L'incroyable parcours de mes championnes, nées à 28SA et 2 jours
Mayon la Vamp:
Oui il est très bien fait !
Je pense qu'ils ont bien casté les parents quand même... Je n'étais pas si "zen" à ce moment là.... Mais nous avions eu des complications il faut dire....
J'ai craqué en voyant le papa rencontrer son petit bout... Car dans notre histoire ce n'est qu'un moment que je peux imaginer ! J'aurai aimé qu'une caméra filme ce moment là, quand les filles ont rencontré enfin quelqu'un d'autre que le personnel soignant... C'est de l'or pour la maman de ce bébé ;)
virginie & co:
c'est clair !! et en plus il lui parle déjà comme à un grand en rassurant su r l'état de sa maman !! :D :D :D
Mayon la Vamp:
Nor@h et G@brielle vont parfaitement bien :)
A la veille de leurs Un an de coeur puisque demain cela fera un an qu'elles sont enfin à la maison, je voulais partager avec vous mon ressenti sue un formidable reportage diffusé hier soir sur la 2, qui montre bien la réalité du début de vie d'un grand prématuré :
http://m.france2.fr/emissions/infrarouge/videos
Voici le reportage diffusé hier soir sur France 2, sur les grands prématurés comme Norah et Gabrielle.
Je trouve ce reportage très humain, pédagogique et... Dur.
Dur car nous l'avons vécu bien sur, il nous renvoi donc à notre histoire.... Et surtout il ne cherche pas à embellir la réalité, à la rendre plus accessible et moins choquante au "non initié"... C'est la réalité de ce monde dans lequel sont projetés les parents de grands prématurés nés avant 32 semaines d'aménorrhée, monde dans lequel se côtoient la vie et la mort.
Mes ressentis, émotions, en vrac...
1mn 42..... Avant que je craque !
Je suis tout d'abord impressionnée par la manière dont le Gynéco sort le bébé !! Mon homme m'a dit que Gabrielle avait été sorti par les pied du coup je visualise mieux ! En effet !! Et on voit comme quoi pas si fragile...
Dur de voir que le bébé est présenté à sa maman alors que j'ai du attendre 48h pour les voir, mais bon ils disent bien que le bébé a souffert.
Très dur d'entendre les machines, que l'on connait par coeur... Un seringue terminée, une bradycardie...
La réaction du papa de Raphaël, très dure mais si vraie....
La maman de Raphaël touchante
"Déçue du résultat" ce qu'on a pour beaucoup pensé sans oser le dire
Le culpabilité qu'elle exprime... Bah oui, comment peut on être fière d'avoir donner la "vie" (et quelle chienne de vie reliée à des fils et des respirateurs !!) à "ça", ces bébés si chétifs, si loin de ce que les magazines nous vendent, vous savez ces poupons joufflus, à la peau de satin.......
Le côté "maman" est bien traité.... Et le vécu de "papa" aussi.
"Pas de faire part, pas de visites, pas de cadeaux", ou du moins très peu. Les gens qui ne savent pas s'ils doivent te féliciter de peur de te froisser... Et moi, qui un jour râlait du manque de félicitations, et qui le lendemain m'indignait qu'on me félicite de "ça", d'avoir projeté mes bébés dans des boîtes en plastique à 100 bornes de moi... On échappe pas au baby blues, même à 6 mois de grossesse.... Enfin on fait un "semi" baby blues... Car perso, le mien, c'est maintenant que j'ai l'impression de le faire !
"j'ai l'impression que je sers a rien car le bébé n'est pas là de toute façon" et oui... Quelle est notre place ? Heureusement que nous avons des petites fées pour veiller sur nos toutes petites plumes... Ces fées qui s'occupent si bien d'elles et qui seraient de bien meilleures mères, puisque moi, je ne peux rien faire que m'asseoir à côté de leurs incubateurs en plastoc, en les regardant souffrir et guettant le scop d'une énième bradycardie, en me demandant si la prochaine sera ici ou chez le voisin.
