Nos amours Tom et Paul
adie56:
Je pense en effet que tes petits anges veillent sur toi et sur ton mari.
Ils vous aiment eux aussi d'où ils sont, sois en certaine.
Bon courage pour affronter les prochains jours, en espérant que votre peine soit moins lourde avec le temps.
:-*
Céline&filou:
Merci adie (je ne connais pas ton prénom !) pour ton réconfort. Je ne suis pas croyante; mais en effet j'aime à croire que mes garçons, où qu'ils soient, veillent sur nous et nous aiderons à vivre sereinement un jour en nous envoyant leur amour. En tous cas, je ne pense qu'à eux chaque jour et cet amour si immense que j'avais à leur donner reste indélébile, dans un grand coin de mon cœur rien que vous eux. Mais je suis toujours si triste de ne pas avoir été au bout de cette grossesse. Je sais que l'on ne doit pas vivre avec des regrets, mais aujourd'hui j'en ai tellement ! Si j'avais su que cela se terminerai ainsi, j'aurais changé tellement de choses, j'aurais vécu cette grossesse bien autrement. Je sais que je ne suis pas fautive du résultat (même si je ne peux m'empêcher de culpabiliser) et que mon corps n'a pas gérer; mais j'aurais profité autrement de mes bébés, je leur aurais plus parlé, plus donné...On les a si peu vu (2 "échos bonheur")...nos 2 surprises. Oui, 2 surprises qui ont tellement chamboulé nos vies...en bien, que du bonheur annoncé.
Quel bonheur d'annoncer que vous étiez 2, puis que vous étiez 2 garçons, que vous seriez peut-être scorpion comme maman, que notre vie à 4 n'allait peut-être pas être simple mais nous étions vraiment prêts ! Nous étions fier de vous déjà. Rien ne pouvait déstabiliser ce bonheur. Papa était si heureux qu'il faisait des "plans sur la comète", comme on dit. Il travaillait dur pour vous préparer une belle chambre, un beau petit nid douillet; il était si content de pouvoir m'aider après votre naissance. Fatalité ou non, il avait même insister pour aller faire une reconnaissance anticipée à la mairie la veille de cette "écho catastrophe" et m'avait dit "Ah, ça me bouleverse, je me sens vraiment papa maintenant et ça me fait tout bizarre, j'ai hâte qu'ils soient là nos 2 p'tits gars". Tandis que maman ne pouvait s'empêcher d'acheter pleins de belles choses pour vous (tout comme mamie, les cousines et les amies...Vous étiez parés jusqu'à vos 1 an pratiquement ! J'avais envie de le crier au monde entier tellement j'étais heureuse. Toute la famille vous attendait avec joie, les premiers jumeaux de la famille..vous alliez être chouchoutés, dorlotés..la famille et les amis se "battaient" déjà pour savoir qui allait pouvoir vous garder de temps en temps, vous apprendre des bêtises même...Les réactions du début ont été diverses mais la plupart des personnes pensaient et nous disaient que cela allait être difficile; mais qu'importe...on était si heureux. Puis les sentiments ont changé; plus la grossesse évoluait et plus on ressentait de la jalousie de la part des gens. Et oui, il n'est pas dû à tout le monde de vivre une grossesse gémellaire, d'avoir des jumeaux...mais nous ça nous amusait et oui on se sentait différent et fier de tout ceci; car tellement fier de nos garçons déjà.
Tous ceci (et encore je pourrais en dire plus) pour vous dire mes bébés que ce grand malheur qui nous est arrivé, il n'y a pas de mots pour décrire combien ça nous fait mal.
Depuis quelques jours, les personnes me demandent si "ça va mieux"... Mais comment aller mieux ? Irais-je mieux un jour ? Ce mot est somme toute relatif aujourd'hui pour moi. Cette douleur va certainement cicatriser un jour et je l'espère. J'espère pouvoir penser un jour à vous sans pleurer, sans larmes de douleur; "simplement" en pensant au bonheur de vous avoir conçu, porter en moi, aimer (comme jamais et pour toujours), d'être maman de jumeaux (parce que je le serai pour toujours aussi)...avec tout plein d'amour pour vous. Et je ne manquerai pas de parler de vous à chaque fois que je parlerai des mes enfants. Mais cette "cicatrice", elle restera; c'est à vie ! Une cicatrice au cœur,; personne ne la voit mais moi je la sent.
