Moi aussi je me dis que ma mère a fait du mieux qu'elle a pu, et j'en suis convaincue.
Elle-même a vécu des traumastismes terribles dans son enfance (à l'âge de 4 ans, son petit frère de 2 ans est mort, il a choppé une maladie infantile qu'elle avait, et devant son corps, elle a entendu cette phrase terrible : "embrasse-le maintenant qu'il est mort à cause de toi!"

Je me demande même comment elle a pu vivre toute une vie avec ça ....)
Elle a fait une TS à 14 ans, a élevé seule 2 enfants pendant plusieurs années avant de rencontrer mon père, a accompagné sa mère à la mort parce que celle-ci refusait d'aller à l'hosto (elle avait une SEP), a supporté son père alcoolique, a vécu l'occupation .....
Alors oui, elle a fait ensuite ce qu'elle a pu pour élever au mieux ses enfants.
Mais finalement, elle était une souffrance ambulante ma mère, cette femme.
Alors je n'ai aucun reproche à lui faire, je ne lui en veux de strictement rien, je n'ai ni rancoeur, ni de mauvais vis-à-vis d'elle.
Mon avancée aujourd'hui c'est d'une part d'avoir pris conscience que ce n'était pas une mère aimante ; c'est ainsi, je l'intègre, je l'accepte, je fais avec, cela fait partie de mon histoire.
D'autre part, c'est d'aller moi me libérer de mes propres souffrances et de mes propres traumatismes pour en faire retomber le moins possible sur les épaules de mes enfants.
Je voudrais juste être la plus aimante possible pour mes enfants, leur apporter ce que je peux d'équilibre, de confiance en eux, d'amour d'eux-mêmes.
Et oui, dans 40 ans, ils auront peut-être eux aussi le besoin / l'envie de pousser la porte d'un(e) psy pour se libérer de leurs souffrances à eux (pas des miennes .....)
Et je garde aussi tout le positif de ma mère : elle m'a appris à défendre les valeurs auxquelles je crois, à garder la tête haute en toute circonstance, à être fière de ce que je suis capable de faire, à revendiquer ma vie de femme, à être autonome, independante, franche, honnête, sincère.
C'est en grande partie à elle que je le dois (et un peu par mon père ....).
Je garderai toujours d'elle l'image d'une femme au courage sans limite ; elle a affronté un certain nombre d'épreuves dans la vie, dont la mort, avec dignité, et en ça je garderai de l'admiration pour elle.
Et un amour d'une profondeur sans nom .....
Mais ça n'enlève pas la prise de conscience de tout le reste.