Club des bébés nés un peu plus tôt........

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marinette:
oui c'est vrai. Ma J1 était sortante à 10 jour, soit 36 SA, mais elle a attendu sa soeur. Et J2 est sortie à 1700g et même pas 37 SA, on pouvait difficilement faire plus tôt :)

Platypuce:
Bonjour Nora et bienvenue parmi nous ! J'espère que tu trouveras le soutien qu'il te faut en venant sur ce fil !
Mes filles sont nées à 31sa+1 (1620gr et 1340gr). Les premières mises au sein ont commencé vers 33sa, même si elles ne savaient pas du tout téter. Elles prenaient 1 ou 2 gouttes de lait et s'endormaient. Je les ai mise au sein tous les jours avec en plus des heures de peau à peau. Elles ont fait des tétées nutritives à 38sa+5 (grand jour !  ;D) et nous sommes sortis 48h après.
La néonat est une école de la patience. Il faut croire en tes bébés et être bien entourer.
Ne te fixe pas de date et dis toi que chaque bébé évolue à son rythme.
Je me souviens avoir vu dans leur dossier qu'elles avaient un rdv de prévu à une certaine date. Pour moi elles seraient sorties pour la consultation ! Et en fait non pas du tout, j'étais désespérée. Je me disais que les médecins envisageaient une sortie car suivant leur terme elles sauraient s'alimenter.
Après j'ai eu la visite de ma voisine de chambre avec ses jujus nés à 32sa, elle me disait qu'elle sortait le lendemain, qu'ils avaient 37sa etc... J'ai craqué puis je me suis recentrée sur mes filles et rien d'autre !
J'agis encore ainsi maintenant, je ne compare plus, je n'ai plus d'attente par rapport à leur évolution.

Je t'envoie plein de courage ! Dis toi qu'elles rentreront forcément à la maison !  ;)

patoutenette39:
ça risque de paraître bizarre pour certaines, mais je ne garde pas de mauvais souvenirs de cette période, à quelques exceptions près.

mes loulous sont nés à 31 semaines tout pile. je suis du jura, et à 29 semaines, j'ai senti un écoulement (fissure de la poche). on m'a envoyé à Lyon. Ca, ça m'a fait paniquer. pas de famille ou si peu, des amis qui bossent et qui ne pouvaient pas venir, et juste mon homme qui venait tous les mercredi, et week-end. j'ai beaucoup pleuré :'( :'( :'(

j'ai accouché par césarienne (ça c'était raide),  :'( mais une fois nés, le pédiatre me les a emmené tout de suite que je puisse avoir deux minutes avec eux. le soir même je montais en réa pour les voir. j'étais euphorique.

les trois semaines qui ont suivies, j'étais campée au pied des couveuses de 8 h à 20 h, avec des pauses dans la salle prévue avec les tire laits. je suis restée à Lyon, j'étais hébergée chez des bonnes soeurs  ;D ;D  à 10 minutes de marche de l'hôpital (rééduc pour la cicatrice de la césa :P)

j'ai vécu en vase clos avec mes loulous, je les touchais, leur parlais, et d'une nature plutôt positive, je savais au fond de moi qu'ils n'auraient pas de séquelles. Je refusais en fait cette éventualité. Ils prenaient 10 ou 20 grammes par jour, parfois 5, c'était dérisoire, mais toujours un immense bonheur d'entendre dire qu'ils grossissaient.

J'ai craqué une fois : louis avait un ictère sévère, et ils allaient entourer la couveuse de cette "lumière bleue", ils devaient le piquer (je sais plus pour quoi) mais toutes ses veines pétaient. Ca a duré une heure ou un peu moins à attendre, il avait 3 jours, j'étais folle d'angoisse.

l'équipe de Lyon a été sensationnelle, pleine d'attention, de soutien, d'écoute et d'accompagnement. Je me souviens encore de leur visage, de certains de leurs conseils. j'étais cocoonée, pour pouvoir cocooner mes petits. :D

j'espère ne choquer personne, mais je garde en moi une sorte de nostalgie de cette période. C'était juste eux et moi, j'ai prolongé ma grossesse à Lyon, avec eux en dehors de moi. personne ne pouvait les voir, c'était très strict. mais nécessaire, le service comprenait 45 lits.

