Comment réussir à "digérer" une grossesse difficile et une naissance par césarienne ?

<< < (8/12) > >>

Jzèle:
Eole, bon feeling avec la SF, c'est top.
:-)
Tromboline, apres en avoir discuté avec l'anesthésiste pour mon deuxième accouchement, elle m'a clairement fait comprendre que vu mes analyses et mon état, elle n'aurait même pas tenté la rachi ici et qu'ils auraient directement fait sous AG... Comme quoi...

Ici, le souci aussi c est que le jour où les filles sont nées il n y avait plus de places en neonat ( oui oui ça arrive même dans THE Hopital de la ville r0se). Elles allaient très bien ( pas de couveuse et M. a viré son masque presque de suite) , du coup je les ai eues en chambre de suite.
Sauf que des Bb partout, ils ne savaient plus où mettre les mamans presque... Et du coup le personnel était très peu dispo. Personne n'a jugé bon de me faire parler sur mon vecu. Les filles ont hélas bcp perdu et ne reprenaient pas de poids. Mes analyses étaient toujours mauvaises et la tension montait encore pas mal.
Pour tant 10j apres dehors tout le monde et HAD pour les filles car de petits poids. Du coup on ne me considérait pas comme ayant vecu qqc de grave, les filles n'ont pas été considérées comme prema.   Pourtant on a galèré grave tous seuls à la maison pour les nourrir, les réveiller pour les faire teter... On était très seuls finalement... Et du coup on a pas pu s'occuper de nous du tout ni meme en parler entre nous. Je ne dis pas qu'il aurait mieux valu qu'elles aillent en neonat loin de là, je dis juste que comme on a ete très pris par les filles dès le debut à gérer un quotidien "médical" seuls chez nous, on a écrasé nos besoins pour les leurs.

En tout cas, super pour celles qui commencent les démarches en tout cas. Ce ne sera pas facile mais il vous faut les faire. C'est comme la rééducation du périnée, au debut on se dit que on n'en a pas besoin, puis on oublie puis on a un mauvais "rappel à l'ordre" avec des conséquences plus ou moins grave.
Courage les filles, il va vous en falloir mais n'oubliez pas on est des mamans qui déchirent :-)

tromboline:
Jzèle ici ils avaient calculé la date de césa en fonction des places en néonat, c'est ce qui m'a permis de gratter une semaine alors que le protocole c'est césa à 34sa. Par contre en mater c'était panique à bord, il y avait des mamans avec leur bébé dans les couloirs  :o
Et en néonat sur la fin les bébés étaient 4 par chambres alors que les chambres ne sont équipées que pour deux (notamment pour l'arrivée d'oxygène!).
Je trouve ça assez scandaleux le manque de moyen dans les hopitaux publics  >:(
Même en ayant passé un mois en néonat on s'est aussi sentis "lachés dans la nature et démerde toi pour survivre" à la sortie, à la fois sur le plan médical et sur le plan psy. Z était loin de faire les 3kg requis normalement pour la sortie, on nous a dit de surveiller le poids, mais la puer de la pmi qui devait passer n'est jamais passée (oui parce que eux aussi sont débordés  :o). Au final ça a été dramatique puisque sa perte de poids a mis très longtemps à être détectée à cause d'un mauvais suivi (et malgré mes insistances), et il a failli mourir à quelques heures près.
L'Etat ne mets pas les moyens ni pour la néonat ni pour l'accompagnement à domicile.
Forts de cette expérience, à la 2e hospitalisation quand ils ont voulus nous renvoyer chez nous avec la stomie de Z encore en place, on a dit NON NON NON, même pas avec une infirmière qui vient tous les jours.
Les gens ne se rendent pas compte ce que c'est de soigner des bébés jumeaux en plus de la gestion quotidienne.

Wonderbug:
A et G sont nés en juillet 2013, à 32 SA, après qu'une sage femme m'ait fait sauter le bouchon muqueux et un mauvais suivi et traitement lors de l'hospitalisation qui a suivi. Le cauchemar qui a suivi leur naissance a duré plus d'un an, dans lequel nous avons cumulé beaucoup de problèmes, galères, soucis, qui ont généré un stress que je n'aurai jamais imaginé. Mes enfants ne sont restés que 3 semaines en néonat, et malgrès mes supplications au chef de service, sont sortis trop tôt, sachant à peine téter. Nous avons alors fait face à un enfer qui a duré plusieurs mois, avec des enfants qui ne dormaient pas, et étaient très fragiles au niveau santé. Pendant 1 an nous avons eu 6 hospitalisations pour bronchiolite, de la kinésithérapie à n'en plus finir, et les enfants et moi étions malades en continu). Nous avons vécu le babyclash avec mon conjoint, nous sommes même séparés un temps, lui a perdu son travail, moi j'ai repris le mien à temps plein quand les enfants avaient 5 mois. Voilà un résumé de ce qu'il s'est passé et qui me collera toujours au coeur. j'en pleure encore.
Nous sommes sortis de l'enfer vers leurs 18 mois, et depuis qu'ils ont 2 ans ils ont commencé à dormir la plupart des nuits et cela va en s'améliorant.
Je me suis sentie extrêmement seule face à tout ce que j'ai vécu, et n'ai rencontré personne qui avait vécu quelque chose de similaire. Même dans l'association de jumeaux dans laquelle je suis membre bénévole. Je pense aussi qu'on ne parle pas de la prématurité. Aujourd'hui je me sens encore seule par rapport à ce sujet, et mon entourage (conjoint inclus) pousse à "oublier" qu'A et G sont des grands prématurés. "c'est fini, c'est derrière toi/nous" on me dit, "ce ne sont plus des prématurés". sauf que pour moi, ca ne sera jamais derrière moi. Cette expérience n'est pas loin derrière moi, et j'en porte toujours les séquelles: j'ai une santé fragile, je suis sur le point d'être licenciée de mon travail, et suis encore très fatiguée. L'incompréhension et le manque de soutien de mon entourage m'a blessée, et ca me pèse toujours quand l'entourage surtout familial "oublie" ce par quoi nous sommes passés, mon conjoint, mes enfants et moi, il y a moins de 3 ans.

Wonderbug:
Citation de: tromboline le 04 Mai 2016 à 10:43:02


Même en ayant passé un mois en néonat on s'est aussi sentis "lachés dans la nature et démerde toi pour survivre" à la sortie, à
Les gens ne se rendent pas compte ce que c'est de soigner des bébés jumeaux en plus de la gestion quotidienne.

C'est aussi mon ressenti. J'en garde encore de la rancoeur.

Jzèle:
Boulette! :-((((
Il n y a pas de personne investi dans l'asso SOS Prema Par chez toi? Je sais que ça bouge pas mal par chez moi et que au sein même de l'hôpital justement, il y a des réunions de parents/enfants ayant vécus la prématurité. Une piste peut être pour trouver une écoute et te remettre de tout ça..

Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

[*] Page précédente