Déjà 1 an, et tellement difficile de se reconstruire...

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sandra6172:
J'ai aussi eu cette période où je n'arrivais plus à verbaliser mes sentiments aussi bien la joie que la tristesse. Je suis encore parfois introvertie. La thérapie de la musique m'a beaucoup aidée sur ce point. Comme je ne trouvais personne avec qui je pouvais en parler librement, à part les forums, je recherchais des musiques en rapport avec et je me les passais en continue jusqu'à ce que la charge émotionnelle apparaissait et s'en allait peu à peu. Je me les repassais quelques jours plus tard pour savoir si je pleurai encore dessus ou si je pouvais ressentir de la joie. Je pense que c'est normal, l'ambivalence nous empêche de comprendre ce qui se travaille en nous. Prendre soin de soi, se donner de l'amour et de la compassion, c'est aussi s'aider soi même

Je comprends que la famille soit maladroite et ne sache pas quoi dire mais parfois je trouve que leurs propos sont agressifs et déplacés. C'est mon avis personnel... En 3 ans, ils ne m'ont pas beaucoup aidé. Ce sont mes lectures sur le deuil et mes discussions sur les forums qui m'ont aidé à avancer. Je pense qu'il faut l'avoir  vécu pour comprendre l'horreur de perdre un enfant.

 La première fois que j'en ai parlé à mon fils, je pleurai comme une madeleine. Je ne sais pas s'il s'en rappelle quand il était bébé, moi oui : gorge nouée, aucun mot ne sortait, sanglot, une catastrophe quoi!!! c'est au fur et à mesure que j' avançais dans mon cheminement que j'ai pu lui en parler avec apaisement. Je pense que tu as raison d'attendre un peu, attendre d'être prête.... Jadis, une mamange d'un singleton m'avait conseillé un très bon livre pour me permettre de mieux savoir,  la compréhension des enfants sur la mort et sur le deuil dans les différentes tranches d'âge. Je pense qu'il peut t'aider à ton tour à trouver le bon moment pour en parler et les mots adéquates pour lui dire. Je te laisse la référence, on ne sait jamais si tu es intéressée: "Dis, c'est comment quand on est mort? Accompagner l'enfant sur le chemin du chagrin" Auteur Helene Romano. Un autre livre est  plus adapté au deuil périnatal, il y a beaucoup d'illustrations pour les enfants, c'est "Les raccomodeuses des coeurs brisés" Auteur Catibou, très intéressant pour expliquer à ton aîné. Douces pensées à ton Ange

aurel28:
Sandra,
Merci de m'apporter des réponses et de m'aider dans mon cheminement.
J'adore lire, ça tombe bien, je vais essayais de me procurer ces livres.
Je trouve que d écouter de la musique pour verbaliser ses sentiments, et une très bonne idée!!!est ce la psy qui te l'as conseillée?
Je veux me mettre au piano, j'essaye et j'arrive à prendre du temps pour moi, pas toujours facile, mais j'en ai besoin, heureusement j'ai ma famille qui est toujours disponible.
Je voulais te demander, lors de tes consultations avec la psy, emmenais tu ton fils?je n'ai jamais voulu que mon fils soit présent , je ne voulais pas qu'il entende et qu il ressente ma tristesse, je me suis dit que durant ma grossesse, il avait déjà du ressentir mon stress..
Ton fils  est il scolarisé? les enseignantes connaissent elles son histoire?
Je suis désoleé pour ces questions, si tu ne souhaites pas y répondre je comprendrais.
Sinon j'espère pour toi que tout se passe pour le mieux, vous devez être très heureux apres cette longue attente, car il faut le dire, la PMA c'est un vrai parcours du combattant!
Connais tu le sexe?
Prends soin de toi , et  je te souhaite beaucoup de bonheur pour les mois à venir.

sandra6172:
bonsoir Aurel

Non, ce n'est pas le psy qui me l'avait conseillé. Je me suis aperçue que je pleurais sur des musiques tristes en rapport avec mes ressentis de deuil que je n'arrivais pas à verbaliser et je "planais" sur les chansons d'amour et de joie. Souvent j'écoutais et j'écoute encore les musiques que j'écoutais jadis avant le drame, çà m'a permis de me rappeler qui j'étais et ce que je suis devenue aujourd'hui. Mieux se comprendre, c'est mieux apprivoiser la souffrance. C'est super le piano, on peut transposer ses émotions de joie et de tristesse sans avoir des réflexions déplacées, je t'encourage à continuer. Il faut réapprendre à prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin des autres.

