Allez, je viens vous donner des news ....
Sortez vos mouchoirs, ce n'est pas gai .....
Mon père d'abord ; ça va à peu près ; son état est un peu en dents de scie, il a de nouveau besoin d'être sanglé dans le fauteuil pour tenir assis.
Du coup, il devient vraiment grabataire, il n'est assis que pour les repas (qu'il prend toujours dans la salle commune).
Il garde à peu près toute sa tête, mais fatigue vite quand on se parle.
Ma mère, maintenant ; et là

Son état s'est beaucoup dégradé en un mois de temps : elle a maigri, elle est livide, et même sous oxygène 24h/24, elle est très vite essouflée ; elle ne se lève que pour prendre sa douche et aller aux toilettes, sinon elle reste soit couchée, soit assise.
Elle a vu la pneumo hier.
Verdict : sans chimio, il lui resterait maxi 3 mois à vivre.
Avec chimio, entre 6 mois et un an.
Le protocole de chimio est de 4 injections toutes les 3 semaines, en commençant début septembre ça amène à novembre. La pneumo peut l'hospitaliser pendant tout le temps de la chimio, en service pneumo pour la première injection, pour voir comment elle supporte, puis en court séjour dans une annexe de l'hosto ensuite.
Sinon, c'est soins palliatifs direct.
Ma mère est complètement sonnée, je pense qu'elle se disait prête à mourir mais sans doute pas à si brève échéance ; elle hésite entre chimio ou pas.
Mon sentiment ? Ca peut paraitre horrible, mais je trouve que faire la chimio ne sert pas à grand chose, c'est reculer pour mieux sauter ; dans 4 ou 5 mois, une fois la chimio finie, elle aura peut-être 2 ou 3 mois "potables", puis on se retrouvera exactement au même stade qu'aujourd'hui, avec pour seule solution les soins palliatifs.
Ma mère semble pencher pour faire la chimio, mais pour des raisons qui ne me semblent pas cohérentes : elle dit qu'en chimio, étant hospitalisée, on s'occupera d'elle, tandis qu'en soins palliatifs, le personnel ne va pas s'occuper d'elle.

Elle m'a demandé de dire les choses à mon frère et à ma soeur, ce que j'ai fait hier soir par téléphone ; tout le monde encaisse le coup ......

Et maintenant, il s'agit de l'annoncer à mon père .......
Ma mère souhaite qu'on y aille tous les 3 enfants, pour lui dire ; c'est a priori ce qu'on va faire, sans doute dimanche.
Je ne peux décemment pas emmener ma mère le voir dans l'état où elle est sans l'avoir prévenu lui avant ; il doit sentir au téléphone qu'elle ne va pas fort, mais quand on la voit ......

J'ai appelé la maison de retraite pour prévenir la responsable ; elle m'a assurée que mon père serait soutenu du mieux possible après l'annonce (et j'ai confiance en elle).
Pour dimanche, elle propose que l'infirmière attachée à la maison de retraite soit présente, soit pendant qu'on parle à mon père, soit juste après, pour qu'il ne reste pas seul.
Et puis ensuite, ils feront appel à un psy si besoin pour lui.
Elle a été honnête, elle pense que mon père ne résistera pas longtemps après ma mère.
Voilà.
Pas gai, hein ? je vous avais prévenu .....
Je ne sais même plus ce que je ressens.
Ma mère s'excuse et est désolée pour moi de me causer tout ce tracas ; je l'ai rassurée, lui ai redit que ça irait, que je me ferai aidée ensuite .....
J'ai une sorte de désir confus que tout ça soit fini .......
