Comment parler des choses sérieuses avec un enfant?
N:
Citation de: Bambinette le 05 Janvier 2009 à 21:24:17
- si la personne malade décède (je ne souhaite pas que ça arrive chez vous, Mesoke, hein, je parle d'une manière générale), l'enfant n'aura pas du tout été préparé à ce drame ?
Vos avis ?
C'est ce qui est arrivé chez nous. Mon fils m'a directement posé la question : "il va mourrir papy ?" et je lui ai dit que non, pour la simple et bonne raison que je l'ignorais d'une part et que d'autre part en tant qu'adulte nous refusons trés souvent d'envisager sérieusement cette option. Si j'avais su que mon pére était atteint d'une tumeur cérébrale et qu'il était déjà en stade terminale lorsque nous l'avons su, je ne suis pas sûre que j'aurais dit à mon petit : oui il va mourrir... Ne dit-on pas tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ? Quand à les "préparer", il faudrait que nous même puissions nous préparer et c'est difficil voir impossible pour certain.
L78:
Tout ça n'est pas évident mais à 3 ans, je doute qu'il puisse comprendre la mort et ses conséquences. Alors lui dire à l'avance ? :-\
Pour un enfant plus grand par contre et si c'est quelqu'un de proche, il vaut sans doute mieux le préparer, lui dire que la personne est malade etc.
Je me pose cette question car un jour ou l'autre nous devrons expliquer à notre juju que sa soeur est gravement malade et que c'est incurable. Quel âge aura t-elle ? Est-ce qu'elle s'en rappellera ? Est-ce qu'elle comprendra ? Je pense qu'elle sait que ça soeur est différente/handicapée car elle ne joue pas avec elle comme avec nous.
Isa de Flo:
Je vais peut être être à coté de la plaque mais s'il ne te pose pas de questions c'est que ton fils a peut être déjà eu les réponses qu'il attendait en parlant avec la personne malade ???
Bambinette:
C'est toujours bien difficile de savoir ce qu'un enfant comprend à tel âge.
On parle aux bb, et ils comprennent bien des choses .... (je suis une adepte de Dolto).
Un exemple : mon père a été hospitalisé plusieurs fois depuis la naissance de mes enfants, dont deux fois à des périodes où mes parents étaient à la maison.
La 1ère, mes enfants avaient 8 mois, la 2ème, ils avaient 2 ans.
A chaque hospi, la situation est grave, on craint pour la vie de mon père.
Donc forcément, on est super angoissé (on = ma mère et moi, zhom par contre-coup).
La 1ère fois, je suis partie à l'hosto en urgence un soir ; j'ai demandé à zhom de bien expliquer aux enfants pourquoi je n'étais pas là ("maman est allé voir grand-père à l'hôpital, elle est inquiète, et du coup, je suis inquiet ; mais ce sont nos inquiétudes à nous, vous n'êtes pas concernés") ; tout s'est bien passé pour les petits, ils ont bien mangé, bien dormi.
La 2ème, je leur ai expliqué aussi : "grand-père est à l'hôpital, je suis très inquiète et grand-mère aussi, mais ça va aller, les médecins le soignent".
Axel réclamait beaucoup son grand-père ; mon père est resté 5 semaines à l'hosto, les enfants ont pu aller le voir la dernière semaine.
Nous sommes retournés un jour à l'hosto, mais en pédiatrie pour Axel ; dès qu'on s'est garé, Axel a dit : "lhôpital, c'est là grand-pèr', docteurs zont soigner grand-père !".
Dès qu'il y a un médoc à prendre, il suffit que je dise : le docteur a dit, pour qu'Axel ouvre grand la bouche !
Or, l'état de santé de mon père est moyen ; il est très fatigué, a besoin de s'allonger plusieurs fois dans la journée ; et il a une épée de damoclès au-dessus de la tête (problème d'immunité, et infections qui dégénèrent en méningite).
Les enfants ont bien vu pendant les vacances que mon père n'est pas au top.
Et je me dis que tout peut basculer à tout moment ; une méningite non prise à temps, et il peut décéder en quelques jours.
Donc, la question que je me pose : que perçoive mes enfants, Axel en particulier ?
Je ne me vois effectivement pas dire à Axel que son grand-père pourrait mourir à tout moment, mais si ça arrive, aurais-je du lui dire avant que grand-père est malade, au lieu de juste dire qu'il est fatigué ?
Et pour tes filles, L78, je pense que c'est encore différent, car il s'agit de sa soeur, jumelle qui plus est ; ce n'est pas comme un grand-parent, qui est plus âgé que l'enfant.
On peut supposer que oui, ta fille "en bonne santé" perçoit que sa soeur a un souci ; elle doit bien aussi percevoir votre propre détresse de parents.
Lui dire simplement que ce dont sa soeur souffre est grave ?
Car comme tu le dis, vous ne savez pas de quoi et à quel moment sera fait l'avenir.
C'est difficile, tout ça ...
laulesar:
Je ne croyais pas être confronté aussi vite avec mes enfants à l'angoisse de mort, quand j'ai posté récemment sur ce fil... mais je pense que nous y sommes avec mon ainée qui vient d'avoir 7 ans.
Je m'explique hier midi, notre voisin le plus proche càd 100m à peine, qui nous rendais visite régulièrment (nous habitons un hameau de 3 maisons) est décédé brutalement d'une crise cardiaque.
Laurie a vu et entendu les pompiers, le samu (sirène)..... débarquer car c'était à l'heure où nous repartions à l'école, et nous avons donc appris la terrible nouvelle et depuis ce matin elle est angoissée, me dit avoir peur de mourir, ne veut pas que je la laisse, et ce soir a mis bcp de temps à accepter à aller au lit, elle semble avoir peur de s'endormir...
Nous avons tenté d'expliquer les choses le plus sereinement et simplement possible :-\ car elle posait pleins de questions et au vu de toute l'agitation on ne se voyait pas cacher les choses (et je pense qu'il est important de ne pas cacher, de dénier...), mais maintenant je m'en veux terriblement , aurions nous dû rien lui dire ?, mais ensuite que lui dire de la "disparition" de ce monsieur... je suis perdue... et je crois aussi que voir ma fille ainsi me renvoie aussi à mes propres angoisses face à la mort ... et j'ai peur qu'elle ressente ce que moi je ressens :-\....rien qu'à écrire ce post j'en ai le larmes aux yeux de savoir et de voir ma fille mal.
Lors du décès de mon grand père, elle n'avait que 3 ans et était encore petite, elle a accepté l'absence de ce dernier mais maintenant sa perception des choses, de la réalité a bien évoluée.
Je sais qu'il est normal dans le développement d'un enfant de passer par l'étape du questionnement, de la compréhension de la mort, mais là c'est dur... :'( :'( :'(
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