Olotte je pense qu'on a toutes un peu de culpabilité. Je m'en veux de pas leur avoir demandé de reporter la césa quand ils ont vu que la rachi ne marchaient pas. Je me dis qu'on aurait pu retenter le lendemain sans pb et que j'aurais pu assister à l'accouchement. Mais bon les médecins sont très forts pour ne pas nous laisser le choix ou même pour nous impliquer dans leurs processus de décision.

Boulette c'est une bonne idée de contacter SOS préma, ils pourront t'aiguiller sur des professionnels compétents ou sur un autre type d'aide (groupes de paroles par exemple?).

Steph comme on se retrouve! 

La sage-femme qui m'a suivie les premiers cours de préparation à l'accouchement quand j'attendais n°3 avait ressenti que je n'avais pas digéré ma 1ère grossesse. Quand elle m'a demandé comment allaient mes aînés, je lui ai dit que j'avais l'impression d'avoir raté quelque chose... que je n'avais pas tout fait pour eux les 1ères heures de leur vie... J'ai fondu en larmes quand elle m'a demandé de lui parler de mon "accouchement", du déroulement entre la fissure de la poche des eaux et la naissance des enfants. Elle a compris que j'avais très mal vécu ce moment. Je n'en avais jamais parlé à qui que ce soit, sauf au papa qui me voyais parfois très mal... Je faisais bonne figure devant tout le monde, mais ça n'allait pas... La sage-femme m'a proposé un RV pour une séance d'hypnose. Celle-ci n'a pas fonctionné (comment ça, je suis tendue?!?!?)... mais elle m'a fait faire un exercice qui m'a fait du bien (dessins et commentaires en me mettant dans la peau des différents personnages). Cela m'a permis de commencer à crever l'abcès. J'ai encore des coups de cafards quand je repense au 27 octobre 2011, mais cela va quand même un peu mieux. Depuis la naissance de mes loulous, je ne me suis jamais posée... et je pense que c'est dû à ce sentiment d'avoir été "nulle" le jour J... Comme on me dit: ils sont en forme, ils ont tout ce qu'ils veulent...

Courage!

Eole, bon feeling avec la SF, c'est top.
:-)
Tromboline, apres en avoir discuté avec l'anesthésiste pour mon deuxième accouchement, elle m'a clairement fait comprendre que vu mes analyses et mon état, elle n'aurait même pas tenté la rachi ici et qu'ils auraient directement fait sous AG... Comme quoi...

Ici, le souci aussi c est que le jour où les filles sont nées il n y avait plus de places en neonat ( oui oui ça arrive même dans THE Hopital de la ville r0se). Elles allaient très bien ( pas de couveuse et M. a viré son masque presque de suite) , du coup je les ai eues en chambre de suite.
Sauf que des Bb partout, ils ne savaient plus où mettre les mamans presque... Et du coup le personnel était très peu dispo. Personne n'a jugé bon de me faire parler sur mon vecu. Les filles ont hélas bcp perdu et ne reprenaient pas de poids. Mes analyses étaient toujours mauvaises et la tension montait encore pas mal.
Pour tant 10j apres dehors tout le monde et HAD pour les filles car de petits poids. Du coup on ne me considérait pas comme ayant vecu qqc de grave, les filles n'ont pas été considérées comme prema.   Pourtant on a galèré grave tous seuls à la maison pour les nourrir, les réveiller pour les faire teter... On était très seuls finalement... Et du coup on a pas pu s'occuper de nous du tout ni meme en parler entre nous. Je ne dis pas qu'il aurait mieux valu qu'elles aillent en neonat loin de là, je dis juste que comme on a ete très pris par les filles dès le debut à gérer un quotidien "médical" seuls chez nous, on a écrasé nos besoins pour les leurs.

En tout cas, super pour celles qui commencent les démarches en tout cas. Ce ne sera pas facile mais il vous faut les faire. C'est comme la rééducation du périnée, au debut on se dit que on n'en a pas besoin, puis on oublie puis on a un mauvais "rappel à l'ordre" avec des conséquences plus ou moins grave.
Courage les filles, il va vous en falloir mais n'oubliez pas on est des mamans qui déchirent :-)