"T'es conne de toute façon tu ne peux pas le sentir bouger il n'est plus là" encore une fois je reconnais cette sensation.... Il m'a fallu près d'un mois pour ne plus ressentir de coup, pour réaliser que ma grossesse était bel et bien finie. Dans un sens je me réjouie d'avoir eu des jumelles.... Car à ce terme, je n'aurai sans doute pas eu de ventre avec un singleton.
Entendre la ventilation de la C-pape.... Les micro tétines...
Les ETF... Les veines qui roulent.... Les pleurs que l'ont entend pas à cause de la sonde d'intubation... La souffrance que l'on voit... L'impuissance face à elle...
Les pics des prises de sang sur les pieds rouges et boursouflés... Les transfusions.... Les petits cris de chaton apeuré...
Mais aussi les peau à peau, les premières photos de famille sur lesquelles on ne voit même pas le bébé si bien installé contre maman, la rencontre du petit Thomas avec son grand frère...
Il y a aussi la peur de la mort, la culpabilité d'envisager la mort de son enfant pour qui l'on crève déjà d'amour et pour qui on cherche à ne pas s'attacher pourtant, de peur que la mort nous l'arrache...
Voir l'urgence pour ce petit bébé en arrêt.... Le voir se faire injecter l'adrénaline... Le massage cardiaque.... "On voit la mort arriver" comme dit la puer.... Ça me renvoit forcément à ma Norah.... Heureusement elle a survécu... Mais voilà ce que ma Norah a frôlé... Ce que tous n'ont pas la chance... La réalité de cette putain de prématurité et le traumatisme qu'elle représente. (Et là j'ai envie d'en profiter pour rajouter : SVP, arrêtez de dire à un parent de préma que maintenant son bébé va bien. Oui on le sait, on est même très bien placé pour le savoir, mais ça n'enlèvera jamais ce que nous avons vécu ;))
La routine de la préparation au bout de quelques jours et ce sentiment de pouvoir passer son doctorat tellement on se familiarise vite avec ce milieu hyper médicalisé...
La fierté que j'ai en regardant mon homme, ce super papa qui a réussi à chaque instant à nous aimer et à rester à nos côtés... Et qui a du se battre pour être auprès de nous car la loi ne prévoit rien pour les papas de grands préma....
Le bonheur de passer en soins intensifs alors que franchement.... Ca n'est pas encore hyper réjouissant ! On est bien loin de la maison ! Mais les habits, si microscopiques soient ils, les premiers bains enveloppés, les premières mise au sein...
Et l'entérocolite.... Cette putain de saleté que Gabrielle nous a fait... Contrairement au petit Osman, elle a échappé à l'opération...
La prématurité, un pas en avant, deux pas en arrière... Quand tout va bien et qu'on pense enfin que ça va aller, et bim... La tuile...
A ces femmes et ces hommes qui sauvent nos plumes, qui malheureusement accompagnent parfois nos anges vers le repos ultime... Merci <3
Voilà un aperçu de notre vie il y a un an maintenant. Jamais nous n'oublierons, nous avançons, Norah et Gabrielle sont les formidables moteurs de notre famille. De temps en temps, on regarde en arrière, le temps d'un reportage par exemple, et nous ne pouvons que constater le chemin parcouru avec fierté.
Nous sommes fiers de vous mes chéries.
virginie & co:
merci Mayon ! je regarderai ce soir ... mais j'ai lu ton ressenti ... nous avions partagé votre expérience et vos angoisses ... nous sommes heureux que vos championnes aient réussi à surmonter tous ces obstacles ... et qu'elles vous propulsent en avant !!
tiens justement hier, je lisais une étude qui prouve l'intérêt de l'allaitement maternel dans l'évolution de l'entérocolite : tu vois comme tu as réussi à les propulser en avant toi aussi !! je comprends qu'en tant que Maman, on se sente responsable de la prématurité, que notre corps nous ait lâché, au mauvais moment !! mais de ton côté, tu as fait tout ce que tu pouvais pour compenser !! :D :-* :-*
Mayon la Vamp:
Alors c'est mon ressenti à chaud, en commentant au fur et a mesure le reportage.
Mes propos appuient les propos des intervenants à l'instant T dans le reportage.
Maintenant, je ne ressens plus aussi vivement la culpabilité, ou le sentiment de ne pas être mère, loin de là même... ;)
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