bonjour
problème évoqué sur le fil des QALC, mais j'aurai sans doute plus de réponses en commençant un fil de discussion avec un titre plus explicite.

Ça concerne l'un de mes garçons. 10 ans 1/2. IMC passée sous la courbe des 3% depuis qu'il a 10 ans, alors qu'avant il était entre la courbe des 3% et la courbe des 25%. Je le précise, car ça veut dire qu'il n'a pas de réserves à perdre. Côté antécédents, quand il était bébé, il se nourrissait tellement peu qu'on voyait les courbes de croissance des jumeaux s'écarter, jusqu'à atteindre 2 kg d'écart vers 10-12 mois. Il est l'un des plus petits CM2 de son école. Il doit y avoir juste une fille qui est plus petite que lui.
Depuis une chamaillerie mardi soir avec son frère, il a sauté un très grand nombre de repas.  càd que certains jours, il n'a pris qu'un repas sur 4. Qu'il saute un repas par ci par là, qu'il mange un peu moins à un repas de temps en temps, je n'y prête pas attention : dès qu'il est contrarié il mange moins ou refuse de manger, d'où l'IMC. Là l'ennui, c'est qu'il cumule les repas sautés. J'ai prévenu par mail le pédopsy et la psychologue qui le suivent pour demander conseil, sauf que c'est le début des vacances, pas sûre qu'ils me répondent. Et c'est le début des vacances, donc à quasiment tous les repas, il va être avec son frère et sa sœur, donc risque qu'il refuse de passer à table.
Est-ce qu'il y en a qui savent à partir de combien de jours on doit s'inquiéter ? Et dans ce cas que faire ? car juste aller chez le médecin pour qu'il soit pesé, mesuré, IMC calculé, et que le médecin lui dise qu'il doit manger, pas sûre que ce soit très efficace...
Bon, là, il était avec moi hier soir / ce matin et j'ai préparé exactement comme il voulait (style il voulait des pâtes de type coquillettes cuites + longtemps que ce qui est indiqué sur le paquet pour être bien mou, etc), donc il a bien mangé hier soir et ce matin, en quantité + apports nutritionnels (pas besoin de faire de calculs pour me dire qu'en démarrant le dîner d'hier avec environ une cuillère à soupe de cacahuètes et un œuf dur etc, ce sont des aliments bien concentrés sur le plan nutritionnel), ce qui n'est pas toujours le cas (exemple hier, ce qui le tentait en guise de déjeuner, en n'ayant pas mangé depuis le goûter de la veille, c'était... une orange, ou une mandarine ou une pomme selon ce que j'avais ! en insistant, il a pris  une tartine en plus d'une orange...)
mais... une sortie était prévue avec son frère, les garçons se sont chamaillé, j'ai annulé la sortie, mon fils est contrarié donc pas sûre qu'il remange de la journée...

euh... merci d'éviter les réponses du style "un enfant ne se laisse pas mourir de faim"... peut-être, mais sa sœur petite, du fait d'une allergie non diagnostiquée, mangeait tellement peu qu'au bout de plusieurs années où les médecins me disaient de ne pas m'inquiéter, était affaiblie, manque de tonus musculaire etc ; et lui est relativement petit (mais jusqu'à présent la courbe de croissance en taille restait la même) et sa courbe de croissance en poids => IMC est trop "stagnante"...

autre précision : quand il saute un repas, il ne mange ni ne boit. La quantité bue sur la journée est tout aussi faible que la quantité de nourriture avalée.
Quand il est contrarié, il ne ressent plus la faim ni la soif.

