la femme et la mère

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isa75:
je prends la discussion en cours de route et ne suis pas au courant de la sortie de ce bouquin mais Kat ce que tu as écrit c'est exactement ma philosophie de vie partagée par mon zhom.



Je vais remonter le fil pour lire plus haut  ;) c'est quoi encore ce bouquin qui tape sur les mères au foyer  >:(

Gaëlle_labulle:
Je réagis en vitesse car bagages à préparer mais je suis tout à fait d'accord avec vous !! J'ai eu le "bonheur" d'entendre Elisabeth Badinter au journal de la santé, puis j'en ai été bassinée toute la journée d'hier sur France Inter (quel matraquage !!!!) et depuis je ne décolère pas  >:( >:( Quelle donneuse de leçon ! Quelle culpabilisatrice (de ne pas être une "femme libérée" à ses yeux) !!  ::)
Ca me fait du bien de vous lire  :D

P'tite Lilli:
J'ai séparé le fil car je vais apporter de l'eau à votre moulin...
Je ne comprenais pas tout à vos propos. Il me manquait qq info.. que je suis allée pêchées  ;)
Pour ne pas "polluer" le fil maternage, je l'ai allégé de vos messages.

Alors, j'y vais, je matraque d'info  ;D

Trente ans après la parution de son premier livre, L?amour en plus, dans lequel elle affirmait que l?instinct maternel n?existe pas, Elisabeth Badinter publie Le conflit. Cet essai, qui confirme ses positions, lui vaut, avant même que son ouvrage ne soit sorti en librairie, toutes sortes d?attaques de la part des écologistes et des féministes. Un comble pour celle qui depuis toujours se bat aux côtés et pour les femmes.

Que s?est-il passé durant ces trente ans qui séparent vos deux livres, «L?amour en plus» et «Le conflit»?

Il y a d?abord eu une crise économique majeure, avec un pic au début des années 90. Le travail des femmes a changé. Il est devenu plus stressant, précaire, avec des horaires flexibles. Et des études montrent qu?elles n?étaient pas employées au niveau de leurs compétences. Bref, le travail a perdu de son attrait. Les femmes moins favorisées ont accepté l?indemnité que le gouvernement français leur offrait pour rester à la maison durant les trois premières années de leur enfant. Indemnité qui correspondait à un demi-SMIG. Et les plus favorisées se sont montrées sensibles à l?air du temps. Mais ce qu?aucune d?elles ne semble avoir imaginé, c?est qu?après avoir arrêté quelques années, il serait si difficile de retrouver du travail.

Quelles sont ces idées dans l?air du temps dont vous parlez?

On a vu l?émergence d?un discours naturaliste tenu par les écologistes, les féministes et les pédiatres. Ils se demandaient si on n?avait pas fait fausse route en tournant le dos aux lois de la nature et estimaient qu?il fallait consacrer davantage de temps à ses enfants. Ils n?hésitaient pas à remettre en cause des progrès comme la pilule, les biberons, la péridurale? Il faudrait accoucher dans la douleur, allaiter à tout prix! Et l?ancienne ministre de l?Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet nous a même menacé de créer une taxe sur les couches jetables.

Mais que viennent faire les féministes dans ce combat?

En 1980, il s?est produit une scission au sein du MLF américain. Ces dissidentes prétendaient que l?on avait échoué parce que l?on avait imité les hommes. Et elles affirmaient que pour prétendre à l?égalité, il fallait que les femmes retrouvent leur fierté maternelle. Qu?elles étaient destinées depuis toujours aux soins des plus faibles de la société et qu?il ne fallait plus partager les tâches, mais que chacun devait agir en fonction de sa nature.

C?est-à-dire, pour résumer, la carrière aux hommes et la maternité aux femmes?

Nous sommes loin en tout cas de notre objectif, qui était de tout concilier: avoir des enfants et travailler. Mais aujourd?hui, à force de charger la barque maternelle, le conflit intérieur entre la femme et la mère devient de plus en plus aigu, et l?on risque d?arriver à deux situations extrêmes. Soit elles resteront à la maison, soit elles ne feront plus d?enfants.

Pour vous, la situation s?est donc dégradée en trente ans?

Mon livre, en tout cas, constitue une sorte d?avertissement. Nous avons l?exemple du XVIIIe siècle, époque pendant laquelle les femmes étaient très libres et où l?on estimait légitime qu?elles aient d?autres intérêts que leurs enfants. Mais le taux de mortalité infantile était si élevé qu?il fallait réagir. Et Rousseau s?est fait le porte-parole d?un changement radical. Il a écrit Emile, traité d?éducation dans lequel il affirmait qu?une femme devait être dans sa maison comme une nonne dans un couvent! La Révolution française a entériné ces idées en interdisant aux femmes toute activité extérieure. Ce que je veux dire, c?est que les libertés féminines ne sont pas inscrites dans le marbre et qu?il faut rester vigilant.

