Oh là là Isa. J'ai trouvé ça
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RÉSULTATS D'UN BLOOD PATCH
Sur les céphalées post-ponction durale
Les études initiales font toutes état d'un taux de succès élevé, toujours situé entre 95 et 98 % [67] [68] [69] [70] [71]. Ceci est communément admis, mais il serait néanmoins utile de disposer d'études comparant des « lésions homogènes ». La plupart des études comprennent en effet aussi bien des patients ayant des brèches causées par des aiguilles de rachianesthésie de faible calibre que par des aiguilles de péridurale de calibre élevé. C'est ainsi que si l'on ne s'adresse qu'à des patients ayant des brèches causées par des aiguilles péridurales de gros calibre, le taux de guérison durable des céphalées n'est plus que de 60 à 75 %, malgré un soulagement initial chez près de 90 % des malades [45] [72].
Sur les autres complications de la ponction durale
Les CPR sont inconstamment accompagnées d'autres signes cliniques en rapport avec l'hypotension du LCR [9] [30] : signes visuels (flou visuel, phosphènes, baisse de l'acuité visuelle), signes auditifs (hypoacousie, acouphènes), vertiges (en rapport avec une hypotension de l'endolymphe), dont l'évolution est parallèle à celle des céphalées. Comme les CPR, ces signes ont habituellement un caractère positionnel marqué. À l'inverse, on retrouve parfois des signes évocateurs d'une hypertension intracrânienne, comme des nausées et des vomissements, en rapport avec la vasodilatation méningée [9].
Ces complications n'étant jamais rapportées après blood patch, il est vraisemblable d'admettre que le blood patch les traite également, puisque la plupart de ces symptômes procède de l'hypotension du LCR. Dans les rares cas où ces signes dominent le tableau clinique, le blood patch semble également efficace, comme dans le cas, rare, d'une hypoacousie sans céphalées après rachianesthésie.
Acouphènes et hypoacousie résultent de l'hypotension de la périlymphe puisque les canaux semi-circulaires sont en relation anatomique avec les citernes de la base du crâne. Le déséquilibre périlymphe/endolymphe cochléaire est à l'origine de la perte auditive. Les vertiges sont expliqués de la même manière. La diplopie, résultat de la paralysie du muscle droit latéral de l'œil, est expliquée par la compression du nerf abducens (VIe paire crânienne) sur le bord pétreux de l'os temporal en raison de la migration descendante des structures encéphaliques. Dans un travail de Lybecker et al. [73], une audiométrie est réalisée chez des patients souffrant de CPR avant et une heure après blood patch, et montre une amélioration de l'audition chez 12 patients sur 16.
Que faire face à l'échec d'un blood patch ?
Le patient doit toujours être préalablement prévenu de la possibilité d'échec et de la nécessité parfois de répéter le geste. En effet, en cas de récidive des céphalées, la réalisation d'un nouveau blood patch amène la guérison dans 95 % des cas [8] [9]. D'autres auteurs préfèrent la mise en place d'un cathéter péridural, suivie de l'administration continue de sérum salé pendant une durée de 48 à 72 heures [21].
Les conséquences du blood patch à court, moyen et long terme
Complications
Elles sont rares et bénignes [2] [8] [9] : dorsalgies et paresthésies lors de l'injection, hyperthermie modérée transitoire, lombalgies cédant en 24 à 48 heures. Une irritation méningée transitoire (< 24 h) a été rapportée, simulant une méningite aseptique [74]. Un cas exceptionnel mais gravissime d'hématome sous-dural après blood patch a été rapporté [75].
Conséquences du blood patch sur la réalisation ultérieure d'une anesthésie péridurale
Ce point fait l'objet de controverses récurrentes [76] [77] [78] [79] et a été abordé de manière rétrospective par Hebl et al. [76] par l'exploitation de la banque de données de la Mayo Clinic sur une durée de 12 ans : l'anesthésie péridurale est efficace et ne pose aucun problème particulier chez 96,6 % des patients ayant eu un blood patch, 94,8 % des patients ayant eu une ponction durale (incluant une rachianesthésie) mais pas de blood patch et 94,8 % des patients ayant eu une péridurale mais ni ponction durale ni blood patch. Le blood patch n'a donc aucune conséquence sur le taux de succès d'anesthésies ou d'analgésies péridurales ultérieures, ce que confirment régulièrement des cas cliniques épars et un éditorial récent des Annales françaises d'anesthésie-réanimation [77]. Ceci vient en contradiction avec des travaux plus anciens [78] qui tendaient à montrer qu'un antécédent de ponction durale, avec ou sans blood patch, compromettait le succès d'anesthésies péridurales ultérieures. Le seul point relativement consensuel [9] est qu'une brèche durale accidentelle, avec ou sans blood patch, génère un taux plus important d'échecs ou de complications lors d'une péridurale ultérieure.
C'est effectivement très angoissant l'incertitude. Il semblerait qu'un deuxième blood patch puisse te soulager. J'espère que tout va bien se passer, tiens-nous au courant ! et n'hésite pas à demander des comptes par la suite, au moins un entretien avec le chef des anesthésistes pour débriefer cette histoire.