oui même sentiments

c'est vrai aussi
minimisation de l'extérieur dès que l'on jette une bouteille à la mer


au début, on venait chez moi, ben oui , plus simple, ça t'évitera de bouger les bébés, les amis n'ont pas le matériel adéquat (fausse excuse)

Je vous passe ce qu'on a pu entendre à propos des petits.
Il en reste deux attitudes: - ceux qui n'ont pas dépassé " les triplés", qui restent fascinés devant les petits, qui oublient le grand avec un sans-gêne effrayant et qui nous abreuvent de leurs remarques et conseils divers sans pouvoir se rendre compte un seul instant du boulot requis et du bonheur retiré.
- ceux qui ont dépassé cet aspect de la fratrie, percoivent chaque enfant dans ce qu'il a de particulier ( sans comparer), apprécie la complicité qui les unit tous les 4, mesure le travail nécessaire et nous donne un coup de main en conséquence, sans la ramener, ce qui est fort appécié.

T'inquiète Suzy!   (j'aime bien les petites phrases quipiquent et lancent le débat  )

J'ai envie de dire que c'est les deux choses à la fois. Cela reste très contradictoire et dialectique finalement. (non ce n'est pas pour faire mon intello   )

C'est comme le soulignait une des filles, c'est que d'un côté nous avons besoin que les difficultés soient reconnues, sans non plus être plainte et vue comme une extra-terrestre. Ce qui nous isole un peu plus, alors que nous avons besoin de soutien. Et de l'autre côté que la situation soit dédramatisée, nous ne sommes pas au fond du gouffre non plus! 

Si on se plaint, on a soit une espèce de compassion qui nous éloigne des autres soit une négation de la situation qui nous éloigne aussi. Du style, "moi j'en ai eu 4, je me souviens que ....." comme dirait ma BM.

Cela n'est pas constructif comme disait Van je crois.

En fait, je crois qu'on a besoin d'être compris (du moins je parle pour moi) sans pour autant que les gens essaye d'apporter leurs conseils si on ne leur a rien demandé. Non? Car ces conseils sont perçus comme des jugements sur l'éducation que l'on donne, une espèce de dépreciation des parents que nous sommes. Après quelle est part de vérité dans tout cela? Je me demande parfois si c'est moi qui me juge et vois ces jugments dans le regards des autres ou si c'est réel? Mais quand j'entends de vrais réflexions qui tuent, là je me dis que c'est bien réel et que cela vient d'une incompréhension. Je raconterai ce sera certainement plus clair.  

Sinon oui je suis d'accord il n'y a pas que du négatif dans les relations avec la famille. Et j'espérais bien qu'il y ai des posts qui aillent dans ce sens en pensant à ce sujet. 

Par exemple du côté de ma famille, je reçois de l'aide : ma mère adorent les prendre quelque jours tous les 2 ou 3 mois. Elle les veut pour elle toute seule même pour une semaine. Et c'est drôle je me reconnais pas mal dans ce que raconte Léna. Pour mon grand, qui est venu tout seul, il y a eu tentative et accaparation réelle me faisant douter de mon rôle de mère. Mais avec les jumeaux et le stage intensif dans le rôle de parent, je sais que pour mes enfants personne ne peut faire mieux.  C'est chouette d'être une mamy-maman parfaite sur 3 jours voire une semaine, mais sur la longueur pas facile de tenir le coup.

J'ai aussi une amie, mère de 2 garçons, 5 et 7 ans, qui s'est proposée de me garder un des petits 1 matin par semaine!  Ca c'est hyper cool!  Elle m'a dit 1 pas 2, et là je la trouve bien : elle propose des choses à sa mesure et puis surtout elle a réfléchi au truc. Bon je dois préciser qu'ici les parents se rendent ce genre de service, ils gardent les enfants des uns et des autres à tour de rôle. Mais c'est la seule qui y a pensé.  Non je ne blâme pas les autres...   

Oui mais on va également être les premières à dire que les parents n'ayant pas eu de multiples ne PEUVENT PAS nous comprendre   

alors moi, personne n'a jamais osé me dire que 3 c'etait pareil qu'un seul  Bon, j'avoue que certains m'ont dit : on en a eu 3 aussi, mais les uns apres les autres. Et à la tete que les gens faisaient :  on voyait bien qu'ils ne comparaient pas vraiment. Mais bon, ce n'etait pas des gens de la famille, ni des amis. Non, évidemment, ça venait d'inconnus, faut dire qu'on attire toujours l'attention...

