STT:comment se reconstruire après DC in utéro de T et naissance de son jumeau V
Flicka08:
Mimie,
Je dirais que ce n'est pas étonnant, y'a des périodes où on avance à grands pas, on revit, on se projette à nouveau vers l'avenir puis une phrase dite ou lue, un mot, une photo et on replonge en arrière dans des moments de déprime qui sont de moins en moins longs mais toujours présents...
Pour avoir parlé avec plusieurs couples qui ont perdu un bébé il ya des années (20 ou 30 ans, temps où il était honteux de parler d'un bébé mort), la douleur est toujours là, au fond, enfouie, mais présente, on avance mais on oublie pas, ce bébé fait parti intégrante de notre histoire familiale, on ne peux pas le nier, ça se prouve d'ailleurs bien avec les personnes dont je parlais ci dessus... elles n'en avaient jamais reparlé parce qu'avant il fallait qu'ils se taisent et pleurent en silence, faire comme si rien ne s'était passé alors que c'est faux, leurs enfants sont nés et ont vécu même si ce n'est qu'à trvaers le ventre de la maman...
Ta fille te posera encore beaucoup de questions et c'est normal, les miens parlent de leur petite soeur, ils aiment de temps en temps aller au cimetière avec moi, voilà ma fille n'est pas là mais elle vit à travers nous....
Izaza:
:'(
caroline85:
Citation de: mimie35 le 02 Avril 2011 à 10:56:03
Bonjour les filles, j'avais une petite question à vous poser.
Ça va faire deux ans que nous avons pris la perte de Paul.
J'ai toujours ce manque au fond de moi et mon mari lui quand on parle d'enfants à son travail sa langue à fourché il a dit qu'il avait 3 enfants et là une personne lui a dit t'es sur tu as Éléonore et florentin et puis il a regardé la personne et lui a dit j'ai perdu un enfant.
Depuis ça il se sent bizarre ce manque est renforcé.
Est-ce que vous avez eu ce sentiment de jamais faire ce deuil et d'avancer dans la vie puis tout d'un coup de régresser.
De plus ma grande (4 ans et demie) me regarde à la sortie de l'école et me dit maman t'a perdu un bébé je lui dit oui il s'appelait comment je lui dit tu le sais et elle me dit c'est pas grave on le reverra j'ai pas su lui expliquer tellement j'étais surprise.
Merci pour vos réponses.
Bonjour Mimie,
Tu a été surprise de la question de ta fille de 4 ans et demi alors que vous avez perdu Paul il y a 2 ans, moi cela ne m'étonne pas !
Mon fils de 5 ans et demi, fait son deuil de son petit frère Thomas maintenant alors qu'il est décédé il y a 3 ans !
Nos enfants sont dans l'âge de se poser des questions sur la mort et tout ce qui touche à la mort (les rites religieux, les cimetières, la maladie, la peur de perdre un être cher...).
Nos enfants ont l'art de poser des questions sur ce sujet dans des moments inattendus comme passer du coq à l'âne, ou de dire d'emblée des choses difficiles comme m'a dit un jour mon fils "Maman je voudrais mourir pour voir Thomas!".
C'est une phrase qui en tant que parent, nous fait perdre nos moyens et nous fait peur mais il faut repenser que nos jeunes enfants n'ont aucune conscience de ce qu'est réellement la mort.
Nous, nous savons que c'est un état définitif mais pour eux, ce n'est pas le cas dans leur tête de 4-5-6 ans.
Repensez qu'ils jouent au cowboys et aux indiens, ou aux chevaliers qui tuent les dragons : il y en a toujours un qui fait le mort dans le jeu, et se relève dans la minute pour continuer à jouer!
Pour eux c'est comme çà la mort mais en prenant de l'âge, l'état réel de la mort se précisera dans leur tête et c'est là, qu'ils prendront conscience qu'ils ne pourront pas voir leur petit frère ou soeur.