A et G sont nés en juillet 2013, à 32 SA, après qu'une sage femme m'ait fait sauter le bouchon muqueux et un mauvais suivi et traitement lors de l'hospitalisation qui a suivi. Le cauchemar qui a suivi leur naissance a duré plus d'un an, dans lequel nous avons cumulé beaucoup de problèmes, galères, soucis, qui ont généré un stress que je n'aurai jamais imaginé. Mes enfants ne sont restés que 3 semaines en néonat, et malgrès mes supplications au chef de service, sont sortis trop tôt, sachant à peine téter. Nous avons alors fait face à un enfer qui a duré plusieurs mois, avec des enfants qui ne dormaient pas, et étaient très fragiles au niveau santé. Pendant 1 an nous avons eu 6 hospitalisations pour bronchiolite, de la kinésithérapie à n'en plus finir, et les enfants et moi étions malades en continu). Nous avons vécu le babyclash avec mon conjoint, nous sommes même séparés un temps, lui a perdu son travail, moi j'ai repris le mien à temps plein quand les enfants avaient 5 mois. Voilà un résumé de ce qu'il s'est passé et qui me collera toujours au coeur. j'en pleure encore.
Nous sommes sortis de l'enfer vers leurs 18 mois, et depuis qu'ils ont 2 ans ils ont commencé à dormir la plupart des nuits et cela va en s'améliorant.
Je me suis sentie extrêmement seule face à tout ce que j'ai vécu, et n'ai rencontré personne qui avait vécu quelque chose de similaire. Même dans l'association de jumeaux dans laquelle je suis membre bénévole. Je pense aussi qu'on ne parle pas de la prématurité. Aujourd'hui je me sens encore seule par rapport à ce sujet, et mon entourage (conjoint inclus) pousse à "oublier" qu'A et G sont des grands prématurés. "c'est fini, c'est derrière toi/nous" on me dit, "ce ne sont plus des prématurés". sauf que pour moi, ca ne sera jamais derrière moi. Cette expérience n'est pas loin derrière moi, et j'en porte toujours les séquelles: j'ai une santé fragile, je suis sur le point d'être licenciée de mon travail, et suis encore très fatiguée. L'incompréhension et le manque de soutien de mon entourage m'a blessée, et ca me pèse toujours quand l'entourage surtout familial "oublie" ce par quoi nous sommes passés, mon conjoint, mes enfants et moi, il y a moins de 3 ans.

Boulette! :-((((
Il n y a pas de personne investi dans l'asso SOS Prema Par chez toi? Je sais que ça bouge pas mal par chez moi et que au sein même de l'hôpital justement, il y a des réunions de parents/enfants ayant vécus la prématurité. Une piste peut être pour trouver une écoute et te remettre de tout ça..

+1
Je comprends tout à fait! Je me le suis souvent entendu dire, comme quoi on avait eu de la chance et qu'il fallait aller de l'avant! C'est vrai!!!! Mais pour autant, on ne peut oublier car ce qu'on est devenu aujourd'hui c'est aussi à cause de ce qu'on a traversé!
En parler aide, le temps aide, mais on n'oublie jamais! 
En tout cas, contente que tu aies trouvé quelqu'un pour t'écouter!


Belle métaphore!

Melo, je crois que j'en aurais pleuré! Ton petit bout verbalise beaucoup sur ce moment de leur vie? C'est quelque chose auquel parfois je pense... comment leur raconter ce moment de leur histoire (même si pour le coup, j'ai écrit quotidiennement dans un cahier à cette époque) 

Ici nous avons raconté leur histoire de façon romancée (style science-fiction) dans leur faire-part de naissance (fait six mois après leur naissance  ). Sur la photo du faire-part j'ai tenu à ce qu'ils soient nus et qu'on voie la cicatrice de Z, je sais pas pourquoi mais j'avais envie que les gens voient que tout n'a pas été rose.
J'aimerais bien écrire pour décharger mais je ne trouve pas le temps 
Je vais essayer de prendre le temps de faire l'album photo de la 1ère année avec les photos de la grossesse et de la néonat. Il n'y a qu'un truc qu'on n'a pas en photo c'est Z quand il avait la stomie. Je me dis que plus tard il demandera peut-être ce que c'était, mais pour moi c'était vraiment trop trash, impossible de le prendre en photo avec ça.

Boulette c'est super que tu ais appelé SOS préma et que tu ais trouvé une écoute. Tu penses faire quoi maintenant? Tu vas les rappeler de temps en temps?

Cette semaine c'était un peu dur, j'ai revu ma copine sage-femme, on a reparlé de tout ça... A chaque fois que je me posais et systématiquement quand me couchais le soir je pouvais pas m'empêcher de penser à tout ça, je sombrais dans des demi-sommeils avec des images de ventre ouvert  Là ça va mieux. J'ai rdv demain chez la psy, je sais pas encore ce que je vais lui dire... J'oscille entre le besoin de parler, de re-raconter, et l'envie de ne plus entendre parler d'accouchement, de grossesse ou des premiers mois. A tel point que j'ai peur de revoir ma seule copine qui a eu un bébé à la seule idée qu'elle va tout me raconter