'étais une feignante qui ne savait pas persévérer alors qu'elle avait la chance d'avoir un travail, "c'est sa la vie". Ben dslé , moi je vois aucun intérêt à me faire entuber, à persévérer là dedans, là ça aurait été me faire violence que de continuer.
Ca a cette connotation de persévérer dans un truc qui nous rend pas heureux, qui ne nous apporte aucun bien-être.

Se dépasser soi-même en apprenant à s'organiser quand les bébés sont arrivé, moi qui ne l'étais pas un poil. Ca à été très difficile pour moi, mais je n'estime pas avoir dû me faire violence , il a fallu que je me dépasse , mais comme la finalité était si bonne.  Rien à voir.
Dans le même esprit; beaucoup sous entende que je ne suis pas honnête envers moi-même quand je dis que "des triplés c'est que du bonheur" , ben je suis désolé pour moi si , tout les sacrifices, les changements, tout ce qui est difficile pour cette finalité qui n'a pas de prix , qui est tellement belle , je ne considère pas en avoir chier, je ne me plaint pas.
En gros , tout sacrifice n'en est pas un si sa finalité nous rend heureux ;). C'est la "positive attitude "  :-X ;D ;D ;D ;D

Bon sur le fond on est d'accord , c'est juste la façon de voir les choses qui est différente  ;)
 

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