Coucou les filles!
Je vois que c'est la journée nostalgie! C'est sûrement la fin de l'année qui nous rend comme ça d'autant plus qu'il y a tout juste un an on apprenait qu'on était enceinte (pour moi ce fut le 17 décembre mais on a su qu'il y en avait 2 le 1er février). Alors oui, moi aussi j'y repense très souvent à cette grossesse.
GROSSESSE vous avez dit?
Ha non, pour moi c'était plutôt une MALADIE! Donc beaucoup de frustrations!
En dehors du test positif et de l'annonce des jumeaux qui fut une extraordinaire nouvelle, je ne garde pas de bon souvenir!
Dès qu'on a su que c'était des jumeaux on m'a mise en garde sur les risques et quand l'échographe nous a appris que c'était une mono-bi ça a empiré.
On était très stressé à cause du RCIU sur MAIWENN et puis j'ai été hospitalisée à Brest (1h de chez moi) à la 29ème semaine jusqu'à la fin soit près de 2 mois.
L'hôpital le seul point positif ce sont les rencontres avec d'autres mamans hospitalisées avec qui je garde toujours contact. On a traversé des moments difficiles ensemble, on s'est soutenue, ça créer des liens forts!
A l'hôpital, j'avais l'impression de bien m'y être adapter: au rythme, aux examens, au manque d'intimité mais en fait j'intériorisais tout: j'étais là pour mes bébés et je devais être forte pour elles. Seulement à un moment donné ça se retourne contre vous et de retour à la maison et toujours aujourd'hui j'y pense tous les jours, j'en fait des cauchemars et quand je suis amenée à en parler ça me fait pleurer!

En fait je n'étais qu'un utérus en surveillance.
-Être réveillé tous les matins par une aide soignante pour le petit dej, le pire c'était le jeudi: jour de la prise de sang. La sage femme arrivait à 6h30 et me faisait la piqure alors que j'étais encore endormie. En plus une fois, j'ai eu droit à 1 étudiante qui m'a loupé, elle a du recommencer, j'ai eu super mal et 2 gros bleues pendant 2 semaines!
Aujourd'hui je dois retourner au labo pour des exams et je repousse. Ce sera au dernier moment avec une grosse boule au ventre. J'aimais déjà pas les piqures mais maintenant c'est encore pire que tout!
-L'angoisse des exams: 2 monitoring par jour pour voir si tout va bien et si 1 des 2 décrochent, c'est direct le bloc. Alors après chaque monito j'appelais mon homme pour le rassurer! Parfois ça durait plus d'une heure pour avoir des résultats satisfaisants! Bref, le stress 2 fois par jour!
Plus 2 echo par semaines pour vérifier les dopplers et la croissance des bébés. Heureusement que les dopplers étaient stables car côté croissance l'écart s'agrandissait entre les 2 puces et c'était dur à vivre!
Et puis il y a eu la césarienne: j'aurais rêver d'un accouchement par VB. Elles avaient toutes les 2 la tête en bas donc pour moi il n'était pas question de césarienne. Mais comme elles étaient petites , la VB était risquée pour elles. Le travail les aurait fatiguées surtout MAIWENN (la plus petite) qui serait sortie en 2nd. Elles n'auraient peut-être pas supportées.
Et puis aujourd'hui j'ai cette cicatrice que je trouve moche qui me rappelle tout ça!
Sinon en elle-même, la césarienne s'est bien passée, elle était programmée. Elles sont nées à 34+5jours. J'ai juste du attendre 2h dans le bloc, les bras en croix avec les perf parce qu'ils n'avaient pas reçu les résultats de ma prise de sang du matin.Heureusement Enrique a eu la possibilité de venir me tenir compagnie et c'était très agréable!
Elles sont nées à 11h26 et 11h27. Elles m'ont été présentées, j'ai pu leur parler et les embrasser et ensuite elles sont parties en neonat. Je ne les aient revu que le lendemain après-midi soit plus de 24h après leur naissance. j'aurais été incapable d'aller les voir avant. Elles étaient 1 étage au dessus et j'étais très fatiguée. Heureusement que mon homme était là pour prendre des photos pour me les montrer.
La néonat aussi c'était dur! Elles étaient si petites et si fragiles!
Romane avait des problèmes avec sa respiration. Elle avait des lunettes à oxygène et désaturait régulièrement. On voyait les infirmières arrivées en urgence autour d'elle pour lui mettre la queue de rat alors que nous on s'était rendu compte de rien. Il a même été question de l'envoyer en réa pour l'intuber et lui faire une cure de surfactant. Heureusement tout s'est améliorer 1 semaine après lorsqu'elles ont été mises dans la même couveuse. La présence de sa sœur l'a appésé.
Dès le lendemain on a pu les avoir en peau à peau mais je n'ai pas pu vraiment les prendre dans mes bras avant 1 semaine.
Concernant l'allaitement, à l'annonce de la double grossesse, je me suis dit que je serais incapable d'en allaiter 2 en même temps. Mais lorsque j'ai été hospitalisée j'ai bien compris que le lait maternel serait la meilleure alimentation pour des bébés préma donc j'avais pris la décision de tirer mon lait. Ce que j'ai fait dès mon retour dans la chambre sauf que j'ai jamais eu de monter de lait et à Brest ils sont très pro allaitement alors tous les jours, on me demandait combien de fois je m'étais tirer mon lait et s'était toujours insuffisant. Donc j'ai tirer le peu de lait que j'avais tant qu'elles étaient à l'hôpital et j'ai arrêter.
Mais j'aurai tellement voulu leur apporter plus et leur donner encore un peu de moi!
Ma grossesse ne s'était déjà pas bien passée mais en plus j'étais pas capable d'assurer pour elles maintenant qu'elles étaient là!
Très très grosse frustration!
Et puis il y a eu tous ces allers retours entre Quimper et Brest (1h de route). On dormait 1 nuit sur Brest chez un frère à Enrique et une nuit à Quimper. On était tout le temps en train de déménager, ça nous a couté très cher en essence, et les vibrations de la voiture me faisait très mal à la cicatrice à tel point qu'un soir on a du appeler SOS médecin pour qu'il me prescrive un anti douleur plus fort! Je marchais plier en deux et en canard! L'horreur! Je ne me reconnaissais pas, je n'arrêtais pas de pleurer!
Et puis il y a enfin eu le retour à la maison! Le bonheur!
Sauf que le soir de leur arrivée j'ai appris le suicide de mon cousin adoré: 27 ans et père d'un garçon de 4 ans. J'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave en allant sur facebook. Mes parents n'avaient rien voulu me dire pour que je profite de cette première journée avec elles à la maison.
J'étais déjà très fragile psychologiquement mais là c'était le coup de massue!
Heureusement que mon homme est là me pour me soutenir! Il voit tout de suite quand ça ne va pas mais aujourd'hui je me sens plus fragile psychologiquement qu'avant! Je suis beaucoup plus à fleur de peau et je pleure facilement!
Je devrais sûrement aller voir un psy pour vider tout ça mais quand, parce que j'ai vraiment pas le temps!
Heureusement que vous êtes là aussi, parce qu'écrire tout ça me fait beaucoup de bien. Je fais mon auto thérapie!
Désolée pour le pavé mais ça fait du bien! Bonne nuit à toute!