Oui, c'est ça. Je veux que la situation change mais je n'ai pas forcément envie de TOUT changer, à savoir changer de mari !
Cet aprèm, il a été vraiment désagréable quand il m'a demandé de l'aider à poser des étagères. Il a commencé à brailler. J'ai poussé mon coup de gueule en lui disant qu'il y en avait marre, qu'il n'est jamais content et qu'à chaque fois qu'il faut qu'on l'aide on se fait incendier. Il m'a dit qu'il allait terminer tout seul. Il a terminé... et de meilleure humeur !
Ce soir, il est détendu, agréable.
Mais tout peut basculer si les enfants se chamaillent... ce qui ne devrait pas tarder étant donné ce que j'entends de leur conversation... !
Souvent, je me suis dit qu'il n'était pas fait pour la vie de famille, que c'était trop pour lui, par rapport à son histoire personnelle.
Mais bon, les enfants sont là et comme on a eu recours à la PMA, ils ne sont pas arrivés là par enchantement. Simplement je crois que ça a fait rejaillir chez lui toutes les souffrances de son enfance et que ça a décuplé tous les doutes qu'il peut avoir sur lui, sur ses compétences...
Ne pas s'en aller quand on sature, c'est sans doute une forme de lâcheté mais aussi une peur de faire le saut, de passer à une autre étape. C'est un peu comme un sportif ou un étudiant qui se met inconsciemment en échec parce que, tout d'un coup, la réussite tétanise.
Pour le moment, je viens donc ici déverser le trop-plein pour mieux repartir. Ca peut s'apparenter au cache-misère, mais pour le moment c'est tout ce que je suis en capacité de faire.
Ma mère m'a dit, quand elle a su qu'on allait se marier "Est-ce que tu es sûre de vouloir te marier avec lui ? Il est très bien, très gentil mais son passé, son histoire personnelle risque remonter à la surface un jour ou l'autre, notamment quand vous aurez des enfants. "
Moi, je lui ai répondu qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, qu'il était solide, que ça n'arriverait jamais... Un peu têtue la fille...
Je ne crois pas qu'on n'aie plus rien à partager, je crois juste que je me suis forgée une bonne grosse carapace et que lui est débordé par des sentiments qu'il n'arrive pas à exprimer (quels qu'ils soient).
Il va falloir qu'on tente le week-end juste tous les 2 pour voir un peu ce que ça nous révèle de notre envie de passer du temps ensemble... Comme je l'ai dit, je crois que l'année à venir va être une étape: damnation ou trédemption, je n'en sais rien...
Une raison pour laquelle je n'ai pas encore tout envoyé balader: nous avons connu un certain nombre d'obstacles à franchir depuis que nous sommes ensemble. J'essaie de nous donner encore du temps pour nous poser parce que je sais que certaines étapes ont beaucoup ébranlées notre couple. Je sais aussi qu'on ne redresse pas la barre du jour au lendemain, que parfois il faut du temps, beaucoup de temps. Boris Cyrulnik parle de résilience, mon mari, lui n'est pas dans ce processus-là. Une thérapie peut être terriblement longue avant de donner des effets. Je pense que c'est dans ma nature profonde de ne pas tout envoyer balader (quel que soit le domaine) et d'essayer de laisse du temps au temps.
Ca peut paraître contradictoire avec tout ce que j'ai écrit mais je suis complexe moi aussi (gémeau...
).
P'tite lili, border line dans quel sens ? schizo ? dépressive ?
Je ne pense pas donner cette impression aux personnes qui me connaissent. En général, on me trouve plutôt pétillante, enjouée. Il y a juste une dichotomie importante entre ma vie sociale / professionnelle et ma vie privée.
Et je ne pense pas être la seule dans ce cas... Combien de femme restent avec leur conjoint tant que les enfants sont jeunes puis font tout exploser quand ils sont devenus grands ? Beaucoup, énormément. Mais souvent on tait ce que l'on ressent et on le masque pour l'extérieur. Moi, je le dis, dans toute sa complexité. Je suis névrosée comme tout le monde...