Ils ont été transférés ensuite à Besançon, et là, j'ai été très déçue. Le personnel passait son temps à boire le café. je plaisante pas, j'y passais mes journées, et je n'ai que rarement vu le personnel. Je disais que je viendrai pour donner le bain, on me sortait la baignoire, et personne n'est jamais venu voir comment je prenais soin d'eux. On est juste venu me dire une fois que "vous devriez arrêter de les toucher, vous les perturbez dans leur sommeil" :o elle aussi, je vois encore sa tête, une tête à claque.

et puis retransfert à l'unité kangourou près de chez nous, à lons le saunier : et là, comme à lyon, une période bénie, où j'ai passé dix jours allongée sur mon lit, mon homme à mes côtés, et un petit qui dormait sur chacun de nous.

la prématurité n'était pas attendue, mais, au final, elle n'a jusque là eu aucune séquelle, mes enfants sont des vrais acharnés de la vie, des battants. aujourd'hui, je crois qu'elle représente une force pour eux.

c'est ce que m'avait dit une maman qui venait chercher son bébé à Lyon, alors que je venais voir les miens : "ils sont forts nos enfants, ce sont des battants".

Il faut y croire, la vie et l'espoir que nous avons en nous, c'est à nous de leur insuffler aussi pour qu'ils sentent que nous sommes là, et qu'ils pourront toujours s'appuyer sur nous.

un peu long, mais la prématurité me touche beaucoup, je l'ai dis

 :-* à tous ces petits lous et petites louloutes, au fond de leur couveuse, et à leurs parents

Platypuce:
Non, tu ne me choques pas Patricia lorsque tu dis ne pas garder de mauvais souvenir de cette période. A mes côtés j'avais mon homme qui prenait cette expérience comme un plus car nous avons appris très progressivement à nous occuper de nos bébés. Nous avions toujours qq'un pour nous guider, nous conseiller. Cette vision des choses m'a aidé a voir les choses du bon côté.
J'étais également comme toi, à penser qu'elles n'auraient pas de séquelle de leur arrivée préma. Pourtant j'ai eu des périodes de doute important. Je bosse dans la santé et j'ai une fâcheuse tendance à faire des transferts avec mes patients....   ::) Puis j'ai repris confiance en moi, en elles. A 8 mois d'AR E. a marché à 4 pattes, à 10 mois elle s'est mise debout toute seule et sa soeur fait les mêmes progrès !  :D
Je suis vraiment fière d'elles !

patoutenette39:
Citation de: Platypuce le 08 Novembre 2010 à 22:17:23

A mes côtés j'avais mon homme qui prenait cette expérience comme un plus car nous avons appris très progressivement à nous occuper de nos bébés. Nous avions toujours qq'un pour nous guider, nous conseiller. Cette vision des choses m'a aidé a voir les choses du bon côté.


je plussoie. je trouve que les aides, conseils et accompagnements dont on a bénéficié ont été un plus. on y est allé en douceur, j'ai pu faire du peau à peau, etc etc, et j'ai été soutenue pour l'allaitement. J'ai du attendre 3 semaines et demi pour mettre Louis au sein. J'ai eu une faiblesse au niveau de la production du lait, mais j'étais à ce moment là en unité kangourou et là aussi, on a fait ce qu'il fallait pour que la production remonte.  :D

Solène ne voulait pas téter, elle se cambrait dans tous les sens. Là où j'aurais pu baisser les bras, j'étais sans cesse encadrée. On a détecté un torti colis chez ma petite et elle n'était pas bien pour téter.

bref j'ai vécu ça comme un plus et lorsque mes bébés sont rentrés à la maison (ils avaient un mois et demi), et à peine deux kilos chacun. Je n'ai pas eu peur, je les connaissais déjà, et j'avais tout retenu par coeur.

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