Dépression et mal être chez le papa

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☆Chouss☆:

MG, à la lecture de tes posts, il y a tant de choses qui se bousculent dans ma tête. On échange souvent dans un autre contexte et parce que nous nous entendons bien, je ne peux pas rester sans réagir à ton post. 
J'essaie de faire abstraction de mon "cadre mental de référence" c.-à-d. de mon vécu, mes valeurs mais j'y reviens toujours alors ma réponse risque de paraître subjective, peut-être un peu raide (?) ...

Perso, j'ai envie de dire "bougez vous !". Au delà de lui, au delà de toi, au delà de vous 2, il y a 3 enfants.
Cette situation est, à terme, préjudiciable à vous 5.

Alors, en vrac :

- le chantage au suicide, sachant ton vécu, c'est juste intolérable.
- tu ne pourras pas porter cette situation à bout de bras très longtemps et ce n'est pas souhaitable.
- on ne peut pas vivre en attendant des aides hypothétiques et je dirais même qu'on ne peut pas vivre des aides.

Je comprends bien que tu veuilles aider ton conjoint mais franchement commence par voir comment vous sortir (toi et les enfants) de cette situation.
De ce que tu décris, il a des comportements addictifs passés ou présents (tabac, alcool, jeux vidéos, ...) ; je crois sincèrement que cela nécessite une prise en charge sérieuse par des professionnels de santé. En aucun cas, ce n'est ton rôle ; de plus, il faut des compétences particulières pour gérer ces pathologies.

On sent l'Amour que tu as pour cet homme mais j'ai envie de te dire que c'est à toi peut-être de faire un peu de chantage d'une certaine manière.
La situation ne peut s'améliorer que si vous prenez chacun une part de responsabilité et une part du travail.
Dépression ? Peut-être. Comportements addictifs ? Certainement. Il est à mon avis urgent qu'il soit pris en charge avant que la situation ne dégénère davantage. Et c'est une condition sine qua non pour la suite de l'histoire. Pour moi, ce serait non négociable.

Je vais être volontairement provocatrice dans les propos suivants :
Vous avez 3 beaux enfants que tu décris éduqués et gentils. Quel modèle leur proposez vous pour l'avenir et comment se construiront ils dans cet environnement où on attend les aides en jouant aux jeux vidéos et sans relation sociale ??

Tu as posé la problématique ... Réagissez !

 :-*

jumeaux 2007 et leur soeurette ;-):
même avis.
Quel modèle ont tes enfants d'un homme adulte, leur père, qui passe son temps enfermé, ne sort jamais, voit quasi personne, et passe une grande partie de son temps à jouer tout seul sur sa console ? Est-ce un modèle pour tes enfants ? Vu ce que tu décris, sans une bonne prise en charge, je ne vois pas comment il pourra s'en sortir, tu le décris, selon les moments, soit sortant et travaillant mais pas en vie autonome (chez une copine, chez ses parents... lui est-il arrivé de s'assumer à 100% ?) et "addict", peut-être boit-il / fume-t-il de façon excessive pour "mieux supporter" le fait d'être avec les autres ? là, il ne boit plus et ne fume plus, mais ne voit plus personne ? regard un peu différent... on s'est posé la question d'un syndrome d'asperger chez l'un de vos enfants... s'est-on posé la question de la capacité du père à être pleinement en contact avec les autres ??? de sa compréhension des codes sociaux ??? de sa capacité à être en empathie avec les autres ??? de ses seuils de sensibilité au bruit, au toucher etc ??? pour info, quand un adulte découvre qu'il a un syndrome d'asperger, c'est souvent parce que l'un de ses enfants a été diagnostiqué...