Bien sur, on a eu des RALC venant de la famille aussi ou d'amis, mais on a toujours été très soutenus et compris (enfin à leur niveau, puisque meme s'ils comprennent, ils ne sont pas a notre place pour percevoir pleinement la difficulté vécue au quotidien). On a bien sur eu des conseils d'education, qui sont pas tellement applicables à des triplés (enfin je trouve), c'est agacant, et je repondais assez facilement avec 3 bébés, c'est pas possible. Solution de facilité, pas toujours très à propos, je l'avoue

Sinon, on nous a pas mal aidés, matériellement (prêt de matériel, vetements) et financierement (beaucoup de cadeaux et d'enveloppes pour la naissance et l'anniversaire). On a vraiment eu beaucoup de chance.
Seul bémol : certains nous refilent toutes leurs merdes, vetements troués ou tachés, ou vetements de mecs alors qu'on a 3 filles. J'aime pas ça, on ne fait quand meme pas la charité. D'ailleurs, on n'a jamais rien demandé. Mais bon, ca part d'un bon sentiment...

Il est vrai aussi qu'on ne nous invite plus autant qu'avant, car les gens presument qu'on ne pourra pas se liberer, mais bon, on en prend notre parti. Et c'est en acceptant les invitations plus rares qu'on nous fait qu'on "relance" la machine. Il faut dire que lorsqu'on a beaucoup refusé, les gens n'invitent plus....

Voilà pour ma petite contribution.

J'ai pas lu tous les commentaires mais je trouve que les gens ne se rendent pas compte des difficultés qu'on a avec des jumeaux, sauf les parents de jumeaux qu'on connait.
Pour classer le commun des mortels, y'a plusieurs cas de figure :

- les "nous aussi on a (eu) 2, on sait ce que c'est !!!" pour nous dire "arretez de vous plaindre, vous ne savez pas y faire", bref dévalorisation et culpabilisation, merci pour le soutien  (surtout quand ça vient de la famille TRES proche  ). Personne ne voit ce que c'est, chaque age a ses spécificités et c'est difficile : le travail à la chaine les 1ers mois, la phase d'opposition x2, les conneries x2 (et meme plus, car ils s'entrainent), tout dire 2 fois (minimum une fois chacun, et rabâcher à chacun 300 fois les memes choses), etc... C'est USANT !!! physiquement et mentalement !!!

- les "oh la la, comme c'est mignon mais que ça doit etre difficile" pour dire "finalement, tant mieux (ou tant pis !) pour vous, mais très peu pour moi"  Et là, tu fais quoi ?? Tu fais wonder woman "et bin non, meme pas mal" et tu te caches pour pleurer. Ou tu fonds en larmes "j'en peux pluuuuuuuuuuuuuus" et tu fais chier tout le monde, du coup personne ne vient plus te voir pour servir de défouloir, car tu passes ton temps à dire que tu as une vie de merde 
Catégorie qui colle bien aux gens sans enfant... La plupart de mes "amis" d'avant 

- les "mais dis donc, c'est la caserne chez toi !!!" parce que forcément, avec juste un enfant, avec mamie à coté qui garde le gosse 3 fois par semaine, on a du temps pour soi et pour tout le reste, donc c'est pas grave si c'est à la va-comme-je-te-pousse. Alors bien sur, avec mes journées chronométrées, j'aime bien que les choses soient faites en temps sinon c'est la débandade et j'ai personne sur qui compter. Mamie ne fait pas le repassage et elle ne prendra pas les gamins le we pour que je puisse rattraper mon retard de la semaine ou avoir du temps pour moi pour décompresser. Donc les enfants doivent ranger leur chambre ("les pauvres, ils sont petits"), ne pas jeter la nourriture par terre ou rentrer dans la maison en chaussures ("ils ne peuvent pas comprendre") et etre un minimum autonomes ("c'est trop compliqué pour eux de faire ceci"). Du coup, je passe pour une esclavagiste qui exploite ses enfants 

- et les "sans enfant" qui sont à 10 000 lieux d'imaginer ce que c'est que d'en gérer 2 et qui font comme si c'était comme avant, quand on était sans enfants (coup de fil à rallonge, passage à l'improviste, squattage du canapé). Ceux là ont été les 1ers à s'enfuir en courant devant mon accueil glacial 

En résumé, depuis que j'ai des jumeaux, je n'ai (presque) plus d'amis  C'est dans l'adversité qu'on reconnait ses vrais amis, donc je ne suis meme pas dégoutée, je sais juste à quoi m'en tenir. Je vis ma vie sans rien attendre de personne : au moins, je n'ai pas à dire merci !! Et mes vrais amis, ceux qui me connaissent vraiment, ne s'offusquent pas de mes brusques sautes d'humeur car il connaissent ma situation, on en a parlé, j'ai pu me "plaindre", ils m'ont écoutée et comprise comme de vrais amis 
Les autres, je les emm... bête 

LN