Besoin de parler
tromboline:
florence j'ai vécu des choses très similaires: j'ai accouché au terme "prévu" pour les mono-mono, suppression très rapide des anti-douleurs après la césa, impossibilité de me lever avec le personnel très exigeant et pas du tout à l'écoute ce qui m'a valu pas mal de malaises parce qu'ils me forçaient à me lever alors que j'en étais pas du tout capable >:(, l'impression d'être poussée dehors... Les bébés dans deux chambres puis deux services différents...
Si ça peut te rassurer depuis que j'ai commencé les séances de psy, mais peut-être aussi de façon plus générale depuis que j'ai décidé de m'occuper de moi, de dire les choses quitte à me répéter et à donner l'impression de ressasser, ben ça va mieux ;) La grossesse et toutes les galères qui ont suivi occupent encore pas mal mes nuits dans mes rêves et cauchemars mais j'y pense beaucoup moins la journée.
Citation
On a eu droit aux réflexions de tous les services, les sages femmes, la nursery et la neonat
c'était quel genre de réflexions ???
florence_z:
C'est un peu ça, j'en parle et ça va mieux, et l'écrire aussi ça aide.
Ça a commencé avec les sages femmes.
Le lendemain de la césarienne, la sage femme que j'ai vu m'a dit qu'il fallait essayer de se lever. Bon on m'a aidé et je me suis levée, allée aux toilettes... et quand elle a vu que j'avais mal : "oh vous savez c'est normal d'avoir mal quand on a une césarienne" (bon ben je souffre en silence quoi!)
Puis l'équipe de SF change et quelques jours plus tard, je n'arrive toujours pas à me lever seule.
Mon mari a du rentrer s'occuper vite fait de la maison et du linge des filles. Et cette matinée là on a prévenu les
SF, la nursery ou était une de mes filles et la néonat que je serai seule et que le papa viendrait plus tard.
Ça ou rien c'était pareil. Le matin je voulais me lever, l'infirmière qui était là me dit que la SF arrive et qu'elle va m'aider. Le temps passe elle n'arrive pas. La nursery m'amène la petite et me la colle dans les bras. Du coup montée de lait et je ne peut pas le tirer avec la machine.
Je n'ai pas pu me lever du lit avant 11h, au moment ou est arrivée la SF.
Je me suis fait jeter comme un chien, comme quoi si je me levais pas elle allait me sonder, si je tirais pas mon lait elle allait le faire. L'infirmière du matin était là aussi mais pas un mot.
Elles m'ont forcées à me lever seule, avec des douleurs insupportables. J'ai même failli tomber dans les pommes.
Et je lui montre ce que j'ai en anti douleurs. Elle me répond: "les anti douleurs ils faut les réclamer".
Bon ok donc je les réclame, Mais bon je suis pas médecin c'est pas moi qui suis censée donner le traitement, et puis jamais on me demande si j'ai mal??
Quelques jours plus tard j'étais trop fatiguée, c'est mon mari qui est allée demander à la SF de passer me voir pour les anti douleurs: et là autre discours "les médicaments c'est pas automatique"
Puis quand elle m'a vu elle n'était pas contente parce que je suis allergique à l'ibuprofène...
Pour la nursery et la néonat, ils m'ont reprochée de ne pas avoir été plus présente auprès de mes filles.
Sachant que la 2ème SF que j'ai vu m'a interdit le fauteuil roulant pour aller les voir et que je ne pouvais pas marcher longtemps.....
Des fois je me dit qu'ils ont oublié qu'on m'a ouvert le ventre et qu'il y avait 3 bébés!
Est-ce que c'était parce que c'était les vacances de noël?? j'en sais rien, mais c'est quand même pas notre faute.
Le papa était présent pour ses filles aussi et je pense que ça compte aussi.
Ça commence à aller mieux, mais tant que je n'évacue pas tous ces mauvais souvenir ou du moins tout ce que j'ai pu ressentir par rapport à ça, je sais que ça va continuer à me travailler l'esprit. On discutait hier soir avec le papa et il m'a rappelé qu'on avait eu de bons moments aussi.
La sage femme libérale qui m'a suivi pendant la grossesse et qui continue à me suivre maintenant est d'une grande aide. On a beaucoup discuté, elle m'a même proposé de faire une séance d'hypnose pour m'aider à traverser ça.
Je ne sais pas encore, en tout elle m'a dit qu'elle serait là elle aussi si j'avais besoin de parler.
