Les revendications enseignantes sont toujours malaisées car sur 2 plans:
- le "bien enseigner" vers les enfants:
*les changements de programme à venir ("ceux de 1923"... en 24h alors qu'en 1923, il y avait 30h... d'un point de vue pratique, ça coince, non? en plus de la dimension idéologique, qui convient ou non) ;
*la réduction du nombre d'heures en 1aire ("mais 2h de soutien" ... 2 h mon ?il: pas obligatoires (à la bonne volonté des familles) , et c'est 60h sur l'année avec dessus le temps de concertation entre profs et les rdv avec les parents; à l'arrivée 1h30 très grand maximum) ;
*la disparition des classes "adaptées" de tout poil, renvoyant dans le cursus classique des enfants qui n'y ont pas leur place; super pour eux, leurs camarades et leurs enseignants (un centre fermant, mon école récupère à la rentrée prochaine un ancien élève, violent, de 9 ans avec... 8h/semaine de présence d'une aide)
*la fin des redoublements (
trop couteux pas efficaces) par un afflux de paperasse l'année de décision, moulte RDV à la fin de l'année, et re-moulte paperasses et RDV les années suivantes jusqu'en CM2, paperasse destinée à dégouter tout instit osant encore avoir cette idée pour tel élève qui 's'accroche mais' (ceux qui ne s'accrochent pas, c'est "dans le tuyau", direction 6ème en vitesse maxi)
Je botte en touche pour le 2aire, je n'ai pas approfondi, mais ai (bien?) compris la logique de suppression de poste pour obliger aux heures supp' et à la réduction des options, en plus d'un nombre décroissant d'heures dans les matières centrales (français-maths-Lv1); M. Darcos lorsqu'il a lancé les "24h chrono" en primaire souhaitait également à la rentrée suivante le collège sur 4 jours (2009-2010) ...
- le salaire [et les conditions de travail]
*On ne va quand même pas s'aplatir en permanence sous prétexte qu'il y a pire ailleurs, non? Avec le passage aux 35h, j'avais eu zéro d'augmentation pendant longtemps, dans le privé: je suis "habituée" (sic) . Dans le public, le ministère octroie comme une faveur immense (et le fait savoir dans les médias) 0,5% en mars, 0,3% en novembre (c'était pareil l'an dernier) . Youpiiii! Lorsque le Smic aura rejoint mon salaire, j'aurai bien plus d'augmentation, ouf (quoi que... des salariés du publique sous le smic ça a existé jusqu'il y a peu...)
*Les jours d'école je travaille 9h30 (6h avec les élèves, le reste... oh... "juste" la préparation matérielle, les entrée-sortie, les corrections) , sans avoir préparé le contenu des apprentissages (ça vient en sus) . Avec les heures de soutien l'an prochain , au choix, j'ajoute 1/2h à 1h par jour de travail (et mes enfants, je les vois quand? c'est la nounou qui va être contente - et pour le CP du petit...
), ou bien je travaille le mercredi matin (encore la nounou heureuse... j'ai chiffré, en temps plein, cela me coûtera 900? pour l'année).
La modicité relative du salaire est contrebalancée par la modicité des frais de garde d'enfant. Jusqu'à présent.
Mais de cela, personne n'ose parler, ça fait mauvais genre et mauvais esprit de parler de son porte-feuille, et pas "d'abord" aux enfants.
Parce que nous avons le bonheur immense d'éduquer des enfants, nous devrions le faire "pour rien" ?
D'un point de vue fatigue physique et morale, mes emplois (dans le BTP, à 40-45-50h par semaine) étaient des sinécures par rapport à ma "bonne planque" de maintenant.
Mais j'en connaissais une partie des "côtés obscurs", hein...
Je ne me plains pas, j'explique.