J'ai enfin pu voir l'émission aussi et je me suis
parfaitement retrouvée dans le reportage, dans les témoignages des 2 parents présents (
à Nicolas et Mouman, je sais pas si on peut dire ton prénom, alors je donne ton pseudo), dans les dires de la psy. Je ne vois pas ce qui a provoqué un tel tollé ici, car les discussions sont basées sur les témoignages des parents présents et ne sont en aucun cas une généralité.
J'ai trouvé l'intervention de la vice présidente très pertinente et suis révoltée à l'idée des différences entre départements pour les aides
J'ai pris des notes pdt l'émission et voici les points principaux qui m'ont interpellée :
- la difficulté à trouver une
bonne organisation, n'ayant jamais eu d'enfant
-
ne pas avoir de plaisir à s'occuper des bébés car on doit vite enchainer sur le 2e puis tenir aussi la maison, d'où l'impression d'etre une machine, sans avoir de temps pour souffler. Avec le recul, un peu d'aide m'aurait permis de me sentir mieux de ce coté mais c'était impossible (pas de famille ds le coin).
- la
contrainte temps est omniprésente, et c'est cela qui gache tout.
- comme la femme présente sur le plateau, j'ai eu moi aussi envie de partir (pour aller où ??), de tout abandonner car j'étais à bout de nerfs, de fatigue, pour avoir enfin un peu de tps pour souffler.
-
pas le temps de communiquer avec Eric, donc encore moins de temps pour une relation de couple, pour une sortie à 2 qui aurait été salvatrice.
- cette
impossibilité de penser à l'avenir, etre dans le présent à 300%, gérer le quotidien étouffant.
- le manque de sommeil n'a pas été trop fort chez nous, car notre organisation a payé et Eric m'a bcp aidée. De plus, j'ai l'habitude de dormir en fractionné, je dors tjs comme cela.
- Comme Nicolas, je me suis "sauvée" au travail, quand j'ai pu reprendre (les bébés avaient 7 mois) : quel bonheur d'avoir une vie sociale et de ne plus etre seule toute la journée à faire tout le temps la meme chose !!!
Coté psy, je suis d'accord avec :
- la
frustration de ne pouvoir s'occuper autant qu'on le voudrait des bébés, car on doit diviser son temps en 2
- la
culpabilité d'agir ainsi car on a conscience de ne pas faire bien pour ses enfants (ex : ds le reportage, la maman dit "c'est dur de dire non à un bébé qui pleure pour un calin", c'était mon ressenti)
-
l'angoisse, le stress déclenché chez moi par les pleurs conjugués ou en alternance des 2, ce qui fait qu'on n'a jamais un moment de calme (dans le reportage, on voir la maman manger en 5 min avec un bébé sur les bras, l'un dort et l'autre pas, pas de répit : je me suis vue !!!)
- cette
obligation d'etre heureux, et meme doublement, qui nous renforce dans notre culpabilité de ne pas l'etre, nous montre qu'on est nul de ne pas réussir à tout faire.
-
l'incompréhension des gens qui ne sont pas passé par là, très bien illustré par les réactions de certaines ici, très vindicatives, mais aussi par les réflexions de l'entourage au moment des faits, qui renforcent encore notre impression d'etre des incapables.
Donc bravo pour cette émission, merci à Nicolas pour son témoignage qui m'a fait bcp de bien, car enfin, je ne suis plus seule à penser ce que je pense (et à le dire aussi, je me suis assez souvent faite "rabrouée" pour mes propos "négationnistes").
LN