Le problème c'est que je pense que ce problème alimentaire pourrait être un signe de dépression, très peu lié à moi, beaucoup lié à son père et à la fratrie.
Comprendre et exprimer ses émotions est très compliqué pour lui (de l'ordre du handicap, diagnostiqué), ça a basculé suite à une colère monstre mardi soir exprimée contre son frère et, quand je l'ai empêché d'être violent à l'égard de son frère, à mon égard + se taper lui même quand il ne pouvait plus taper son frère.
Une broutille a généré la colère, donc c'était dû à autre chose, rentré, qu'il ne peut exprimer, et je pense que c'est en lien avec son père. (et euh... c'est légitime).

donc si je devais préciser ma question, ce serait : à partir de quand (durée / manque d'alimentation) se met-il +++ en danger et donc à partir de quand dois-je consulter et qui...

pour l'instant, j'ai à manger avec moi à chaque fois qu'on sort, en cas de malaise. Cela dit, aucun n'a jamais fait de malaise après n'avoir mangé qu'un repas par jour pendant plusieurs jours. Et quand il ne va pas bien, depuis toujours, il peut vraiment se mettre en danger.
Le qui est vraiment une grosse interrogation, disons que les généralistes et pédiatres m'ont démontré leur incapacité à gérer le manque d'appétit de ma fille quand elle était petite, et si c'est plutôt de l'ordre du psychiatre, je vais espérer que le pédo-psy qui le suit est sur Paris, car il est exclu que j'aille voir le premier pédopsy venu, qui sera très probablement totalement incompétent pour décoder le fonctionnement de mon fils (là aussi, gros passif !).
cela dit, si je n'ai pas de réponse du pédo-psy / de la psychologue qui le connaissent demain et si mon fils continue à être dans un refus de s'alimenter, je sais qui contacter pour avoir l'adresse d'un médecin compétent... en espérant qu'avec les vacances... Je vais d'ailleurs dès maintenant lui transférer le mail envoyé au pédo-psy.

Aujourd'hui, il reste enfermé dans sa chambre à lire... je vais le voir de temps en temps, sous des prétextes variés, je lui ai proposé à boire... non, monsieur a dit que, il ne changera pas d'avis. Et comme tout changement est compliqué pour lui, euh...
A sa posture, je me suis demandé s'il avait mal à la tête, il m'a répondu que non... mais je sais aussi qu'il a des anomalies de perception, je m'attends à ce qu'il puisse avoir mal aux jambes (ce qui, chez lui, veut dire tout et n'importe quoi), mais il ne l'exprimera que si c'est une douleur intense. Sinon il ne dira rien... Il peut ne pas percevoir certaines douleurs, et à l'inverse percevoir comme douloureux quelque chose que lui seul perçoit. Euh... s'il a mal, il n'avalera rien 
cela dit... j'vais pas me plaindre, il est très très calme, il lit (H. Pott, donc encore quelques pages avant d'avoir fini le... quasi dernier volume, après il lui restera juste la pièce de théâtre. Ensuite, il a prévu de s'attaquer à l’œuvre de Tolkien, j'ai prévu qu'on aille à la médiathèque après-demain).

je préfère attendre demain avoir l'avis de professionnels qui connaissent son mode de fonctionnement. Ainsi, j'ai un article qui parle de la dépression chez les personnes ayant son mode de fonctionnement, on y rappelle que "dans  le  DSM-IV  (APA,  1996),  on  explique que,  pour  être  considérée  dépressive,  la  personne  doit  présenter  au  moins  cinq  des  neuf  symptômes suivants depuis au moins deux semaines :
1. Humeur dépressive
2. Diminution de l’intérêt et du plaisir
3. Perte d’appétit et de poids d’au moins 5% par mois
4. Insomnie ou hypersomnie
5. Agitation ou retard au niveau psychomoteur
6. Fatigue et perte d’énergie
7. Sentiment de culpabilité ou manque de valorisation de soi
8. Trouble de concentration
9. Pensée de mort et de suicide."

