il y en a comme moi qui ont du mal à tisser une relation ou suis-je la seule ?
olamize:
je découvre ce fil qui m'a beaucoup émue crocodor !
à un stade beaucoup moins poussé je souffre aussi souvent de ne pas pouvoir leur donner tout l'amour que je voudrai, de leur avoir fait goûter à la frustration dès le début (oui ma chérie je vois bien que tu hurles que tu es en colère que tu veux les bras et un câlin mais là c'est au tour de ta soeur de prendre le bain... et si ce n'était que dans cette situation !!!).
les gens nous trouvent plutôt "cools" sur certains points (comme par exemple on est pas en panique si elles tombent) et plutôt sévères sur d'autres, mais quelquepart c'est de l'éducation "par défaut", imposée par la situation et le fait qu'elles soient 2 et qu'on ait que 2 bras, ça les gens le comprennent pas souvent...
je suis intimement persuadée que si on avait un autre enfant, un singleton, on aurait pas du tout la même approche...
de temps en temps quand on a le temps le papa en emmène une et je garde l'autre, elles aiment bien avoir l'exclusivité c'est clair, je pense qu'on essaiera d'instaurer un rituel quand elles seront un peu plus grandes, genre 1/2 journée avec l'un des parents et la fois d'après on tourne
pour l'uinstant, même si ça commence à aller un peu mieux, on est tellement débordés qu'on a pas l'impression de profiter des bons moments, c'est dur !
véropuissance4:
Bonjour,
moi aussi je découvre ce fil avec émotion car je me retrouve un peu dans ce ressenti.... j'ai eu deux filles avant l'annonce, au premier mois de grossesse, de l'arrivée de deux bébés et ça a été très dur : j'ai fait la consultation du quatrième mois durant laquelle j'ai vidé mon sac et j'ai réalisé ce qui se passait. Il m'a fallu faire le deuil de l'enfant unique pour arriver à accepter la situation, d'ailleurs pas seulement le deuil de l'enfant unique mais aussi l'idée que j'allais devoir arrêter certaines activités et que tout ne se passerait pas du tout comme nous l'avions imaginé.
J'ai longtemps cru que je ne pourrais pas accomplir le même maternage que celui que j'avais fait avec mes deux filles. C'est à la fois vrai et à la fois faux.
J'ai eu la chance de ne pas aller en néonat, de pouvoir avoir une naissance comme je la souhaitais par VB sans péridurale, j'ai pu ainsi les allaiter, et je les ai parfois portés en écharpe (mais beaucoup moins que mes filles, c'est sûr).
Mais s'il est vrai qu'il y a des choses qu'on ne peut faire avec des jumeaux (prendre son temps, s'occuper de chacun sans se dépêcher ou sans se lasser !), il y a d'autres trésors à découvrir : avec les garçons, je me sens comme... j'espère que je ne suis pas trop ridicule et je ne sais pas comment le dire autrement...dans un triangle dont je serais le sommet. Cette sensation là était très forte lors des tétées doubles.
Et puis, quand ils ne se chamaillent pas, j'ai aussi parfois le bonheur immense de sentir entre eux une complicité, un lien magique dont je ne me sens pas exclue. J'ai été beaucoup moins angoissée quand ils sont entrés à la crèche que pour mes filles : avec mes filles, la séparation était dure, là je me disais : aucun des deux n'est seul et pareil pour l'entrée à la maternelle.
Je suis heureuse aussi de voir qu'ils sont différents malgré leur ressemblance physique et très sociables. Bref, en toute objectivité ;), ils sont exceptionnels :D
C'est vrai que c'est très dur, et la séparation de la néonat n'a pas dû faciliter la création du lien mais chaque enfant est différent (même deux jumeaux....) et votre relation va se tisser et s'enrichir chaque jour, alors ne te sens pas coupable d'éprouver ce que tu ressens....
crocodor:
alomize, je ne gère pas du tout pareil que pour mon singleton, mais j'adorerai du coup je cours quand même partout et je m'épuise. Chaque chute m'angoisse, je culpabilise chaque fois qu'une des filles pleure parce qu'elle veut la même attention que sa jumelle c'est horrible :(
Je culpabilise quand je n'en ai qu'une avec moi, en général je culpabilise quand je laisse une de mes filles (mon aînée comme les jumelles) à quelqu'un. Alice, singleton de son état, ne dort jamais à l'extérieur même à 3 ans ;D elle a dormi 2 fois chez son parrain, une rue au dessus de la mienne, je la déposais à 19h et la récupérais à 7h au matin...Je n'arrive pas à faire autrement.
Véropuissance4 j'ai une énorme boule au ventre quand je lis ton expérience sur l'allaitement. c'est affreux comme ça me manque encore énormément de ne pas avoir eu ça...Rien que pour me rattrapper j'en ferais un 4ème, mais comme ce n'est pas une bonne excuse et que je suis crevée j'attendrais d'aller mieux pour faire ce 4ème...
Merci les filles d'être compréhensives.
Je pensais aller mieux, mais en fait leur anniversaire approche et tout remonte. Je fais des cauchemars, j'ai tout le temps envie de pleurer et je suis encore plus fatiguée...
Aeven:
Crocodor, c'est normal que tout remonte à mesure que leur anniversaire se rapproche...
Ce fut idem pour moi et pour d'autres que je connais...
Bon courage car c'est dur... Et puis ça s'atténue quand même ensuite...
Les anniversaires qui rappellent des choses douloureuses, c'est toujours très dur...
crocodor:
pourtant quand je suis avec elles, quand je les vois je profite et je suis heureuse malgré la fatigue. Mais dès que je suis seule, encore plus maintenant que mon mari ne rentre que le week-end, c'est la cata :-\
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