Mon accouchement s'est bien passé mais j'ai eu peur jusqu'au dernier moment que ma grossesse se termine soudainement mal. Par contre pas de crainte particulière pour l'accouchement (il faut dire que c'est mon sixième...).
Chry
Bonjour Chrystèle,
Je suis heureuse pour toi que ton accouchement se soit bien passé!
Pour moi, cela s'est passé autrement et à mes dépends...
Mon terme était le 14/02.
J'ai eu mes premières contractions utérines le 14/02 à 3h30 du matin.
Elles variaient entre 10 et 15 mn.
Elles se sont espacées dans l'après-midi et après une balade d'une heure en famille, les contractions se revenues de plus belle toutes les 10 mn puis toutes les 5 mn, et de plus en plus fortes entres 17h et 19h.
A 20h 40, je suis partie de chez moi après avoir dit aurevoir à mes enfants et les rassurer.
A l'hôpital, l'examen d'entrée révèle un col ouvert à 2 cm mais encore tonique.
La SF me donne deux suppositoires de SPAS*** pour aider au travail, mais rien n'y fait...
2 heures après, le décollement des membranes n'a rien fait également...
Je faisais donc un faux travail !!! GRRR!!! Je m'y attendais mais cela quand même décourageait car les contractions étaient très rapprochées (toutes les 5 mn) et de plus en plus fortes!!!
Vers 00h30, la SF m'a proposé de me faire un antalgique très fort pour calmer les douleurs des contractions, mais qui pouvait également avoir éventuellement (car cela ne fonctionne pas sur toutes les patientes) une action efficace sur le col.
J'ai donc accepté car je n'avais pas droit au déclenchement médicamenteux (perf d'ocytocine ou tampon au niveau du col), parce que j'ai eu une césarienne auparavant.
Cet antalgique (qui est un dérivé de morphine) m'a permis de me détendre dans un premier temps et je me suis assoupie dans un second temps.
Le problème, c'est que j'ai fait un cauchemard et je me suis réveillée très angoissée... Je ne me rappelle pas du cauchemard mais je me rappelle avoir dit en me réveillant, que je n'avais rien à faire là (donc à l'hôpital) et que je voulais de suite rentrer chez moi.
J'avais très peur, je n'ai jamais eu aussi peur...
Les douleurs des contractions me faisaient mal et avec l'angoisse, je n'arrivais plus à les gérer sereinement.
Je ne voulais pas souffrir, je voulais rentrer chez moi...
En fait le dérivé morphinique que la SF m'a injecté, m'a fait déliré et j'ai fait un retour en arrière... Cela a fait ressurgir mes angoisses de ma grossesse gémellaire...
J'avais peur de perdre ma fille, j'avais peur qu'elle ne vive pas en dehors de mon ventre...
J'ai dit à mon mari des choses enfouies dans ma tête que je n'avais pas dit...
J'ai du faire un travail psychologique en salle de travail car la SF m'a dit une chose vraie : "Vous êtes arrivée avec votre valise pour venir mettre au monde votre petite fille. Vous savez que vous devez accoucher maintenant car la grossesse est à terme mais vous n'êtes pas prête dans votre tête à accoucher. Vous ne l'êtes pas car vous n'avez que très peu investie votre fille de peur de la perdre et de souffrir. Votre corps fait ce que votre esprit fait. Vous faîtes un faux-travail car votre tête ne veut pas accoucher, par peur et angoisse de revivre ce que vous avez vécu avec Thomas. Il faut changer cet état d'esprit !!! Votre fille va bien et elle veut naître!!! Elle veut être maintenant serrer dans vos bras et recevoir tous vos bisous. Vous êtes là aujourd'hui pour accoucher de Noémie qui va vivre!!".
Et voilà ce que je me suis dit :
"Ah mon Dieu c'est vrai tout çà!!!
Je ne souffre pas pour rien, cette contraction est pour Noémie, ma fille qui veut vivre parmi nous!!
Cette contraction est pour mes 4 cm de dilatation qui me donnera droit à la péridurale!!!".
Et pendant plusieurs heures, j'ai parlé, parlé, parlé pour ne pas m'endormir car j'avais peur de refaire un cauchemard...
Je demandais à mon mari pendant les contractions de me dire pourquoi j'avais les contractions (pour noémie, pour les 4 cm de dilatation) pour supporter la douleur...
Et je soufflais, et je soufflais tout en serrant très fort le petit bonnet rose de ma fille Noémie...
Entre les contractions, j'étais volubile : j'étais consciente de ce que je disais mais je ne contrôlais pas le flux de paroles. En fait je verbalisais toutes mes angoisses que j'avais vécu pendant ma grossesse gémellaire et ma césarienne.
Vers 7 heures du matin, j'ai demandais à la SF de m'éxaminer : je voulais savoir où j'en étais au niveau du col.
Kit à prendre le risque d'être déçue, je voulais qu'en même savoir.
La SF était un peu rétissante car elle aussi avait peur du résultat et peur pour mon moral...
Lorsqu'elle a fait le toucher vaginal, elle a eu un sourire de soulagement et m'a annoncé avec joie que je ne souffrais pas pour rien : j'étais à 5 cm !!!
Elle me dit qu'elle nous passe en salle d'accouchement et qu'elle va biper l'anesthésiste pour poser la péridurale au plus vite.
Ah mais quelle joie et soulagement!!!
Puis la suite s'est vite déroulée...
Sous l'effet du dérivé morphinique, je n'avais plus trop consciente du temps...
J'ai eu la péridurale posée une heure après...
J'ai perdu les eaux...
J'ai pu m'assoupir un peu, sans faire de cauchemard!!!
Puis j'ai sentie soudainement la poussée!!!
Ah! La douleur était de nouveau là!!!!
J'en pouvais plus physiquement pourtant il fallait que je donne tout maintenant pour qu'elle sorte!!!
J'ai du pousser je crois sur une dizaine de contractions pendant 10 mn!!!
Cela a été très dur car la peur m'envahissait de nouveau : j'ai du prendre sur moi!
J'ai cru que je n'y allais pas y arriver car je la sentais qui reculer à chaque fois que je ne poussais plus...
Puis la tête est sortie...
Et là, la SF me dit ne poussait plus...
Et moi je crie "sortez là, attrapez là, j'ai peur!!!"
Mon mari me "Attends, elle a le cordon autour du coup, ne pousses pas"
La peur m'envahit de plus belle...
Puis la SF, me dit de pousser un peu je crois et de l'attraper, mais je n'y arrive pas, elle glisse...
Puis je ne sais plus, je crois que la SF la prend car elle ne crie pas...
J'ai peur... Puis au passage de la porte pour les soins du bébé, Noémie crie enfin!!!
TOUT VA BIEN!!!
Elle est née à 10h45.
Je reste seule dans la salle d'accouchement pendant quelques minutes : je me dis tout haut en réponse aux pleurs de ma fille "c'est Noémie, C'est ma fille...."
J'ai mis plusieurs longues minutes à réaliser que j'avais une fille, qu'elle était là, réellement là...
J'ai inquiétée toute l'équipe médicale : on m'a envoyé plusieurs psy!
Mais plus sous l'effet du dérivé morphinique, il n'y avait plus rien à dire, tout allait bien puisque maintenant tout était évacué!!!
J'ai accouché le lundi matin et j'ai demandé à sortir le jeudi soir.
Je commencais à cogiter dans ma chambre seule : cela me faisait trop pensé à mon hospitalisation de 2 mois et demi pendant ma grossesse gémellaire, loin de ma famille.
Et maintenant tout va bien.
C'est l'heure de la tétée ! Alors j'y vais...

Caroline