Bon, 1. impossible à dire, vu le peu d'expressivité qu'il a. 2. difficile à dire aussi, ça fait un moment (semaines) qu'il se réfugie dans la lecture. 3. bon ben là on est en plein dedans. 4. la difficulté à s'endormir est chronique chez lui, là ça va à peu près. 5. non concerné. 6. pas pour l'instant. 7. n'exprime rien. 8. impossible à dire, disons qu'il ne devait pas en avoir plus que d'habitude (par contre son frère c'est pire que d'habitude). 9. n'exprime rien...
L'article dit très clairement que pour les personnes ayant son type de fonctionnement, les psy utilisent les mêmes outils que pour les personnes ayant un fonctionnement plus classiques, mais que ces outils ne sont pas adaptés.
Donc obligatoire de passer par quelqu'un qui connaisse par cœur la problématique. Je sais que le pédo-psy qui suit les enfants serait compétent et très réactif... s'il est dans le secteur, et non quelque part dans le monde à donner une conférence ou en vacances...

Hier, il a fait des aériens en cirque, nécessitant une force notable, sans le moindre signe de difficulté, en n'ayant avalé, depuis le goûter de la veille, qu'une orange et une tartine... Donc côté physique, il n'inquiéterait personne.
Si je devais aller aux urgences parce que je devais le trouver "pas bien" de ne pas avoir bu... j'ignore lesquelles je choisirais dans son cas,  je pense que je vais jeter un coup d’œil sur les sites des différents hôpitaux de la région.

Marie Yvonne, même si son pédopsy est en vacances ou en deplacement, il prendra sans doute le temps de réagir à ton message et te donnera des pistes

on n'est pas dans l'urgence immédiate puisqu'il a bu 1/2 mug de lait chocolaté, mais bon, c'est vraiment pas beaucoup. J'ai déclenché une nouvelle crise en lui prenant son livre en lui disant qu'il le récupérerait quand il aurait bu un peu ou mangé un quartier d'orange... Cela dit, entre la crise de mardi soir et celle de ce soir, je sens qu'il a moins d'énergie. Mais vu le tonus qu'il garde toujours,
tentative de dialogue / explication s'il ne boit pas assez... passer ses vacances hospitalisé ne lui fait pas peur, ne le fait pas réagir.
Pour rappel, on est en fin de 5ème jour de repas multiples sautés, je n'ai pas montré d'inquiétude pour un jour ou deux avec quasiment rien. mais à la longue, surtout s'il ne boit presque pas...

Petite question: montre t il des signes de déshydratation?
A savoir,  yeux cernés/enfoncés dans leurs orbites, langue blanche et pâteuse, pli cutané (si tu lui pinces la peau au niveau du dos de la main par exemple, elle met quelques secondes avant de se remettre en place).
Arrives tu à observer à quelle fréquence il se rend aux toilettes?

Si tout à l'air normal, est il possible d'imaginer qu'il boive "en cachette" au robinet par exemple?
Si au contraire tu repères des signes de déshydratation, il faudra lui poser une perf pour le requinquer dans l'immédiat. Ils en profiteront probablement pour rajouter dedans un petit cocktail de vitamines.
Voilà pour la part physique du problème, qui n'est finalement qu'un symptôme.

Pour le versant psychologique, tu as l'air de t'être déjà entourée d'un pédopsy si j'ai bien compris? en général on propose aux enfants un suivi en CMP (centre médico psychologique) qui peut déboucher comme tu le dis sur des journées ou demi journées d'accueil en hôpital de jour. Ce qui permet à l'enfant de faire une coupure par rapportnà son environnement familial, mais a toi aussi. Malheureusement ce genre de structure est souvent plein à craquer, les places se trouvant, selon l'insistance du psychiatre, en fonction de l'urgence de la situation.
Ce que je dis là est surtout valable pour le versant "psy" pur et dur, dans le cas de ton fils avec trouble alimentaire associé je sais moins comment ça se passe.

J'espère que ton fils bénéficiera rapidement d'une prise en charge adaptée. Parfois, ça prend du temps de tomber sur le bon professionnel, celui qui correspondra bien à ton fils. Mais une fois que c'est fait, les choses peuvent évoluer rapidement.

J'espère que tu auras rapidement des nouvelles de ce pédo psy et qu'il pourra suivre ton fils. Courage