Mais est-ce que je vais mieux ? Non. Enfin, Oui pour les gens qui me le demande comme ça je n'ai pas à parler de mon malheur et puis surtout ça rassure mon entourage à qui cela à déjà fait trop de mal aussi. Mes pensées sont si confuses : devrais-je arrêter de "m'apitoyer sur mon sort" (jamais pas cette expression) ou ai-je le droit d'être triste, si triste ??? Ces pensées me hantent chaque jour car autant j'ai pense avoir bien le droit de vous pleurer tellement je suis malheureuse, autant je pense qu'il faut que je vois devant nous !!!
Je lis, ici ou là, les récits des mamanges, les histoires de tous ces anges qui manquent tant à leurs parents, à leurs frères et sœurs. Ça me fend le cœur, tant de bonheur envolé. Je pense souvent à eux, à elles, je suis leurs histoires et parfois leurs malheurs; même si je n'ai pas encore forcément le courage de les soutenir, de leur laisser des petits mots de réconfort (ce n'est pas encore ma place je pense). J'aimerai les soutenir; mais ça m'est impossible pour l'instant. Je vois aussi que des mamanges ont enfin le bonheur de serrer un petit bébé après toute cette douleur. J'aimerai tellement que ça nous arrive aussi très prochainement. Pas un "bébé espoir" (tant qu'il y de l'amour, il y a de l'espoir...de l'amour, j'en ai plein, on en a plein avec papa...et pour nous, on le conçoit, c'est plus évident que pour d'autres parents), ni un "bébé bonheur" (c'est évident que tous les bébés donnent du bonheur, même ceux qui ne sont plus là comme vous), ni un "bébé remplaçant" (aucun bébé ne peut remplacer un autre bébé, aucun bébé ne vous remplacera); mais un "bébé" tout simplement...un bébé qui nous comblera lui aussi, un bébé (petit frère ou petite sœur) à qui on expliquera plus tard qu'il a 2 frères qui veillent sur nous tous, un bébé à part entière...
Enfin voilà, j'écris tout ceci et ça me fait du bien. Les jours se suivent et malgré tout ils se ressemblent car chaque jour marquent un peu plus votre absence; cette absence si pesant, si envahissante, si douloureuse. Que faire maintenant ? Je me réveille en pensant à vous et je pleure, seule. Et puis je me reprends, en essayant de faire des projets, rien que pour cette journée, histoire déjà de faire quelque chose, de m'occuper...Mais voilà, quelques minutes plus tard, je n'ai plus envie de rien. Je ne fais rien ! Je laisse les minutes, les heures puis les jours s'écouler sans aucun courage. J'en ai marre de ne rien faire pourtant. J'ai envie puis je n'ai plus envie de rien.
Mais je suis certaine d'une chose : JE VOUS AIME FORT
adie56:
Bonjour Céline,
Du temps et encore du temps, j'ai vraiment l'impression que ça va être votre seul remède à toi et à ton mari.
Vas tu reprendre ton travail? et ton mari, comment va t'il? il travaille? tu es toute seule la journée?
A bientôt
Adeline
Céline&filou:
Adeline, merci de prendre de mes nouvelles et de me lire.
...mon travail !!!? Et bien mon congé mater se termine le 28 mars 2011. Je n'ai pas repris le travail et ai donc pris le congé mater. De toute façon, je ne me vois pas y retourner tout de suite. Je suis éducatrice spécialisée auprès de personnes adultes handicapées mentales. Et c'est vraiment pas dans cet état psychologique que je peux me permettre de reprendre pour l'instant. Je pense à eux également et ça ne serait pas les aider.
Aussi, j'aimerai (secrètement... ou pas) retomber vite enceinte (désolée si ça te choque) et ne pas avoir à reprendre le boulot. Je sais qu'il me faudra du repos rapidement dû à cette première grossesse (pré-éclampsie) avec un suivi plus strict. En tous cas c'est ce que l'on m'a dit et je pense qu'il me faudra au moins ça pour me rassurer. Et puis les personnes (autistes, psychotiques, trisomiques...) que j'accompagne au quotidien peuvent être violentes parfois; ce qui a été une des causes de mon arrêt à 3 mois de grossesse en mai dernier (j'ai été pris à partie assez violemment et ça m'a vraiment fait peur pour une fois; certainement que se sentir maman donne envie de plus de sécurité ).
Je ne sais pas du tout comme cela se passe au niveau sécu, taf (j'ai un maintien de salaire depuis le début)... dans ce cas là; mais on verra sur le moment, si ça arrive.
