Club des bébés nés un peu plus tôt........

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juliette:
Izazou, moi aussi quand je disais avoir presque 20 contractions non douloureures par jours au docteur, parfois en "rafale" (ah, le terme l'a bien fait rire. "hi hi comme une kalachnikov", p'tit con va), personne ne s'est alerté. Puis avec les vacances d'été, le suivi a été moindre.
Résultat : perte des eaux a 29 + 6. Je ne suis pas du genre a me plaindre auprès du staf médical, mais si j'ai un conseil, c'est vraiment de s'ecouter et de s'imposer.
Mais comme toi izazou, mes bébés se portent comme des charmes maintenant. Ca fait oublier ces moments pénibles.

m.priscille:
Izasou je viens de lire ton message et j'ai encore des larmes pleins les yeux... En effet, je crois que je ne l'ai jamais dis à personne, mais oui l'hospitalisation pour MAP m'a beaucoup marqué. pendant ces 6 semaines à  l'hôpital j'ai toujours souri, étais de bonne humeur, je me suis jamais plainte. Quand je suis arrivé au urgence le 8 Août vers 22H00, j'étais seule, bien oui cela faisait 6 fois que j'y allais pour rien alors là en partant j'ai dis à mon zhom de rester devant la télé que comme d'habitude je m'inquiétais pour rien et que dans deux heures au plus j'étais de retour.... deux heures après je lui tél mais pour lui dis que mon col étais à 15 et que la tête d'une des petites appuyé, et que les contractions étaient malheureusement bien présente, donc j'étais hospitalisé....Même là je ne me suis pas inquiète, j'ai souri, et quand je me suis retrouvée dans ma chambre j'ai pas bien compris. Ce n'est que le lendemain, quand les sages femmes sont venues pour les piqûres de Corticoïdes que là j'ai compris, mes petites risquaient d'arriver bien trop tôt.
J'ai alors refusé les piqûres de corticoïdes, cela va vous paraître bête, mais je ne voulais pas que l'on touche à mes filles, je voulais absolument que si elles arrivaient, on les laisse partir tranquillement, mais surtout que l'on fasse rien pour les retenir, je ne voulais pas qu'elle souffre toute leur vie, d'un handicap quelconque, de passage à l'hôpital, qu'elles souffrent parce que coûte que coûte je voulais être maman, je ne voulais pas par égoïsme faire souffrir mes enfants, si elles arrivaient je voulaient qu'on les laisse partir tranquillement... Qu'est ce que j'ai pu pleurer la tête dans mes draps pour que personne ne m'entende, qu'est ce que j'ai pu pleurer quand Olivier m'a dit qu'il n'était pas d'accord avec ma décision et qu'il voulait ces filles à la maison..... J'ai tenu, et chaque jour était une victoire, avec Olivier, nous avions décidé de faire les piqûres de Cortico à 28 6mois je trouvais le terme raisonnable, j'ai tenu jusque 32 et les filles sont nées sans souci particulier.
Le plus dur dans toute cette attente, c'est le bruit des autres bébés dans les couloirs, les mamans que l'on peux croisé quand une fois par semaine on nous emmène à la douche, les femmes enceintes dans les salles d'attente debout en pleine forme, les voisines de chambre qui partent pour accoucher et ne jamais se plaindre parce que ce que l'on fait c'est pour nos petits et il faut tenir jusqu'au bout. Moi je voulais rentrée à la maison, mais quand à 31 SA les contractions ont repris, là je me suis dis maintenant c'est bon je veux mes bébés, et je savais que je n'irais pas plus loin, même si il était trop tôt je voulais mes bébés, j'en avais assez de tout, de me battre. Enfin tout cela pour dire que je crois qu'accoucher trop tôt est une vrai souffrance, et que l'on met du temps pour se  remettre.
Je ne m'exprime pas très bien, mais je trouve cela dur de raconter ce qui est enfui au plus profond de nous.

Isazou:
Merci les filles pour tous vos messages... je ne voulais pas vous tirer les larmes.... les miennes sont déjà si lourdes...  :-\  :-[ :-[

m. priscille, je comprends très bien ce que tu veux dire.... Hier soir, j'en ai parlé avec zhom aussi (souvent, de vous écrire d'abord, ça m'aide à mettre des mots pour en parler à zhom après), et tout en parlant, j'ai réalisé une chose :
en fait, ce n'est pas tant la naissance prématurée qui me fait mal. En effet, mes filles vont bien, nous n'avons pas eu de soucis particuliers, quelques tracas, mais vraiment rien d'inquiétant. Non, ce qui me blesse, c'est que j'ai l'impression de n'avoir pas terminé ma grossesse. J'ai l'impression qu'on m'en a volé un bout. Il me manque quelque chose.
Et quand je lis sur le forum les futures mamans qui sont à 35, 36, même 38 semaines, je les envie. Moi aussi, j'aurais voulu être une grosse baleine !! (;D)

Et quand les gens me disent "maintenant, vous allez arrêter ?", je réponds "on verra". Je ne peux pas me dire que je ne serai plus enceinte, car, en ce moment, il me manque cette fin de grossesse là.