essaye de te renseigner sur les différentes pistes, pour pressentir laquelle "sonne juste", pour pouvoir ensuite réagir au mieux et trouver les professionnels les plus adaptés pour l'aider...
- dépression ? c'est la première impression, ça se soigne s'il en a envie, mais pas seul.
- problème d'addiction, il n'arrive à se sortir d'une qu'en tombant dans une autre ? là aussi, ça se soigne, mais pas seul.
- trouble bipolaire ? c'est de l'ordre du psychiatre.
- syndrome d'asperger ? c'est un mode de fonctionnement différent, il faut trouver les bons professionnels pour poser un diagnostic puis conseiller pour le faire avancer, sachant qu'un syndrome d'asperger non diagnostiqué peut aisément s'accompagner d'une dépression, quand tout est compliqué et qu'on ne sait pas pourquoi. Le premier psychiatre venu ne saura pas poser ce diagnostic, si tu penses que c'est une piste possible il faut te renseigner auprès du CRA de ta région, surtout pas auprès du premier médecin ou psy croisé. Ça ne se soigne pas mais, je dirais, ça s'apprivoise... exemple imagée, si la luminosité fait mal aux yeux, on peut criser, on peut aussi apprendre à mettre une casquette et des lunettes de soleil, on peut aussi apprendre à choisir de sortir aux heures où la luminosité est plus douce, dans des lieux ombragés, en forêt plutôt que sur une plage de sable blanc quand il est midi au soleil en plein été...
- autres idées les copinautes ?

Si sa maman est là ce week-end, interroge-la sur l'enfance de ton compagnon, comment était il avec les autres, avait-il des copains, était-il renfermé etc ? ... bref, y avait-il déjà des signes ou des événements pouvant éclairer la situation d'aujourd'hui ? Et s'il avait un emploi, gagnait sa vie correctement, comment se fait-il qu'il vivait encore chez ses parents ?
S'il s'agit d'une simple dépression, il devait être un enfant tout à fait "normal" ;
le trouble bipolaire, je crois que ça commence à l'adolescence ou jeune adulte, à vérifier, et dans ce cas elle pourra évoquer qu'à partir de tel moment, il a commencé à être différent... idem pour les problèmes d'addiction ;
un syndrome d'asperger, c'est un fonctionnement différent dès la petite enfance, ça peut être juste des trucs atypiques, étonnants, surprenants... mais en général il y a déjà des trucs compliqués à gérer. parmi les questions posées aux parents, des questions sur le sommeil, l'alimentation, le passage du bib à une alimentation solide, les jeux, le langage verbal et non verbal, le comportement...

par ailleurs, pourquoi est-il en congé parental alors que tu n'as pas de travail ? c'était pour aller en Bretagne sans avoir à gérer sa mutation ? parce qu'il fuit aussi le travail ? c'est clair qu'un couple avec l'un en congé parental et l'autre en recherche d'emploi, c'est forcément difficile financièrement !

Maman-grenouille:
Je penche pour la dépression en 1er. Notamment parce que la dépression peut entraîner des addictions. Et je pense que du coup il est à risque dépressif depuis très longtemps si je regarde bien plus loin que notre relation. Mais la dépression peut être dû aussi à une bipolarité ou un syndrome d'Asperger ou à cause d'une addiction (enfermement, jugement des autres difficile à supporter) etc.

Il a été excellent élève sans rien faire jusqu'à la 3è où il a demandé à partir en CAP bioservice (faire le ménage) pour suivre ses potes (il vient de banlieue chaude du 93) et là il s'est rendu compte de sa bêtise et à 17 ans il est parti à l'armée. Il a été excellent aussi du coup il a été affecté aux défilés, il voulait aller sur le terrain. Il a abandonné et là il a passé 2 ans chez sa mère au fond d'un lit avec une console et de l'alcool... Ensuite il a trouvé un boulot (ou sa mère lui a trouvé je sais pas) et une copine. Il est parti vivre avec elle dans le Sud mais ne trouvant pas de travail et s'ennuyant (j'imagine qu'elle n'avait pas de console et lui pas les moyens d'en avoir...), il l'a larguée et est rentré chez sa mère. Elle lui a trouvé un boulot en mairie 6 mois plus tard et on s'est rencontré.
Pour le reste de son enfance, je ne sais pas trop. Il était apparemment très casse-cou et assumait toutes ses bêtises ne mentait pas même si c'était grave et il avait des périodes à l'adolescence où il était toujours dehors avec sa troupe "d'amis" et d'autres enfermé chez ses parents.

