Bonjour,
Comme je commence à suivre plusieurs fils sur le forum et à faire connaissance avec les un(e)s et les autres, je voudrais moi aussi me présenter à vous. Je vous préviens, ça risque d'être long : je ne sais pas faire court et ma vie n'a pas été un long fleuve tranquille... Je vais en plus commencer par le début, parce qu'il y a plein de détails importants qui remontent à loin. Bonne lecture, j'espère ne pas vous ennuyer
.
Le début, c'est donc une enfance très heureuse en RP, avec des parents aimants, jeunes et pleins d'entrain, dans l'enseignement, et un frère de 13 mois mon cadet. Le décès accidentel de mon père lorsque j'avais 13 ans, juste avant notre départ pour la Réunion.
De 13 à 18 ans, la Réunion, donc, une adolescence au soleil, pas toujours facile, un peu ennuyeuse, entre la plage et les fêtes. A 18 ans, le désir de quitter l'île pour vivre quelque chose de plus épanouissant au niveau intellectuel : deux ans d'études à Aix-en-Provence. Puis une bourse pour une licence à Berlin. Aaahhh... Là, une vie trépidante a commencé ! Découverte de plein de cultures, des études passionnantes, des rencontres et des amitiés, la vie de la grande ville, Berlin après la réunification...
A 23 ans, je perdais ma mère, brutalement aussi. Je suis restée à Berlin, ai fait une petite pause dans mes études, histoire de vivre mon deuil, ai vécu de petits boulots en tous genres (serveuse, agent de sécurité, secrétaire, testeur de logiciels, cours particuliers, agent administratif dans un centre de recherche, aide-bibliothécaire, fille au pair, traductrice...). Mon diplôme (de sociolinguistique) en poche à 27 ans, j'ai décidé de commencer une thèse. Nouvelle bourse, un an au Québec. La découverte d'une vie épanouie et heureuse, d'une appréhension du quotidien positive et sereine. Mais au retour, point de thèse parce que...
A cette époque-là, j'ai rencontré mon premier mari, un Allemand. Nous voulions nous installer au Québec, puis après mûre réflexion, nous avons choisi le sud ouest de la France. Il voulait un moulin à eau, pour y produire de l'électricité, y faire de la farine, moi je comptais y faire des gîtes. J'avais l'argent de la maison de ma mère, nous nous sommes donc installés dans la région de notre choix, dans le lieu que nous avions choisi. L'idylle n'a pas duré, elle s'est transformée en cauchemar.
De retour en France, avec en plus un mari qui ne voulait pas travailler, il m'a fallu réapprendre à connaître la civilisation et les mœurs françaises.... oubliées après 9 ans passés à l'étranger. Quelques petits boulots à droite à gauche, et j'ai vite compris que mon tempérament était incompatible avec le fonctionnement de l'entreprise en France. Trop habituée à ce que mon avis soit pris en compte, à avoir l'impression de n'être pas qu'un pion qu'on bouge à sa guise, dans mes boulots en Allemagne. J'ai répondu à une annonce de l'ANPE : on cherchait un remplaçant en collège pour l'anglais et l'allemand. Mes premiers pas dans l'enseignement, alors que j'avais toujours tout fait pour ne pas faire "comme papa et maman". Il a fallu me rendre à l'évidence : de tout ce que j'avais pu vivre et observer comme milieux et comme métiers, c'était celui qui me plaisait le plus. J'avais 30 ans
. Un an de remplacements dans le secondaire puis dans le primaire (privé), puis le concours et... la 2è année d'IUFM à la rentrée suivante, à Bordeaux, 1h30 de route depuis chez moi. Dur dur. L'année suivante, premier poste à 1h de route. A la fin de cette année-là, je quittais mon mari.
Je connaissais celui qui allait devenir mon grand amour depuis déjà 3 ans, notre amitié s'était renforcée au fil du temps. Nous nous sommes rencontrés dans un moulin (il est passionné de machines, de moulins, de mécanique... son métier, c'est de concevoir des machines agricoles) à mon retour en France. J'avais 32 ans, lui 29, nous voulions des enfants. Ce fut dit dès le premier jour
. J'ai emménagé chez lui de suite, puis nous avons trouvé une grande maison à la campagne, au milieu des champs et des bois. L'endroit rêvé pour fonder une famille. Mais au bout d'un an, nos efforts étaient vains, toujours pas de bébé en vue.
Hystérosalpingographie, analyse du sperme, test de Huhner... trop peu de chances d'y arriver. La gynéco nous a orientés sur Toulouse pour des examens plus poussés. Nous avons entrevu un long voyage tourmenté et douloureux. Mais... quinze jours après le fameux test de Huhner si peu concluant... retard de règles de 24h, test de grossesse... positif !
La fin de ma 1ère grossesse a été terrible : alitée pour MAP, diabète gestationnel sous insuline, déclenchement à 15 jours du terme, accouchement long (36h) et douloureux (pose de la péri trop tard, intolérance à la morphine... une horreur !).
Mais après, que du bonheur avec un bébé super facile à vivre, la découverte du maternage : allaitement, portage, co-dodo, couches lavables.... un papa présent à 100% pour moi et pour le bébé. Deuxième bébé surprise en route deux mois avant notre mariage. Cette deuxième grossesse a été un pur bonheur, l'accouchement pareil, sans péri ni épisio. J'ai repris le travail à chaque fois après les naissances, à temps partiel, dans des écoles plus proches de chez nous. J'ai intégré un petit groupe de 5 enseignants qui s'occupent d'accompagner les collègues dans l'utilisation de l'outil informatique à l'école. Beaucoup de temps et d'énergie !
Nous avons réfléchi à faire un troisième, nous en avions très envie. Mais de mon côté, je me disais que 3, ça suffirait. Dernière grossesse, donc... et là, ô surprise, ils sont deux ! Un gars et une fille. Double bonheur
... et ils doivent arriver dans 3 mois maintenant... quand Alban aura 3,5 ans et Victor 21 mois. Inutile de vous détailler la tête des gens qui apprennent la nouvelle : déjà des jumeaux, ouh lala... mais avec les deux autres en bas-âge en plus...
Nous, nous sommes hyper heureux, certes conscients que nous vivons nos dernières heures de tranquillité (relative, tout de même !) avant longtemps...
J'ai l'intention de prendre un congé parental suite à mon congé maternité, jusqu'aux 3 ans des jumeaux. Impossible de m'investir dans mon travail à fond comme je le fais et de vivre mon rôle de mère sereinement, pour donner à mes 4 petits toute l'attention et l'amour dont ils ont besoin. Et je pense même à une reconversion : ateliers de théâtre pour les enfants, contage, traduction... Une nouvelle aventure commence donc pour nous tous, et comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, nous verrons bien de quoi elle sera faite
. Mais j'ai décidé un jour de prendre ma vie en main, et d'en faire ce que je pouvais de mieux avec les moyens et les paramètres dont je disposais. Depuis quelques années, j'ai ma dose de bonheur, je souhaite juste que le vent ne revire pas...
Je vous avais prévenu, ce fut un peu long...
Merci de m'avoir lue !