Mon homme (je le nomme comme ça parce qu'on n'est pas marié en fait) est lui aussi éduc spé. On fait le même travail mais pas au même endroit (on bossait ensemble avant, c'est comme ça qu'on s'est connu). Lui a été arrêté jusqu'à fin août puis il est actuellement en congé paternité pour enchainer sur ses congés annuels. Bref, il reprend le boulot le 18 octobre. Je ne suis donc pas seule à la maison; mais on ne fait pas grand chose. On essaie de se motiver et souvent il y en a un des deux qui n'a plus envie de faire. Alors, on reste ensemble et on ne fait rien. Rare sont les moments que l'on s'octroie chacun de notre côté. On a bien du mal, du mal à se séparer mais aussi du mal à faire ensemble. Contradictoire, comme nos pensées d'ailleurs. Après sa tristesse, ses angoisses, ses pleurs, ses insomnies (toujours présentes), son exclusion (il a passé 1 semaine devant l'ordi à jouer, jour et nuit, avec un casque sur les oreilles...je pense qu'il avait besoin de prendre du temps pour lui et se changer les idées), il a ensuite entrepris de refaire la terrasse...qu'il a finalement abandonné à son triste sort. elle est commencé mais pas terminé. Maintenant, il semble "gérer" beaucoup mieux que moi malgré parfois un silence qui devient pesant par moment. On ressent chacun parfois le besoin de se retrouver seul, tout en étant tous les deux au même endroit. Enfin, je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Mais bon, nos sentiments et nos réactions sont très changeant chaque jour, aussi bien l'un que l'autre et c'est normal. Alors, on passe par des moments un peu bizarres (soit lui silencieux et je respecte, soit moi en pleure toute la journée et il respecte en me laissant seule).
En fait, on ne doit pas vivre ceci de la même façon et c'est somme toute normal je pense. Lui a eu très peur pour moi aussi et je pense qu'il est maintenant rassuré et qu'il se projète plus facilement que moi. C'est quelqu'un de très positif et c'est aussi son positivisme qui m'a permis d'en être là aujourd'hui (même si je suis loin d'être au top de la grande forme); alors que moi je n'ai pensé qu'à mes bébés. Mais le principal, c'est que depuis le début nous avons été en symbiose à chaque moment, à chaque décisions à prendre, sur nos sentiments...nous nous aimons fort et nos bébés ont renforcés cet amour (avant, pendant, après...ils sont présents). Nous voulons tous les deux d'autres enfants rapidement (si la nature nous le permet...et déjà en essai...encore désolée si ça choque).
adie56:
Ne t'inquiètes pas Céline, ça ne me choque pas du tout. Si cela peut vous aider à aller un peu mieux, à faire votre deuil plus sereinement...
Et puis Tom et Paul ne demandent qu'à voir leurs parents heureux.
Alors faites ce qu'il vous semble le mieux pour vous :-*
Je me retrouve dans tes réactions et je retrouve mon mari dans ton homme.
Je m'explique.
Sache tout d'abord que je sais que nos expériences ne sont pas comparables au niveau douleur et peine, j'en suis pleinement consciente. Je voulais juste te raconter cette anecdocte.
Mes petits sont arrivés avec 2 mois d'avance et sont donc restés 1 mois en néo nat.Je suis donc rentrée à la maison sans eux. Je passais mes journées à pleurer et mon mari a fait..... une terrasse (ça doit être un truc de mec :)) et on se retrouvait le soir pour parler, vider notre sac...
Voilà pour la parenthèse.
Pour ton travail, je me doute en effet qu'il faut que tu sois bien dans ta tête pour être complètement dispo et attentive pour les patients bref tout ce que je suppose ,tu ne peux pas leur offrir, pour le moment.
La reprise du travail de ton ami sera déjà une étape, te retrouver seule, l'entendre parler boulot le soir.... peut être que ça te fera un déclic.
En tout cas je trouve ça beau que vous soyez aussi soudés, c'est une épreuve si difficile.Vous semblez sur la même longueur d'ondes et j'ai l'impression que vous vous respectez beaucoup. ça ne peut que vous aidez. J'espère que son optimisme déteindra sur toi.
Je comprends complètement ce besoin d'être ensemble sans pour autant faire des choses ensemble ni même parler, votre simple présence mutuelle vous rassure je pense.
Continue à venir discuter ici, même si je ressens beaucoup de frustration à ne pas pouvoir t'aider plus, j'aimerai tellement pouvoir soulager votre peine.
Douces pensées à vos petits anges, et encore bon courage à vous 2. :-*
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