Florence
tromboline:
:o :o :o
Purée t'es tombée sur des vraies connasses :-X Excusez-moi de la vulgarité mais y'a pas d'autre mots. J'en ai une aussi comme ça, notamment pour les antidouleurs. Le pire c'est que dans l'état de faiblesse où on se trouve on a pas le réflexe de tenir tête, même si c'est pas dans mon caractère je regrette de ne pas avoir poussé un coup de gueule, mais sur le moment j'étais trop faible physiquement et psychologiquement pour réagir. Le service était surchargé aussi mais c'est pas une raison: s'ils ne peuvent pas gérer ils n'ont qu'à renvoyer les patients vers d'autres hôpitaux au lieu d'accepter un surnombre qui nuit à la prise en charge de tout le monde.
Si ça te dit je t'invite à aller remplir le questionnaire du Ciane: http://ciane.net/ . Ça permet de dire certaines choses et c'est une enquête qui est prise en compte par les hôpitaux et les professionnels de santé.
J'ai aussi beaucoup de mal à me rappeler de moments heureux en néonat, le négatif surgit toujours en premier :-\ Pour moi le seul moment heureux a été quand j'ai eu mes bébés réunis dans la même chambre pour la première fois. Ce souvenir est entâché par le fait que quelques semaines après nous avons à nouveau été séparés...
Bapi:
florence_z,
Je n'ai pas traversé de moments similaires, donc je ne prétends pas pouvoir me mettre à ta place et j'espère que tu ne me trouveras pas inopportune sur ton fil.
Je voulais simplement t'écrire un petit mot pour te dire que tes lignes m'ont touchée. On y perçoit toute ta souffrance malgré le fait que cette période soit derrière toi. J'ai l'impression que tu as subi un gros choc et que la douleur, la colère, la frustration, la tristesse... sont toujours aussi vives aujourd'hui.
Je suis vraiment peinée que tu aies eu à subir tout ça ! ça n'aurait pas dû être le cas. Ton ressenti est vraiment légitime et je pense que tu es au bon endroit pour vider ton sac. Si cela te soulage un peu, alors n'hésite pas à écrire et écrire encore. Même si tu te répètes, c'est que ça doit sortir, tu as besoin d'évacuer.
Tu te posais la question de "raconter ta vie ou pas". Tu n'y es absolument pas obligée, mais sache que si tu le souhaites tu n'embêteras personne ici !
En tout cas, tous les évènements que tu as déjà racontés aident aussi les autres à comprendre ton ressenti pour mieux t'écouter, t'entourer, te soutenir...
Je te souhaite vraiment de cheminer doucement vers l'apaisement. ça prendra du temps, et ça n'enlèvera rien à ce que tu as dû subir, mais pour toi, pour tes enfants, ta famille, je te souhaite de réussir à atténuer ses souvenirs. Ils ne s'effaceront certainement jamais, mais tu pourras les surmonter, quand tu seras prête. En attendant, continue d’exorciser ce qui doit l'être, c'est très positif comme démarche.
Je t'envoie plein de douces pensées de réconfort.
:-* :-* :-*
Maman Nounours:
Florence, tes messages m'ont beaucoup touchée. Même si je n'ai eu deux deux bébés, je suis aussi passée par ces étapes.
Tu le racontes très très bien, les réflexions des sf, de la neonat... Pour les sages femmes, figure toi que j'ai appris un peu apres l'accouchement qu'il y a plusieurs type de césariennes (le type que tu as eu est noté sur ton compte rendu). En gros, dans l'extrême "soft" qui est maintenant le plus courant (attention Gore, à lire ou pas!!!!) on coupe la peau, on écarte à la main on contourne le péritoine et on coupe l'utérus. Les douleurs post op sont très supportables, debout le landemain. Dans le cas le plus "hard" qui correspond à l'urgence vitale, on coupe TOUT, la peau, les muscles abdominaux, le péritoine pour arriver très rapidement à l'utérus... Évidemment la douleur n'est pas la même! Alors là dessus quand l'aide soignante qui n'as aucune idée du type de cesarienne que tu as eu te dis "mais madame, faut se lever"... Je me dis qu'il y a vraiment un manque de formation des personnels!
Et je confirme pour les grands parents! Je crois bien que se sont eux qui m'ont fait le plus de mal... Sans s'en rendre compte! Et on a fait comme toi, on a coupé les ponts quelques temps, pour repartir ensuite sur des nouvelles bases.
Le temps n'efface pas, mais la douleur s'atténue. Aujourd'hui les mini ont 15 mois, et j'arrive à ne plus pleurer quand je raconte leur parcours ;)
Essaye de voir une psychologue si tu peux, ça aide beaucoup à mettre des mots sur le ressenti, et pourquoi pas y aller avec le papa (et les bebes évidemment ! )
Et continues à nous raconter ce que tu ressens, c'est un super début d'en parler.
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