Coucou les filles
C'est vrai que je ne participe pas beaucoup mais je vous lis régulièrement.
Merci d'avoir demandé des nouvelles, kneumy, tout va bien de mon côté. En fait quand je vous lis, j'ai l'impression de n'avoir pas grand chose à raconter, car je n'ai pas d'enfant, mon mari est adorable et me ménage autant que possible et ma grossesse se passe de façon idéale jusqu'ici.
Mais je vais essayer de vous parler de moi un petit peu, car après tout, j'ai eu un long parcours pour en arriver à cette grossesse tant désirée et ça, ce n'est pas rien.
Donc voilà, je ne sais pas si certaines parmi vous sont passées par la case PMA (procréation médicalement assistée) mais c'est un parcours oh combien difficile, tant physiquement que psychiquement. C'est aussi pour ça que je savoure chaque étape de ma grossesse au maximum, car j'ai eu vraiment le temps de la désirer, l'imaginer, la rêver pendant trois ans et demi.
De mon côté je n'ai aucun problème pour avoir des enfants (du moins au niveau biologique tout fonctionne), mais un problème a été trouvé du côté de mon mari. Ses spermatozoïdes ne sont pas suffisamment costauds pour remonter les trompes et pour féconder un ovule. Au départ, les médecins pensaient que par une simple insémination (du sperme qu'on injecte dans l'utérus le jour même de l'ovulation) nous pourrions avoir une grossesse et puis finalement il a fallu nous rendre à l'évidence, il allait falloir en passer par une FIV (c'est-à-dire une fécondation in vitro, où l'ovule est fécondé hors du corps de la femme puis réimplanté quelques jours plus tard).
Le problème c'est que la FIV n'est absolument pas prise en charge en Suisse, donc il faut tout payer de sa poche. Donc beaucoup de couples renoncent ou doivent mettre de l'argent de côté avant de pouvoir se lancer dans l'aventure. Pour vous donner un ordre d'idée, une FIV avec stimulation hormonale coûte approximativement 6000 euros et permet en moyenne de faire 3 à 4 essais (pour autant que la femme réagisse bien au traitement).
Voilà pour la partie financière.
Pour la partie médicale, c'est malheureusement la femme qui subit l'essentiel du traitement. A savoir des injections d'hormones chaque jour à heure fixe (pendant 10 jours en ce qui me concernait) ce qui permet aux ovaires de fabriquer plusieurs ovules (dans mon cas il y en avait 12 au final) qui sont prélevés (par ponction intra-vaginale) sous anesthésie générale, puis fécondés un à un avec les spermatozoïdes de monsieur en laboratoire.
Au final nous avons obtenu 9 magnifiques petits embryons, ce qui prouve que notre problème était d'ordre "mécanique" et non génétique ou chromosomique comme cela arrive parfois.
Au premier essai j'étais enceinte, à mon immense joie! Trois ans que j'attendais ce moment et voilà que la science nous permettait enfin d'entrevoir le bout du tunnel. Comme souvent dans les suivis de FIV, j'ai eu une échographie de contrôle très tôt, autour des 5SA et là... patatras! Rien! Pas le moindre sac gestationnel dans mon utérus. Un grand trou noir... Je ne vous raconte pas ma déception. Du coup, la grande crainte de mon gynéco était que je fasse une grossesse extra-utérine, il m'a donc envoyée en urgence à l'hosto faire d'autres analyses et là le verdict est tombé: la grossesse s'était arrêtée à un stade très précoce, plusieurs jours auparavant.
Sur le moment nous étions anéantis, mais nous nous sommes aussi accrochés à cet espoir que la vie nous avait donné en se disant que si ça avait failli fonctionner une fois, cela fonctionnerait certainement à nouveau.
Deux mois plus tard, nous avons donc fait un second essai. Et cette fois, à notre grande surprise, il y avait deux embryons parfaits prêts à être transférés. Nous en avons beaucoup discuté car nous ne voulions éviter d'avoir des jumeaux au départ (principalement à cause des risques pendant la grossesse) mais finalement nous avons décidé de leur donner une chance à tous les deux.
Le jour du test de grossesse je n'y croyais absolument plus. J'avais toutes les douleurs habituelles que j'ai avant mes règles. A tel point que j'ai fait un test pipi que j'ai balancé à mon homme en lui disant "Tiens, tu vois bien que c'est négatif". Et là il me fait: "Heu... ben non, il est positif, regarde!" Et effectivement, j'étais tellement sûre que c'était nég que je n'avais pas vu la petite ligne. Je me suis mise à pleurer comme une madeleine. Et le lendemain je suis allée faire une prise de sang, puis une autre encore 2 jours plus tard, pour vérifier que le taux d'hormones augmentait bien. Mon premier taux était à 241 et le second à 574. Comme j'avais lu quelque part que lors d'une grossesse gémellaire on était souvent autour des 500 à la première prise de sang, je me suis dit que c'était certainement une grossesse simple. Mais j'étais vraiment heureuse qu'au moins l'un des deux se soit accroché.
Il m'a fallu attendre 2 semaines et demie après le test avant la première échographie de contrôle. J'étais très très stressée, j'avais tellement peur de me retrouver à nouveau face à l'image de mon utérus vide. Du coup, j'étais tellement focalisée sur l'envie de voir une petite poche que je n'ai pas compris tout de suite quand mon gynéco a dit "Ah... il y en a deux!", il m'a fallu au moins 30 secondes avant de réaliser. J'attendais des jumeaux! J'étais prise entre l'affolement et une joie extrême, la réaction de toute personne normale j'imagine.
Comme mon mari ne m'avait pas accompagnée, il a fallu que je lui annonce ça par téléphone. Il était vraiment sous le choc et n'en revenait pas comme j'étais en forme pour dire que j'en avais deux.
Bref, l'histoire qui suit, vous la connaissez, c'est l'histoire de n'importe quel couple qui découvre le monde merveilleux et hors norme de la gémellité.
Une dernière chose, nous avons décidé de ne pas connaître le sexe des bébés jusqu'à la naissance. Après un parcours très médicalisé, nous avons envie de nous laisser surprendre par la vie et de garder la surprise.
Voilà, c'était mon histoire, j'espère ne pas avoir été trop longue!
Bises à toutes et tout plein de courage pour celles qui connaissent des difficultés personnelles ou médicales