Oui, c'est clair...
J'ai eu une nouvelle info qui explique pas mal de choses ce soir.
Quand je lui ai demandé comment s'était passé sa journée, elle m'a dit que le garçon l'avait aidé à faire un château de sable, elle était gênée, parce qu'elle avait peur de se faire gronder, pensant qu'elle n'avait pas le droit de jouer avec lui. Je lui ai rappelé que c'était l'inverse, que lui n'avait pas le droit de venir vers elle si ça la dérangeait, mais que si elle se sentait bien avec ça, elle pouvait jouer avec lui. Du coup de fil en aiguille, elle en est venue à parler du deuxième, de leurs prénoms (elle croyait qu'ils avaient le même prénom), etc... Et finalement, elle me dis que celui avec lequel elle jouait aujourd'hui n'est pas celui des 2 qui l'a touchée, que lui disait à son frère d'arrêter... Ce qui colle aussi avec le fait qu'elle ne soit pas dérangée plus que ça d'être avec lui dans la cour tous les jours, mais que là, quand le deuxième y était la semaine dernière, elle était tout de suite très effrayée.
C'est vrai que c'est compliqué à son âge, surtout qu'elle ne les connaissait pas avant l'agression, et que, comme ils sont jumeaux, ils se ressemblent quand même pas mal...
Ça colle bien aussi avec ce que je ressentais de chaque gamin et avec ce que me disait la directrice.
C'est dur de parler avec ma fille en ce moment. D'un côté, je suis vraiment ravie qu'elle s'ouvre à moi si facilement maintenant sur tout ça, ça me rassure aussi, je sais qu'on sauras tout de suite si il se passe quelque chose. Mais en même temps, même si je vois que ça la soulage de me le dire, après, je vois qu'elle est triste, parce que ça lui fait mal d'y penser. D'ailleurs à la fin elle me l'a dit ça, que ça la rendait triste d'en parler (elle se repliait en boule, les yeux sur les genoux à ce moment-là...
).
Bon heureusement après, une fois que tout est sortie, elle passe à autre chose, et retourne jouer avec le sourire, mais moi, ça me pèse... Elle n'a que 4 ans pu****!!! Elle ne devrait pas avoir à être confrontée à tout ça!!! J'aimerais tant pouvoir faire plus pour l'en protéger, je me sens si impuissante...
Je sens aussi qu'elle a besoin d'en parler pour être rassurée sur le fait qu'on oublie pas, elle m'interroge souvent là-dessus, est-ce qu'on s'en souviens, ce qu'on ressens, etc... Je lui ai dit aujourd'hui qu'on oublie pas, qu'on y pense chaque jour, que ça nous rend triste et en colère, et qu'on réfléchi beaucoup à ce qu'on peux faire pour la protéger, mais qu'on ne lui en parle pas trop, parce qu'on sait que ça la rendrait triste aussi.
Faut que je pense à, même dans les périodes "calmes" (sans incidents avec les gamins) lui en dire 2 mots de temps en temps, pour qu'elle sache qu'on oublie pas.
Suite à tout ça, mon homme songe ce soir à prendre n'importe quel boulot pour qu'on puisse déménager (là, il n'est pas en cdi, ce qui rend plus que difficile le changement de logement), pour qu'on puisse l'éloigner de tout ça. Mais là, il a un boulot en or, qui lui correspond complètement, je préfèrerais qu'il attende d'avoir un contrat plus long dans cette boite...
On va pas non plus les laisser pourrir ça aussi...
On a encore réfléchi au changement d'école. L'école privée ne règle pas le problème, vu qu'on les croisera sûrement autant sur le trajet de l'école. Reste l'école du village d'à côté, mais ça complique beaucoup les choses, et on passerais toujours devant chez eux en sortant de chez nous... Ou, la retirer de l'école jusqu'à-ce qu'on déménage, mais ce serait quand même c** d'en arriver là...