Moi, je ne suis pas comme les autres...
flo31:
Hier soir, on rentre de la (petite) fête de la musique. N est assis sur les genoux de sa grand-mère quand tout à coup il nous sort:
"Moi, je ne suis pas comme les autres garçons.
- ??? Euh, pourquoi tu dis ça ?
- Ben, je suis différent.
- ??? Depuis quand tu te sens différent ?
- Depuis longtemps !"
En creusant, il dit ça parce qu'il n'aime ni le foot ni le rugby contrairement à bon nombre de garçons de son école. Mais moi je m'interroge un peu. Je vois bien qu'il se force parfois à être "comme les autres", je vois bien aussi que sa préférence va nettement vers les activités "plus féminines" depuis toujours. A l'école, il a peu de copains, surtout des copines.
Sa soeur et son frère l'ont déjà taquiné (voire plus) sur ses goûts et attitudes ( il peut parfois paraître manièré, surtout en présence de filles... là, il adopte tout un tas de leurs mimiques et manières).
Je ne sais pas quel homme il sera, il y a encore bien du temps. Mais il m'arrive de m'inquiéter parfois: j'ai peur qu'à un moment ou un autre il aie à faire face à des remarques blessantes. Ca ne semble pas être le cas pour le moment mais jusqu'à quand ? Je sais que je vais redoubler de vigilance pour être sûre de ne pas passer à côté d'un mal-être.
Du coup, je m'interroge un peu: vers quel âge un enfant peut-il commencer à se sentir différent au point de s'interroger sur ce qu'il est (je ne parle pas d'orientation sexuelle, d'abord parce que je ne suis pas certaine que l'expression soit la bonne et puis parce que c'est trop tôt) ?
Laety 89:
Flo, je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider... :-[ :-[
Je vois/devine bien ton désarroi, mais je trouve important de le laisser exprimer son ressenti.
L'avenir n'est pas écrit, du moins je ne crois pas, donc il a encore le temps de mûrir, dans un sens comme dans l'autre ;) il aura juste besoin que sa famille ne le juge pas, que vous ne le forciez pas à adopter des attitudes, des activités qui ne lui correspondraient pas (pas du tout, pas encore, plus...).
:-* :-* :-*
vicka:
C'est la même chose pour mon petit garçon de 4ans 1/2... Depuis tout petit il est attiré par les jouets et les vêtements de fille. Au départ je ne me suis pas inquiétée je me disais que c'était l'influence de sa sœur jumelle. Et puis il faut reconnaitre que les vêtements et jouets de fille sont bcp plus jolis!
Mais maintenant il dit qu'il est une fille qd on le lui demande, qd je le déshabille il met la main sur son zizi et dit qu'il veut pas que je vois sa "chouchoune" (mot qu'emploie sa sœur).
Alors j'essaie de lui expliquer que je suis contente d'avoir un gars et une fille et que je ne veux pas avoir 2 filles....
D'ailleurs je sais pas si c'est la bonne réponse à avoir ?
Ton fils a t il une sœur jumelle?
ericLN:
Je ne sais pas si cela va te rassurer ou pas ::) ::) ::)
Ma soeur était à l'image de ton fils étant petite. Elle jouait au foot, n'avait que des copains (et pas de copine), ne voulait pas mettre de jupe, détestait le rose, ne jouait pas à la poupée, etc... Bref le vrai garçon manqué, d'ailleurs elle disait souvent qu'elle aurait préféré etre un garçon.
Dans ce sens là, il me semble que c'est moins sujet à "remarques" que pour un garçon. D'ailleurs, je ne crois pas que ma soeur ait eu de problèmes de remarques, elle avait ses gardes du corps cela dit ;D ;D 5 ou 6 garçons, très prévenants avec elle, qui lui portait son cartable, et se coupaient en 8 pour elle.
Au final, vers 17-18 ans, elle a choisi sa voie, et préfère les filles. Elle a quand meme "testé" les garçons pour faire comme tout le monde, mais ne s'est jamais sentie à l'aise.
A mon époque, quand, j'étais petite, on parlait peu de l'homosexualité, donc il n'y a jamais eu de terme dans le genre avant qu'elle ne soit officiellement lesbienne.
Elle est heureuse comme cela. Mais c'est sur que ça n'est pas évident de s'affirmer en dehors de la voie "normale" et au quotidien, c'est certainement compliqué, tout le monde n'est pas forcément tolérant.
Pour ton fils, tu peux toujours lui expliquer qu'un homme peut aimer une femme ou un homme (idem pour les femmes), sans que ça soit mal. Mais que pour les personnes qui aiment une autre personne du meme sexe, ça peut etre difficile à vivre par rapport à certains qui auront des préjugés, diront des choses méchantes. Et qu'il n'hésite pas à te le dire, à t'en parler. SI jamais ton fils devait aimer les hommes, je pense que le fait de se sentir soutenu, non jugé par ses parents, sa famille proche, lui permettra déjà de se sentir mieux et d'oser affirmer sa différence (si elle existe). Si d'autres personnes le rejettent sans qu'il connaisse ton opinion à ce sujet, il peut penser que tu réagiras de la meme façon, et donc mal le vivre, se sentir fautif. Anticiper et lui expliquer (avec des mots adaptés à son age) peut l'aider, dans un sens ou dans l'autre. Mais au moins, il saura que quelque soit son choix, tu es de son coté.
LN
flo31:
Merci Hélène, c'est bien sur ce genre de témoignage que j'espérais "tomber" ! ;)
Vicka, non mon fils n'a pas de jumelle, mais bien un jumeau. Par contre, il a une grande soeur (12 ans). Elle, je sais qu'elle se sent gênée des manières de son frère (d'ailleurs, depuis qq mois, elle ne le supporte plus). J'avais déjà eu l'occasion de parler un peu avec elle mais je pense qu'il faudra recommencer. Par contre, lorsqu'ils étaient petits, elle passait son temps à le coiffer, lui mettre chouchous et barrettes dans les cheveux. Mais je ne pense pas que ça vienne de là. Je pense juste qu'elle l'a fait avec lui parce qu'il était réceptif et totalement en admiration devant elle, ce qui n'était pas le cas de D.
Là, il s'est décidé: l'année prochaine il fera du jazz (je viens de faire son inscription !). J'ai bin insisté sur le fait qu'il serait peut-être le seul garçon car, cette année, c'était sa crainte pour la gym. Mais il a tenu bon: plusieurs copines de l'école en font déjà. J'espère juste qu'il sera assez costaud pour faire face aux éventuelles moqueries... mais peut-être qu'il n'y en aura pas ! Certaines émissions tv aident bien à voir la danse comme étant un sport très bien pour les garçons aussi.
Tout ce que je veux, c'est qu'il soit bien dans sa peau et dans sa vie. Il sera l'homme qu'il doit être, à nous de l'accompagner quel qu'en soit le chemin. Je pense, comme tu le dis Hélène, que le chemin est peut-être plus compliqué pour un garçon. J'ai cotoyé des filles qui étaient lesbiennes mais jamais de garçons gays (en tout cas pas à ma connaissance), donc je ne connais pas leur cheminement, ni l'histoire de ce cheminement.
On verra bien mais merci pour les témoignages ! ;)
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