Après avoir consulté un pédopsy pour aider mon fils, j'ai appris qu'il ne faut pas prendre aux mots ce que dise nos enfants car ce n'est pas réel pour eux, mais ce qui disent c'est normal pour leur âge et il ne faut pas être indifférent et éviter les choses. Il faut répondre à leur question avec des mots justes, et de toute façon le sujet reviendra sur la table à un autre moment...
Il faut les accompagner dans leur cheminement de deuil certes peut-être à retardement car cela est dû à leur jeune âge, mais ils doivent le faire à un moment donné dans leur vie (car eux aussi,ils ont perdu leur petit frère ou petite soeur).
Tout enfant passe par cette phase de questionnement sur la mort et si d'entres eux ont connu un décès d'un proche dans leur petite enfance, ce décès proche accentuera, amplifiera ces questions et les comportements : il faudra être donc vigilant et accompagner pour qu'il fasse leur deuil le plus sereinement possible.
Pour ma part, mon fils a consulté une fois un pédopsy et on en est ressorti soulagé!
Il a pensé que mon fils a plein de ressources pour réussir à passer le cap, et que le temps fera son travail !
Pour ton mari, sa langue a fourchu mais c'est aussi parce que cela le travaille depuis un moment.
Inconsciemment, je pense que cela fait longtemps qu'il a envie de le dire au monde entier qu'il a 3 enfants mais les circonstances ont fait qu'il a du taire cette envie.
Porter un si lourd secret c'est dur, et parfois le révéler au grand jour, soulage notre peine et nous aide à aller de l'avant.
Faire reconnaitre à la société que votre fils vous manque et qu'il fait parti de votre famille, nous rend plus serein par la suite.
Lorsque un enfant décède avant la naissance, on pense souvent à la mère et peu au père, parfois même on oublie la douleur du père...
Pourtant la peine est la même pour les deux.
Je pense que le deuil d'un père un bébé à naître est peu reconnu et soutenu par la société, car le père doit soutenir sa femme, s'occuper des papiers adminstratifs...
Et puis aux yeux de la société, les hommes se doivent d'être forts et solides face à de telles tragédies alors les hommes ne montrent pas leur peine en public, et cela crée des bombes à retardements de plein d'émotions tristes...
C'est tabou mais les choses changent...
Alors cela ne m'étonne pas que ton mari craque aujourd'hui!
Un deuil est un cheminement en dent de scie et le temps permettra d'être plus serein par la suite.
Bien du courage à vous et votre famille!
Douces pensées à Paul et tous nos petits anges!
:-* :-*
caroline
caroline85:
Citation de: Flicka08 le 05 Avril 2011 à 10:23:23
Pour avoir parlé avec plusieurs couples qui ont perdu un bébé il ya des années (20 ou 30 ans, temps où il était honteux de parler d'un bébé mort), la douleur est toujours là, au fond, enfouie, mais présente, on avance mais on oublie pas, ce bébé fait parti intégrante de notre histoire familiale, on ne peux pas le nier, ça se prouve d'ailleurs bien avec les personnes dont je parlais ci dessus... elles n'en avaient jamais reparlé parce qu'avant il fallait qu'ils se taisent et pleurent en silence, faire comme si rien ne s'était passé alors que c'est faux, leurs enfants sont nés et ont vécu même si ce n'est qu'à trvaers le ventre de la maman...
Ta fille te posera encore beaucoup de questions et c'est normal, les miens parlent de leur petite soeur, ils aiment de temps en temps aller au cimetière avec moi, voilà ma fille n'est pas là mais elle vit à travers nous....
Flicka, bonjour!
Je suis tout à fait d'accord avec toi car c'est pareil pour moi.
J'ai discuté aussi avec des personnes ayant vécu les mêmes trajédies il y a 30 ans et c'était très mal vu dans parler et même le bébé décédé n'était pas considéré comme un enfant, l'enfant de la famille : ce n'était rien!
J'imagine la douleur de taire un tel événement mais aussi la souffrance de faire comme si de rien n'était et continuer à vivre sans en parler ou même y songer.
Nous aussi nous allons au cimetière ou à l'église lorsque nous en ressentons le besoin.
:-* :-*
caroline
caroline85:
:-* :-* :-* à toi aussi Izaza !
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