Dans la famille "je suis chiante, j'insiste, et je le sais", demandez Isazou !!
Et je repense à ce que tu disais, Isazou.
Je ne sais pas quelles sont les "bonnes" méthodes ; par contre, je sais ce que je ne sais pas faire ...
En l'occurence, oui, il est dit clairement chez nous qu'Axel va une pédo-psy parce qu'il bégaie (je lui ai donné le vrai mot : pédo-psychiatre ; ensuite, on parle du docteur).
Parce que c'est bien pour ça qu'il y va, parce qu'il bégaie.
Donc, avec mon côté "brut de décoffrage", je dis les choses comme elles sont ; une réalité, quoi.
Tu crois vraiment, au fond de toi que tu l'emmènes voir un pédo-psy parce qu'il bégaie ? Il me semble que si c'était la vraie raison, tu irais voir un orthophoniste, comme tu l'as déjà fait (sauf qu'il ne bégayait plus
)
Si j'ai bien compris, tu va voir un pédo-psy car tu crois/sens qu'il y a quelque chose qui le déstabilise dans sa relation avec sa soeur et/ou avec toi.
S'il avait mal au ventre au lieu de bégayer, tu irais voir le même médecin.
Me trompe-je ?
Quand au fait que tu sois perfectionniste, que tu refuses l'idée même de souffrance psychologique chez tes enfants... c'est tout à ton honneur. Et au fond, je pense que chaque mère qui aime ses enfants est comme ça.
Mais après, il faut aussi savoir accepter de n'être pas parfaite. Une mère parfaite, qui arrive à élever ses enfants en faisant tout ce vers quoi tu tend à arriver, cela n'existe pas. Et même si tu t'en rapproches (ce dont je ne doute pas
), tu risques, à l'inverse, de mettre la barre tellement haut pour tes enfants que cela pourra les déstabiliser.
N'oublie jamais, que nous sommes les modèles de nos enfants. Et une mère parfaite, c'est un modèle particulièrement difficile à imiter, ce qui peut se révéler perturbant.
Tu le sais tout ça, tu le dis toi -même dans d'autres domaines.. notamment sur la maman parfaite qui arrive à élever ses enfants sans jamais craquer.
Il y a plusieurs sortes de mamans parfaites, et à ta façon, tu cherches aussi à atteindre une perfection.
Il y a une phrase que j'aime particulièrement, parce que, malheureusement, elle se vérifie régulièrement. C'est : "à force d'avoir peur des choses, on finit pas les provoquer".
S'il te plaît, médite-là un peu... car je crains qu'à trop vouloir protéger le mental de tes enfants, tu risques de leur rendre la tache encore plus difficile...
Je vais te raconter une histoire. Elle n'est pas très drôle, alors pour les âmes tristounes, vous pouvez aller plus loin...
Un de mes cousins, à la fois très proche de sa maman, mais aussi très indépendant et à priori bien dans ses baskets, s'est suicidé il y a 5 ans de cela, à l'âge de 25 ans. Il ne l'a pas fait pour une cause amoureuse ou autre, mais parce qu'il s'est dit en mal être profond, depuis des années, un truc qui s'est développé dans le temps. Sa mère (ma tante, donc), ne s'en est toujours pas remise. Elle était journaliste, avait écrit de nombreux livres sur l'éducation des enfants, et le passage à l'adolescence, elle avait utilisé ses connaissances au quotidien, elle avait toujours fait très attention à ça, a cru avoir réussi à protéger ses enfants de cette souffrance... mais au final, elle l'a perdu quand même.
A la naissance de Leelou, elle m'a écrit un petit mot : "aime là, protège-là, fait tout ce que tu peux pour elle, mais sache, malheureusement, que cela ne suffit pas."
Cette phrase, je ne l'oublierai jamais. Car effectivement, on aura beau tout faire, on ne pourra jamais empêcher l'impondérable, la petite poussière qui viendra foutre en l'air tout le système. (Là, cela s'est tristement matérialisé pas un suicide, mais cela peut ne pas être aussi tragique.) Et j'ai tendance à penser qu'une poussière dans un bordel organisé, fait beaucoup moins de dégâts que dans une mécanique bien huilée....
Du coup, je suis maintenant beaucoup moins perfectionniste pour cela (je le suis pour d'autres choses... et à mon avis, ce ne sera pas simple dans quelques années.
) Je préfères avant tout donner chaque jour des preuves de mon amour à mes enfants, plutôt que de passer mon temps à courir après des solutions à des problèmes qui n'existent peut-être pas encore... (attention, je ne dis pas que c'est ce que tu fais actuellement
mais
peut-être que c'est le chemin que tu prends
...)
Et pour les psys, je reste assez mitigée... Certes, ils ont une influence réelle, ce que tu viens de dire, je le confirme à 100%.
Mais pourtant, je reste toujours sceptique : on a guère de recul là-dessus. Et si, d'utiliser facilement le recours à un psy pour résoudre des problèmes, cela ne risquerait pas de faire comme l'effet antibiotique...
Je m'explique : à trop avoir donné d'antibios, on a désappris au corps à se protéger tout seul. Et maintenant, les maladies sont plus fréquentes et plus prononcées qu'avant.
Et si le psy désapprenait au mental à se protéoger tout seul ?Et si, au final, il se créait une sorte de dépendance... ? Que l'enfant, et plus tard l'adulte, ne puisse pas résoudre ses problèmes d'ordre affectif/mental, parce qu'il a eu recours trop facilement à un psy en étant enfant ?
Ce sont des questions... je n'ai pas la réponse..
Bon, j'arrête de t'embêter