Je sens que pour moi la situation devient très difficile car elle empire et j'augmente mes prises en charge au fur et à mesure à la fois pour tenter de l'aider mais aussi pour me sécuriser : si nous nous séparons, je serai capable de gérer ! Donc il est probable que ça n'aide pas s'il se sent de moins en moins utile ou si ça le sécurise de se voir "porter par la vie/les autres" mais moi aussi finalement ça m'arrange depuis janvier que je vois bien que ça ne pourra pas durer éternellement.
Et puis autour de nous, les gens commencent à voir ou sentir les choses. Certains posent des questions. C'est difficile car des fois j'ai envie de tout lâcher, de raconter, de crever l'abcès mais j'ai pas envie qu'ils jugent Ruddy, surtout s'il redevient l'homme des premiers mois qui faisait plein de trucs avec moi.

Pour les enfants, il avait promis de ne pas jouer devant eux. Mais il a menti... J'ai fini par réussir à obtenir l'arrêt des jeux violents (mais R était trop grand selon moi). En ce moment je n'arrête pas de lui dire de mettre la console dans notre chambre, que peut-être qu'il y jouera moins de façon spontanée si elle n'est pas dans la pièce à vivre et surtout ça ne sera que mieux pour les enfants. Mais il me dit qu'il se sent mal dans la chambre et il refuse d'y aller. On l'a pourtant réorganisée plusieurs fois pour qu'elle lui convienne mais non...
Sinon je sors avec les petits, je les emmène au parc, à la piscine, au zoo, se balader etc. Là encore, les "sorties" en famille sont uniquement pour les courses et encore je fais la plupart seule... Je parle beaucoup avec eux. R semble est très réceptif aux émotions et je sais bien qu'il sent que la situation est bizarre malgré qu'il ne connaisse que ça. Pour les petits, ils semblent tout à fait imperméables pour le moment à moins que ça soit un mode de protection. Mais on fait quand même en sorte de ne pas nous disputer devant eux ni de façon à ce qu'ils entendent  ;)

Hier je lui ai dit qu'on devrait se faire un planning d'activités familiales et de couple. Genre tel jour telle balade, tel jour une autre, tel après-midi tel jeux (nécessitant plus d'organisation) et tel soir telle soirée en amoureux etc. Des trucs sans frais, juste détente. Son "mouef" et les expressions l'accompagnant ont été une réponse hyper motivante  :-\ J'ai quand même fait un planning que je lui proposerai lundi. Il est quand même d'accord pour aller mieux car il ne se sent pas bien, il le dit. Mais il refuse d'aller voir un médecin.

jumeaux 2007 et leur soeurette ;-):
toi, essaye de trouver un professionnel avec qui tu te sentiras en confiance, et qui connaisse bien les problèmes de dépression et d'addiction, + les bipolaires, pour lui demander conseil, comment t'y prendre s'il reconnaît qu'il va mal mais refuse d'aller voir un médecin...
et vu que ça fait des années que ça dure puisque tu évoques qu'à l'adolescence il alternait les phases "avec ses potes" / "enfermé", il faut envisager que dépression / addiction ne sont que la partie visible du problème, il y a sans doute un truc "lourd" derrière, que ce soit un problème psychologique (gros choc émotionnel à l'adolescence semble-t-il, dû à ??? violence ??? viol ??? ...), psychopatho (bipolaire), ou autre. Faut pas rêver, si ça fait style 15 ans qu'il a des difficultés récurrentes, il ne va pas s'en sortir d'un coup de baguette magique...

Maman-grenouille:
J'ai dit à l'AS que je voulais avoir un psy donc je dois reprendre rdv pour voir ça avec elle pour un nom, elle devait en parler avec son équipe (pour trouver la personne de leur réseau qui pourrait me correspondre le mieux).
Mes bp sont arrivés hier après-midi, je n'étais pas là, on a passé la soirée ensemble et depuis 8h mon homme est à l'extérieur avec eux, j'espère qu'il leur parle un peu... Il avait l'air d'aller parfaitement bien hier soir, comme si de rien n'était...

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