Je ne suis pas sûre d'être très claire, mais entre le stress de perdre les bébés, l'agitation soudain autour de soi car on est dans l'urgence, les transferts en ambulance avec les "pinpon" et tout le toutim, et surtout, surtout, cette impression qui se confirme de n'avoir pas été suffisamment suivie, cette impression de "je le savais que y a quelque chose qui allait pas !!" et que personne ne nous a écouté.
Oui, j'ai l'impression qu'on m'a volé ma grossesse.

;)

VéroAM:
Cette sensation qu'on t'a volé ta grossesse, je la comprends bien Isazou. Je pense qu'on doit toutes ressentir la même chose. Après mon accouchement je ne supportais pas de voir des femmes enceintes se plaindre ou dire "si il pouvait arriver maintenant" alors qu'elles étaient à un ou deux mois du terme.

merci pour ton récit Isazou. En beaucoup de points nos histoire se rejoignent. Le premier anniversaire de mon hospitalisation en MAP a été aussi dur à vivre. Et encore plus trois ans plus tard, quand j'ai été enceinte de ma fille. J'avais à la fois la crainte de revivre ça et en même temps je me disais: si elle arrive à 32 SA, je sais ce qui se passera, je l'ai déjà vécu.

M.priscille, je me revois aussi dans ton témoignage.

Dans la clinique où j'étais il y avait un étage réservé aux grossesses à risques, ce qui fait qu'on ne croisait pas beaucoup de jeunes mamans. Par contre, une fois que j'ai accouché, je me suis retrouvée dans une chambre normale. Dans cette clinique entre chaque chambre, il y avait un coin nursery commun à deux chambres. Et dans la chambre avec qui je partageais ce coin là (et dans lequel je n'allais pas puisque mes enfants étaient en néonat), il y avait une maman et son bébé. Pour être tranquille, elle faisait dormir son bébé dans la nursery et j'entendais ses pleurs comme si j'y étais, alors que moi, je ne pouvais pas aller voir mes bébés... C'était très dur d'entendre cet enfant pleurer.

Une autre chose que j'ai eu du mal à accepter après la naissance: quand Téo et Bastien sont rentrés à la maison, ils avaient un mois, c'était en juin. rapidement, je suis allée les promener en poussette. J'allais dans un parc et systématiquement les gens me disaient (gentiment): "ô comme ils sont petits". Et à chaque fois, j'en avais les larmes aux yeux. Je ne supportais pas ça. J'avais l'impression à chaque fois qu'on me renvoyait en pleine tête leur prématurité. Aujourd'hui je me rends compte que ce n'était pas ça,  que ces remarques c'était simplement car un bébé d'un mois c'est petit.

JM-Maud: plein de pensées +++++ et de courage pour ces jours difficiles.  :-* :-* :-* :-*

Isazou:
Merci Véro pour tes mots...

Je ne pensais pas un jour pouvoir dire que l'état de grossesse me manque.... mais je suppose que d'un point de vue hormonal, le corps doit se préparer aussi à cette fin là. Et nous, moi, je n'ai pas eu cette préparation....

Ce que tu dis sur "ils sont petits". Annette me rappelais tout à l'heure que moi non plus je n'aimais pas qu'on me dise cela. ( ;) ) J'avais aussi l'impression qu'on me renvoyait leur prématurité en pleine tête !! Et ce que je ne supportais pas, c'est la comparaison "oh, elles sont nés en mai aussi ? pourtant, elles sont beaucoup plus petites que la mienne" !!!!  >:( >:( >:(

Ce que j'ai trouvé très difficile aussi, c'est la longue période "nourrisson". je n'ai pas eu de premier échange de regard avant le mois d'août !!!! j'ai trouvé cette période interminable. Tout ça, ça me renvoyais toujours à la culpabilité, le fait de me dire : "tu n'as pas su garder tes enfants plus longtemps dans ton ventre, alors tu assumes."

C'est vraiment une période difficile je trouve. Le jugement des autres, les questions, les comparaisons, etc...

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