Bonjour Izaza,
Tu as vraiment de quoi être en colère, je te comprends tout à fait et j'espère que la mise au point, aura un effet favorable pour toi et une prise de conscience pour certains...
Moi aussi, j'ai eu des moments où j'ai pensé "quelle grossesse de me*de" !
Je me suis sentie parfois également prisonnière de cette grossesse gémellaire pathologique : combien de fois j'ai eu envie de tout valser lorsque j'étais hospitalisée loin de ma famille...
Combien de fois je me suis considérée comme un incubateur sur pattes et non une femme enceinte !
Mais à chaque fois dans ces moments, mon bébé miracle me donner un coup dans mon ventre comme pour montrer qu'il était là et qu'il avait encore besoin de moi pour tenir, grandir et naître dans de bonnes conditions...
Alors mes idées noires s'effacaient et mon espoir reprennait le dessus, je me regonflais de patience et de courage...
De Courage, oui c'est bien cette force mentale dont on a besoin pour traverser ce genre d'épreuve que la vie nous impose...
Moi aussi, je n'ai eu que très peu de répit avec ma grossesse gémellaire pathologique et lorsque ces moments étaient là, j'en profitais à fond et je puissais ma force psychologique dans ces seuls moments.
La force physique elle, elle se récupère en essayant de dormir plus de 3-4 heures d'affilée, en faisant des exercices que la kiné hospitalière me disait de faire, en essayant de garder une alimentation convenable, en discutant avec la psy hospitalière et les sages-femmes... Mais franchement la force physique reviendra bien quelques mois la naissance, quand tu sera à la maison entourée de ton mari et de tes enfants...
Oui c'est vrai, que dans ce genre de grossesse gémellaire compliquée, on découvre que l'on a des limites... J'en sais que trop bien...
Moi aussi j'ai refusé dans un premier temps, la césarienne en elle-même et puis la césarienne avec péridurale... On voulait encore me déposséder encore de ma grossesse, de mon accouchement, de mon bébé miracle, de mes jumeaux, de cet instant magique qui survient losqu'un enfant paraît !
J'étais partagée entre :
- l'envie d'en finir une bonne fois pour toute et rapidement (marre de cet état, marre de cette grossesse de me*de, marre de vivre cela) pour être chez moi auprès des miens,
- l'envie que mon bébé miracle naisse dans les meilleures conditions et là, mon instinct de future mère que je commençais à réaliser et à intégrer, prennait le dessus,
- l'envie de ne pas accoucher, car quelque part je voulais garder avec moi mon bébé décédé...
Je crois que je ne pouvais pas envisager la naissance de mon bébé miracle, sans régler avant le devenir de mon bébé décédé...
C'est donc à ce moment là que je me suis penchée sur les infos et démarches possibles pour lui (documents que l'on m'avait remis à mon entrée à l'hôpital, à 25 SA, et que j'avais refusé de consulter à mon arrivée alors que j'étais si heureuse d'avoir réussi à franchir ce cap pour mon bébé miracle).
Pendant une semaine, mon mari et moi-même avons réfléchi et pris des décisions pour notre fils décédé...
Et puis, une fois les démarches effectuées, je me suis sentie un peu plus libérée de ce poids mais la douleur de la perte de mon bébé n'était pas moindre...
Et puis, l'idée de la césarienne a fait son chemin...
Je voulais entendre crier mon bébé miracle à sa naissance, je voulais au moins vivre cela !
De plus, la césarienne était la meilleure condition de naissance pour mon bébé : un accouchement par voir basse était trop dangeureux pour lui et cela aurait mis sa vie en péril.
Alors j'ai fini par accepter, encore prenant sur moi, en ne pensant qu'à cela et pas mon bébé décédé.
J'ai mis comme un voile sur mon bébé décédé, j'ai mis en suspends mes pleurs pour lui pour ne penser qu'à mon bébé miracle, à sa naissance, à sa vie : mon désir le plus cher était de le serrer dans mes bras, de l'entendre respirer, de le voir bouger...
Je voulais créer avec lui le lien que je n'avais pas encore eu le courage de faire : l'investir et l'acceuillir dans ma vie, l'aimer de tout mon coeur et de toute mon âme...
Tu as raison IZAZA de vouloir en parler avec l'équipe médicale, les sages-femmes, la psy : il faut que tu prépares cette future naissance physiquement et psychologiquement.
En tout cas, on est là pour écouter tes craintes, tes doutes, tes peurs, tes envies...
Bien du courage à toi et ton mari !
Profites à fond de ton séjour à la maison auprès de ta fille et ta famille!
Plein d'ondes positives pour la suite...

Caroline