Oscar, en as-tu parlé à quelqu'un de l'hôpital, toi après coup ? Parce que moi, non. Et pourtant je suis du métier.
je me dis que si personne ne dit ces choses-là.. peut-être qu'ils ne s'en rendent pas compte. Peut-être qu'ils pensent que c'est quelques cas isolés, et pas la majorité.
Peut-être que nous devrions toutes le dire, après. Mais des mois après.
Isazou, je trouve que tu as entièrement raison.
Mes deux filles sont tellement différentes (enfin surtout dans les premiers mois, maintenant la différence s'estompe), ma petite Clémence toute zen est la preuve qu'un bébé peut connaître un début de vie un peu difficile et ne pas paraître en souffrir.
Malgré tout, j'ai du mal à croire qu'une telle arrivée dans notre monde (même si les conditions sont évidemment très variables en fonction du stade de prématurité, des complications éventuelles...) ne laisse aucune trace. Je me souviens avoir très souvent hésité à en parler aux médecins de néonat, tellement certaines choses me paraissaient aberrantes.
Par exemple, dans le service de néonat où étaient mes filles, il n'était pas rare que les scopes sonnent pendant 20 minutes sans que personne ne viennent voir ce qui se passe. Affolée par toutes ces sonneries au début (comme tout les parents sans doute), j'en avais parlé aux infirmières qui m'avaient expliqué qu'il y avait différentes sortes de sonneries, et qu'elles reconnaissaient celles qui annonçaient un vrai problème. OK, mais alors pourquoi conserver ces sonneries qui ne servent à rien (sauf à stresser bébés et parents) ?

En même temps, il y avait des choses super dans le service, comme un atelier "chorale" très apaisant pour les bébés.
J'ai souvent eu ce sentiment d'absurdité à l'hôpital. D'un côté il y a des choses super (comme l'unité mère enfant où j'ai pu avoir une place car je souhaitais allaiter mes bébés) et de l'autre des dysfonctionnements qui viennent gâcher beaucoup de choses (comme l'accompagnement très léger pour m'aider à mettre mes bébés au sein et l'encouragement du biberon, qui a fini par m'être imposé).
Je revois le pédiatre de néonat en septembre avec mes louloutes, je pense que j'en profiterai pour évoquer avec elle certains de ces points. Effectivement c'est plus facile d'en parler avec un peu de recul. Isazou, tu vois, le fait que nous fasse part de ton idée va sans doute me décider à franchir le pas !

Saralila, Oscar: Une visite chez un ostéo pour vos petits bouts, qui ont vécu tant de choses si vite, peut les aider à s'apaiser. J'ai testé pour mon singleton (à la naissance olé olé), et ça a changé mon bébé-nerf en bébé-zen.
J'avais emmené mes bébés voir une osthéo (en qui j'ai toute confiance), elle n'avait rien décelé de particulier, mis à part une petite tension pour Clémence qui la poussait à tourner préférentiellement sa tête d'un côté.
En même temps, les filles avaient déjà deux mois à l'époque, les choses avaient déjà bien évolué.
C'est fou comme le retour à la maison, le fait de se retrouver tous réunis avaient tout changé. Je me rappelle d'un point par exemple : en néonat, les filles prenaient péniblement 40/50 mL au biberon, 3 jours après le retour à la maison, elles étaient déjà à 80 mL sans problème, comme quoi une tétine mieux adaptée et un climat serein, ça aide !

Alors courage pour toutes celles qui sont encore séparées de leurs petits bouts, le retour à la maison est merveilleux, je l'ai vécu comme une seconde naissance de mes filles...
jm-maud, je pense bien fort à tes bébés, je t'envoie plein de courage pour cette période difficile
