Je recopie un courriel de ma meilleure amie médecin dans un hosto de Région Parisienne
(pas le même que celui où zhom travaillait)
Vous allez voir que ça corrobore vos expériences...
[...]
Finalement je me lance : brigade 1 chez nous c'est un(e) infirmier(e) intérimaire qui ne connait pas l'hôpital et encore moins le service.
Ils sont là de plus en plus souvent puisque "on n'arrive pas à recruter d'infirmiers"....en même temps sans mettre d'annonce c'est pas facile...
(Ou alors y a un gars que j'ai pas vu devant l'hosto avec un porte voix
)
Une fois qu'intérim 1 a fait quelques conneries dans le service (Ah, vous êtes en hypoglycémie madame P ? dommage, il n'y a rien pour vous resucrer dans le service ...ferme la porte et s'en va..). Je passe sous silence tout ce qui n'est pas fait et rattrappé (j'espère) par la collègue qui suit qui elle, est du service (j'espère).
Une fois qu'intérim 1 a pris ses marques disais-je, si on a besoin le lendemain, on nous envoie intérim 2...alors qu'intérim 1 est envoyée dans le service d'en face, histoire de répartir les nuisances...
Et puis quand elle est en service de nuit intérim 3 (forcément si vous m'avez suivie ça ne peut pas être 1 ni 2 ), elle est seule avec une aide soignante (du service j'espère) pour 30 malades.
ça rassure hein?
Un patient, débutant son hospitalisation un jour de grève nationale m'a dit "j'ai pas choisi mon jour pour être hospitalisé, c'est "effectif minimum" je suppose ?"
J'ai pu le rassurer sans peine : nous sommes tous les jours en effectif minimum monsieur, si on devait encore diminuer l'effectif il n'y aurait plus que des patients dans l'hôpital...
En clair, vous ne verrez pas la différence !
Nous ne sommes jamais entendus car nous ne pouvons pas fermer les hôpitaux pour aller manifester.
Nous pourrions envisager de ne délivrer que les soins "urgents" mais nous ne trouvons plus le temps de faire autre chose que les soins urgents (là j'exagère un peu et j'en profite,
sans démagogie aucune, pour rendre hommage à nos équipes soignantes, infirmières et aides soignantes qui malgré qu'elles soient en sous effectif font vraiment de leur mieux pour aller au delà des soins techniques, pour donner chaleur et humanité à leurs gestes).
C'est sur ce dévouement et cette conscience professionnelle que comptent notre administration hospitalière pour nous en demander toujours un peu plus.
Voilà, un coup de gueule, ça fait du bien.
Il faudrait que les patients, lorsqu'ils sont contents de l'hospi (c'est toujours les lettres des mécontents qu'on reçoit et il n'y en a pas tant que ça finalement) écrivent à la direction de l'hôpital concerné pour dire qu'ils sont contents mais combien ils nous voient courir partout (ce sont leurs propres termes que je rapporte).
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