Mais continuez-vous vraiment à penser que l?instinct maternel n?existe pas?

Oui, dans le sens où je ne crois pas que des processus hormonaux définissent la maternité. Je pense en revanche que l?amour se tricote au jour le jour. On peut avoir un coup de foudre immédiat pour son bébé ou pas. Il y a des femmes pour lesquelles ce n?est pas si simple. Si le véritable instinct maternel existait, on saurait immédiatement quoi faire avec un nourrisson et on ne se sentirait pas si démunie. Et lorsqu?on voit le nombre de maternités ratées, ces enfants abandonnés moralement, et cela dans toutes les classes de la société?

Que préconisez-vous pour régler ce conflit entre la femme  et la mère?

Accepter d?abord qu?il n?y a pas de maternité parfaite ni d?enfant idéal. Et puis garder un pied dans l?emploi à tout prix. Le retrait du monde du travail est très dangereux. Aujourd?hui, un couple sur deux divorce et les femmes se retrouvent parfois dans une grande précarité. Et s?il faut rester avec un homme que l?on n?aime plus pour des raisons financières, c?est terrible.

Comment expliquez-vous les polémiques que vous suscitez, assez violentes, il faut le reconnaître?

Ce choix intime que doivent faire les femmes est fondamental et forcément passionnel. Avec L?amour en plus, il y a trente ans, j?avais le vent derrière moi. Aujourd?hui, au contraire, je l?ai devant moi.
In Tribune de Genève

P'tite Lilli:
« Allaiter est une liberté » : NKM répond à Elisabeth Badinter

Dans son dernier livre, « Le conflit, la femme et la mère », Elisabeth Badinter s'alarme : la cause féministe régresserait en France depuis les années 80, les femmes étant sommées, dans l'air du temps écologiste, d'être des « mères idéales ». L'auteur cite en exemple de porte-étendard de cette « régression » Cécile Duflot (secrétaire nationale des Verts) et Nathalie Kosciusco-Morizet (secrétaire d'Etat à la Prospective et au numérique). Celle-ci lui répond sur son blog.

Extraits.

    « Elisabeth Badinter me cite dans son livre et m'y désigne comme l'une des porte-parole de cette régression de la condition féminine. Je fais en effet partie de celles qui prônent une attention à l'alimentation des enfants, aux soins infantiles ou à la nourriture bio.

    Voilà qui m'installe donc à la pointe de la réaction, où convergent selon elle le radicalisme écologique et ?l'idéologie naturaliste? qui ne voudrait voir dans la femme qu'une mère. J'ai bien sûr de la sympathie pour la critique qu'E. Badinter fait du ?maternalisme?, c'est-à-dire de la façon dont la société, celle du pouvoir masculin, réduit la femme à son seul statut de mère. J'en ai d'autant plus que la génération d'E. Badinter a justement donné aux femmes la possibilité, la liberté, d'être autre chose qu'une épouse, autre chose qu'une mère.

    [?] À ses yeux, l'écologie est un ?naturalisme? nécessairement rétrograde, auquel elle demande qu'on oppose un ?artificialisme? progressiste. Je trouve cela un peu rapide. Mais il est vrai que je ne suis pas philosophe.

    Les femmes d'aujourd'hui sont aussi, pour bon nombre d'entre elles, des mères. Que ces mères aient envie, comme ça a été mon cas, d'allaiter leur enfant, qu'elles le fassent si et quand elles le peuvent, me paraît être une liberté importante. Je ne compte pas m'en priver au motif que Madame Badinter trouverait cela réactionnaire et qu'elle y verrait matière à dénoncer le mythe de la ?femme parfaite?.

    M'intéressant à la situation des femmes aujourd'hui et aux difficultés qui leur sont faites, je travaille pour ma part sur un certain nombre de questions qui me préoccupent plus que l'allaitement. Je pense notamment à l'évolution du rapport entre les ?genres?, à la dégradation des relations entre filles et garçons en milieu scolaire, au ?plafond de verre? qui bloque les carrières féminines ou encore aux débats actuels autour du voile. De tout cela, dans ce livre ?féministe?, pas un mot n'est dit. »

In Rue 89

Azerty:
J'ai vu le journal l'autre soir où elle était avec Edwige antier, chacune défendant son point de vue et je me suis dis: " je suis au milieu de tout ça" les deux disent des choses vraies, mais chacune a tout faux ;D
Elles sont comme 2 extrémistes :-\

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