Quand il était bébé, il venait avec moi chez le psy. Je n'avais pas trop le choix, j'étais en congé parental et ma mère habitait à 50km de mon domicile. Après la séance, je lui expliquais que s'il a ressenti de la tristesse chez moi, ce n'étais pas à cause de lui. Les enfants se sentent toujours responsable de ce qui arrive à son entourage. Il faut juste bien lui expliquer. Cependant, je ne pense pas qu'à cet âge, il se rappelle de mes séances. Aujourd'hui j'ai arrêté de voir le psy depuis 1 an. Quand je ressentirai le besoin, je reprendrai les séances. Enfin... c'est dur de trouver un psy compréhensif spécialisé dans le deuil périnatal.

Mon fils est scolarisé, il est rentré à la maternelle cette année. Je n'ai pas souhaité en parler aux enseignantes pour ne pas le stigmatiser. La dernière fois que j'en ai parlé à une animatrice, elle m'a sorti des conneries (désolée pour le terme) oui, c'est bien celà des conneries. Il faudrait vraiment que la mentalité change sur le deuil périnatal mais aussi sur le deuil en général. C'est désespérant d'entendre cela. A la maison, par contre, il n'y a pas de tabou. Il peut me poser toutes les questions qu'il souhaite sur son frère dans la limite de la compréhension de son âge

Tes questions ne me gênent pas. Je trouve au contraire, que c'est intéressant d'échanger nos expériences.

Nous nous ne connaissons pas le sexe du bébé. Après cette lonnnnnnnnnnngue attente, nous voulons le connaître qu'à la naissance, çà sera la bonne surprise Nous sommes très heureux pour ce cadeau de la vie même si nous avons un goût amer sur la mort de Guillaume. Je ne l'ai pas oublié pour autant. Ce nouvel enfant n'est pas là pour remplacer mon fils défunt, c'est un autre enfant. il n'enlève pas la peine de le perdre Je continue toujours de cheminer dans le deuil.... Prends bien soin de toi aussi, c'est difficile de surmonter l'inacceptable. Courage... Je pense à ton Ange

_____________________________________________
Bientôt 6 ans que nous essayons de construire notre famille ( moi IO et lui OATS)

FIV1
Laurent est né en vie le 27 Septembre 2011
Son frère jumeau Guillaume est décédé le 26 Septembre 2011 à 38 SA d'une hypoxie placentaire (cause connu 3 ans après)

3 ans 3 mois se sont écoulées depuis la mort de Guillaume et les traitements se sont enchaînés
2 IAC et 4 FIV- ICSI
FIV4-ICSI pds ++++
j'attends enfin mon troisième enfant   :D, mon bébé espoir miracle, accroche toi, je crois en toi

aurel28:
Je suis d'accord avec toi, il n'est pas toujours facile de trouver une psy spécialisée en  deuil périnatal.
Me concernant, j'ai eu au début deux psys, et après j'ai fait mon choix!
J'ai eu un homme et une femme, l'homme restait dans la théorie,et concernant la femme, c'est la PMI qui me l'a conseillé, c'est une personne très douce , très à l'écoute, et très sensible à tes paroles.
Le jour où je lui ai lu le texte pour le baptême, elle avait les larmes aux yeux, ça m'a vraiment touchée..Quand j'ai repris le travail , j'ai cru retourner quelques mois en arrière, étant seule souvent la journée, et revenir sur des lieux qui t'évoquent de mauvais souvenirs, j'ai cru replonger, elle a toujours répondu présente même tard le soir.
Je sais que je peux y retourner dès que le besoin se fait sentir, en plus elle fait de l'haptonomie, c'est elle qui m'a dit que mon fils avait un comportement "normal" , je n'étais pas sereine, à partir de ce moment mon fils s'est montré beaucoup plus calme.
Comme quoi les enfants sont de vrais éponges...

Je crois que tu as raison de ne rien dire aux instits, me concernant elles connaissent déjà pour certaines son histoire, l'ainé étant scolarisé, il parlait beaucoup de mes séjours à l'hôpital, de la venue de ses petits frêres, quand j'ai su qu'un des bébés ne serait pas viable à la naissance, j'ai préferée le signaler, de façon que le jour de la naissance elles n'insistent pas sur le fait qu'il était 2.
On verra bien, je n'ai pas envie qu'au moindre problème , on revienne sur son histoire.

