Oulà, vous touchez un sujet qui me tient très à c?ur pour le vivre pleinement avec mes gosses.
Avant je pensais comme vous, à quoi ça sert de pousser ses enfants, en faire des enfants pas adaptés au monde extérieur, souvent mal dans leur peau, être dans le monde du travail à l'âge de l'adolescence, etc, etc...
Mais
ça nous est tombé dessus sans qu'on le voit venir. Mon fils aîné a été diagnostiqué précoce en CP (et même HQI) après des années de galère en maternelle.
Nous ne l'avons jamais poussé dans quoi que ce soit, nous ne lui avons jamais appris le programme scolaire avant ni même après la maitresse. Il a évolué comme il le souhaitait. Je dirai même au contraire nous l'avons brimé sans savoir que c'était un réel besoin de répondre à ses questions. Et je pense qu'en agissant ainsi nous parents avons été à l'origine de ses mal êtres. Et ce n'est pas facile à supporter cette idée.
Quand il nous sollicitait pour un apprentissage "x", on lui répondait "tu le verras à l'école avec ta maitresse", en pensant si on lui explique maintenant que va-t-il faire en classe. Lui le vivait très mal et devenait infernal à l'école.
En CP, il apprenait les planches anatomiques des squelettes de dinosaures par c?ur, alors que la plupart des élèves commençait à déchiffrer leurs premières syllabes. Vous me pensez assez stupide pour le lui avoir demander
En CP, il a découvert le fonctionnement des multiplications. Nous ne lui avons jamais expliqué. Il a simplement réfléchi. Un matin il joue dans a chambre en se levant, puis descend me rejoindre et me dit " 2* 3 c'est pareil que 3*2 et ça fait 6".
La psy nous a ouvert les yeux "apportez de l'eau à son moulin, il en a besoin".
Il n'y a pas que les apprentissages scolaires qui peuvent les aider ses gosses là
Aujourd'hui, il lit des romans d'ado, 400 à 600 pages en 3 jours ou plutôt 3 soirs puisque dans la journée, il est à l'école. Je ne le lui ai jamais demandé mais je m'assure de lui fournir de la matière première. Nous allons régulièrement à la bibliothèque, nous achetons qq fois. L'argent qu'il a reçu pour Noël, nous sommes allez à Nature et Découverte, il n'a pris que des livres.
J'ai lu, beaucoup lu sur le sujet, participé çà des forums de discussion de parents d'enfants précoces. Et on s'aperçoit, tout comme nous avons des préjugés sur les grossesses gémellaires et la gémellité (puisqu'ici tout le monde en connait un rayon), les même préjugés existent sur la précocité.
Renseignez vous un peu plus avant d'en discuter. Vous verrez, ce n'est pas toujours simple à vivre au quotidien. Loin de là.
J'aurais préféré avoir des enfants normaux (les jujus prennent le même chemin, un l'assume et l'autre non, ça nous assure encore de beaux jours de galère), heureux de vivre, épanouis.
Je m'en contre fous de leur réussite scolaire. Je souhaite simplement qu'ils se sentent bien à l'école parce que pour l'instant c'est leur cadre de vie. Passer 6H par jour dans un lieu qui pour lui est un endroit source de mal être, de non épanouissement, ce n'est pas cool du tout pour eux.
Ce n'est pas la pression qui les rend malheureux, c'est la non reconnaissance de leur différence.
Quand nous sommes sorti du bureau de la psy (test à la demande de l'enseignante), mon gosse s'est métamorphosé. Quelqu'un d'autre que ses parents venait de lui confirmer qu'il est normal.
Vous imaginez le mal être pour moi de réaliser que mon fils se croyait "taré" (dans le sens porteur d'une tare
). Lui sentait bien sa différence. C'est dur, très dur.
Je ne vous dis pas le nombre de nuits blanches à pleurer sans savoir ce que nous allions faire de lui. Malheureux à l'école mais où le placer. Vous pensez sincèrement que les parents sont capables de çà
pousser leur enfant à le rendre malheureux et être malheureux eux mêmes
Quand il pose des questions aux instit dans le cadre de la leçon du jour, surtout en histoire (plus sujet à discussion que les maths ou le français), bien souvent il n'a pas de réponse, soit parce que l'instit ne veut pas rentrer dans des détails (dont la majorité de la classe ne pourrait pas ou ne voudrait pas suivre), parfois parce que l'instit ne connait pas la réponse
Je ne sais combien de fois il m'a dit "c'est nul l'école, je n'y apprends rien". Que répondre à çà ...
Je vous rassure, il sait aussi jouer seul, avec des copains, avec ses frères, créer des histoires, inventé des jeux, etc.. Sa passion, écrire un livre d'histoire...
Je vous rassure aussi, nous le félicitons pour les bonnes notes (il n'a jamais de mauvaises) mais nous n'exigeons jamais de résultats. Tout ce que nous lui demandons est de faire de son mieux et peu importe la note.
Désolée pour le pavé, mais on lit ici et ailleurs trop d'idées reçues. Est-ce la jalousie qui fait médire ainsi ?