un litre et demi de liquide drainé, mon père respire un peu mieux, et ses yeux ont repris une expression.
C'est pas mirobolant, mais il est un peu soulagé.
pour ma part, je suis super en colère. J'ai une famille tuyau de poële, qui aime bien ressasser le passé pour éviter d'avoir à faire face à leur responsabilité. Plus facile de blâmer les autres de la vie de merde que l'on a eu, surtout quand on est parti depuis bien longtemps, et que l'on a tout foiré.
j'ai un frère, 52 ans, qui a eu une relation très très difficile avec mon père, depuis toujours. Agression, provocation, attaque, harcèlement, tout y est passé.
La vie de mon frère est jalonnée des reproches qu'il a fait à mon père. C'est leur histoire, je ne reviens pas sur la souffrance ni de l'un ni de l'autre, et l'heure n'est pas de savoir qui a le plus souffert, mais bien ce que l'on fait aujourd'hui, et si l'on doit faire quelque chose.
j'ai compris que ce frère là avait envie de venir voir mon père, mais qu'il ne savait pas vraiment comment s'y prendre, au regard des circonstances.
mon père quant à lui n'est pas hostile, mais dit en clair qu'il ne veut pas parler du passé.
ma mère m'a demandé d'en parler avec lui, et de voir s'il est possible d'organiser quelque chose.
J'ai eu un appel hier soir, de lui, après que ma mère lui ait dit que j'allais surement l'appeler. J'étais en train de coucher les enfants, et c'est Léo qui a répondu. Léo me dit "tu dois rappeler ton frère", ce que je fais. Là, il me dit, "c'est pas moi qui t'ait appelé, ça doit être Philippe" (j'ai 2 frères
).
J'explique, calmement, ce que je viens d'écrire, en d'autres termes, mais en dressant toutefois un tableau de la situation peu réjouissant.
Là dessus, mon frère me dit "en fait, t'en a rien à foutre de ma gueule, y'a que le père qui compte, parce que ce n'est pas moi qui veut pas le voir, c'est lui qui refuse". Je réponds que je ne suis pas là pour compter les points, que l'important est ailleurs.
Calimero a continué ses railleries pendant 10 minutes, et au final, j'ai beuglé dans le téléphone "tu me fais chier" et j'ai raccroché. Il a rappelé, zhom a pris, en lui disant que je refusais de lui parler.
voulez savoir ce que calimero a dit "j'avais pas envie de lui faire plaisir, mais j'ai déconné, j'ai dis des conneries, allez passe moi ma petite soeur". J'ai RE raccroché.
et c'est bien lui qui a appelé la première fois, ce n'est pas mon autre frère
quand je vois mon père, quand je pense à l'état dans lequel je l'ai vu, il a pu faire des saloperies oui, c'est vrai, ce n'est pas un père attentionné, câlin, etc etc etc..... je l'ai déjà dis, il est ce qu'il est
aujourd'hui c'est un homme complètement diminué, affaibli, sans défense, et l'idée que cet abruti puisse aller le voir et lui dire les saloperies qu'il m'a dites hiers, je crois que je pourrais devenir méchante à mon tour.
voilà, j'avais besoin de vider mon sac. Je ne vais pas le rappeler, mais j'ai son adresse et je vais lui écrire. y'a des choses qu'il ne me laissera pas dire, au moins, écrites, il déchirera, ou au moins il lira peut être, mais ne pourra pas m'interrompre.