C'est vrai que beaucoup de personnes, même parfois de son entourage, est une "sale" mentalité sur le deuil périnatal.
Combien de fois j'ai pu entendre: "regarde c'est un beau bébé, il va bien, oublie cette grossesse"
Les gens ne se rendent pas compte du mal qu'ils nous font à travers ces paroles, on à l'impression qu'il faut vite tourner la page, et oublier cet enfant qu'il n'ont pas connu"
Rares  fois, j'ai pu parler de lui, pourtant c'est le faire vivre à travers nous, et aussi nous aider dans notre cheminement.Mon mari n'évoquait pas le sujet, combien de fois je lui en ai voulu!
J'avais l'impression qu'il était passé à autre chose, mais en faite c'était un moyen de se protéger!
Ah les hommes et les femmes , nous ne parlons pas toujours le même language.
Je crois malheureusement qu'il faut le vivre pour comprendre!


Au bout de combien de temps à tu ressentis de l'apaisement ?je crois que ton mari à pu prendre en charge les obsèques, emmènes tu ton fils au cimetière?

As tu vécu le 2ème anniversaire, aussi difficilement que le premier!
J'ai pris un sacré coup de massue , devoir  crée un espace pour ton fils qui est là, et l'autre pour ton ange, pas facile!


Ton p'tit bonhomme est prévu pour quelle date, ça va tu n'es pas trop malade?




sandra6172:
Il m'a fallu 2 ans et demi pour trouver un apaisement qui dure dans le temps. J'ai dû faire un travail sur moi même malgrès la "sale" mentalité de mon entourage. Je me suis réservée des moments pour vivre des journées de joie avec mon fils Laurent et d'autres moments, le soir pour pleurer et pour exprimer mon chagrin pour mon fils Guillaume. C'est très difficile de mener de front ces 2 processus, c'est vraiment très contradictoire et pourtant la vie nous l'a imposé de force. Avec le temps, j'ai compris que la joie de voir évoluer mon fils Laurent n'enlève pas la peine de la mort de mon fils Guillaume. Je ne culpabilise plus d'avoir des hauts et des bas, je laisse seulement passé l'orage sans résister à ma nouvelle nature. J'essaye de vivre l'instant présent.

Je pense  que pour moi, le plus dure, ce n'est plus le jour le jour qui est difficile. C'est plutôt  de traverser les anniversaires de mes Jumeaux.  Je n'ai pas trouvé qu'à chaque anniversaire d'Ange (1ère, 2ème et 3ème année), le temps avait un effet apaisant sur la peine. Je replonge dans la souffrance chaque année comme toutes les mamanges. J'ai constaté seulement que je me relève plus vite mais la souffrance est toujours présente. Dans mon cas, je suis bien obligée de me reprendre rapidement car le lendemain, je fête l'anniversaire de naissance de Laurent. Il n'a pas besoin de voir une maman avec une tête de déterrer à son anniversaire. Il a déjà assez souffert comme cela pour voir encore ma peine le jour de son anniversaire.

Citation

C'est vrai que beaucoup de personnes, même parfois de son entourage, est une "sale" mentalité sur le deuil périnatal.
Combien de fois j'ai pu entendre: "regarde c'est un beau bébé, il va bien, oublie cette grossesse"

C'est vraiment horrible d'entendre ce type de propos. Cette phrase me choque et m'énerve... Elle n'aide pas à avancer, bien au contraire...C'est comme si on me disait "oublie cette grossesse" j'entends " oublie tes 2 fils" Je ne peux pas oublié cette grossesse puisque mon fils Laurent est vivant devant moi, il pète la santé et illumine nos vies. Je ne peux pas non plus oublié cette grossesse  puisque sans elle je ne connaîtrais pas mon fils Guillaume, même si je souffre parce qu'il est mort. Mes 2 fils sont liés l'un à l'autre, ils sont arrivés dans nos vies en même temps et ont changé ma vie chacun à leur manière.

D'ailleurs, ce n'est pas ma grossesse gémellaire en elle même qui me rend malheureuse puisque j'ai eu une grossesse de rêve, c'est la fin qui est traumatisante, comment gérer en même temps la vie et la mort?  ???

De plus, ma grossesse reste le seul souvenir de mon fils Guillaume, je tiens à me rappeler et c'est aussi parce que j'ai eu cette grossesse que je suis maman pour la première fois aujourd'hui. Ils ne se rendent vraiment pas compte du mal qu'ils font en disant cela.

Pour ma grossesse actuelle, je devrais accouché fin Juin mais je vais demandé que l'on me déclenche avant les 38SA (terme du décès de Guillaume) afin d'éviter un autre drame. Je dois rester sous aspégic nourrisson jusqu'à la fin de la 35SA. Mon fils est décédé d'une hypoxie placentaire, son frère jumeau a failli y rester aussi

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