Nous pensions vous annoncer plus tôt la naissance de nos gros poupons (Raphaël : 2,9 kgs et Charles : 3,06 kgs), mais les choses ont été plus compliquées que prévu.
Je suis entrée en clinique le 11 novembre comme prévu, pour césarienne programmée le 12/11, à 38 SA un peu passées, avec des prévisions de poids super bonnes pour les loulous. Donc nous n'avions aucune inquiétude pour leur santé, et nous étions super sereins.
Je passe rapidement sur la césarienne, qui ne m'a clairement pas laissé un souvenir impérissable : grosse trouille, tremblements de la tête aux pieds, pas de douleur du tout, mais sensation de ce qui se passe : quand on m'a ouverte, je pouvais encore bouger les orteils.... j'ai demandé au gynéco si c'était normal, il a alors posé la question à l'anesthésiste (ça rassure !!!!). C'est donc là que j'ai découvert qu'on pouvait tout à fait sentir ce qu'on vous fait sans pour autant souffrir, mais pour une chochotte comme moi c'était chaud à supporter.... en plus, ça sentait le cochon grillé, sauf que là, le cochon, c'était moi... me serais bien barrée en courant...
Bref, la césarienne s'est bien passée, même si ça m'a fait à peu près le même effet émotionnel que l'ablation d'un kyste... on m'a annoncé "Raphaël est né", et j'ai rien vu rien entendu. Une minute plus tard, au moment de la naissance de Charles, j'ai enfin entendu Raphaël et on me l'a amené pour un rapide bisou. Pas de caresse car bras ficelés à droite et à gauche sur table d'intervention... On m'a rapidement annoncé la naissance de Charles, on me l'a montré rapidement tout couvert de vernix et de sang. Tout avait l'air ok.
Suis arrivée en salle de réveil toute jouasse, je faisais plein d'efforts pour bouger mes jambes rapidement pour remonter très vite voir ma troupe. Je n'avais mal nulle part. Bref, ça allait bien.
Le gynéco vient me voir, et m'annonce que Charles a de légères difficultés respiratoires sans gravité, mais qu'il a besoin d'un coup de pouce et que donc on l'évacue à Forbach (mat niveau II) pour une hospitalisation de 24 à 48 h. Il m'annonce aussi... que Raphaël, qui à priori va très bien, sera évacué avec lui à la demande de Forbach... Je demande si je peux suivre, il me répond que non, pas aujourd'hui. Je lui dis que je voulais allaiter, il me répond que je pourrai quand même, mais plus tard.
Je demande si je peux les voir, il me dit non... J'ai eu du mal à comprendre ce qui se passait. Finalement, les ambulanciers m'ont quand même amené la couveuse en salle de réveil pour que je voie les bébés, mais Charles tournait le dos, je n'ai donc vu que Raphaël. Derrière ça je suis remontée très vite en chambre, et j'ai vécu deux heures vraiment dûres. Le moral est malgré tout revenu très vite car les nouvelles étaient plutôt rassurantes : problème à priori vraiment pas grave quoique.. non identifié... Bref, je ne me sentais pas encore vraiment maman, n'ayant plus ni ventre ni bébés, et j'ai profité de la journée pour somnoler un peu après la nuit blanche de la veille (qui peut dormir avant une césa programmée ?). Denis a fait des aller - retour entre Forbach et St Avold, il m'a ramené des photos des bébés (la mat de Forbach prend et développe des photos pour les mamans ! sympa non ?) et j'ai enfin pu découvrir le visage de Charles en photo vers 16h. Là, on m'a annoncé que le problème de Charles ne s'aggravait pas, mais ne s'améliorait pas non plus, et qu'il devait être transféré à Nancy (niveau III). Re-choc, mais la bonne nouvelle c'est qu'on me rendait Raphaël. Je l'ai eu dans les bras vers 17h. C'est long, 9h sans bébé. En fait, je pense que Forbach avait demandé à l'avoir pour vérifier qu'il ne couvait pas le même souci que son frère.
Bon, Raphaël est super mignon, et n'a aucun souci de santé, mais il a eu un démarrage "faiblard" : il préférait passer 12h à dormir plutôt que manger. Il a pris sa 1ère tétée à 4h du matin le 13 nov. Il s'est retrouvé en hypoglycémie le lendemain de sa naissance.... Quelques soucis de démarrage donc, mais rien de grave. Il s'est très bien mis au sein, et je crois qu'à ce jour nous sommes tirés d'affaire avec lui, même s'il n'a tjs pas repris son pds de naissance...
Revenons en à Charles. Il est donc arrivé à Nancy le 12 au soir où il a été hospitalisé en Réa... Chose que j'étais convaincue qu'il ne connaitrait jamais vu son terme et son pds, mais bon...
On lui a diagnostiqué un pneumomédiastin, c'est de l'air autour du coeur. Ca semble impressionnant comme ça, mais en fait c'est aussi rare que bénin. Le souci, c'est que pour guérir, il faut dormir, donc mon doudou a été mis sous respirateur artificiel et sédaté pendant quelques jours.
Raphaël et moi avons été transférés à Nancy le jeudi 13. Ils m'ont accueillie avec un bilan de santé assez lourd (suspicion d'infection sur Charles, vous auriez pas un germe madame ? bonjour le sentiment de culpabilité.....) J'ai pu voir mon Charles le soir même, ce qui m'a valu une nuit terrible. C'est horrible la réa néonat ! quel choc de voir son enfant perfusé dans le doigt, le crâne, le nombril, agité des spasmes du respirateur.... et puis bon, une sensation d'injustice aussi, de voir son "petit" de 3 kilos passés hospitalisé dans un service plutôt dédié aux grands prémas, et où tous les bébés autour font à vue de nez entre 600 g et 1,5 kg.... Cherchez l'erreur....
Mais les gros bébés récupèrent vite. Nous avons eu de bonnes nouvelles tous les jours. On lui a retiré le respirateur en 24 heure. Son dispositif d'alimentation en oxygène a été allégé à vitesse grand V de demi journée en demi journée. Je l'ai vu le jeudi, je lui ai fait un bisou le vendredi, je l'ai eu dans les bras le samedi, et il a pu téter dès le dimanche après midi... Le lundi il est passé au service de soins intensifs, au même étage que la maternité où j'avais ma chambre. J'ai donc pu à compter de ce jour là aller le voir toute seule, ce qui permettait que Denis et moi on se répartisse le boulot. A compter du mardi j'ai assuré toutes les tétées de deux doudous (une tétée toute les heure 1/2... avec 5 minutes de trajet pour aller allaiter Charles). J'ai fini un peu en vrac, mais la mat parlait de me renvoyer chez moi, alors je voulais leur montrer qu'il ne fallait pas nous séparer parce que l'allaitement marchait bien ! Et puis Charles a été considéré comme guéri, ils n'ont pas voulu le laisser sortir tout de suite pour cause de perte de poids importante, et "au cas où". Bref, je l'ai récupéré en chambre mercredi, et après négociation (pas de grosse reprise de pds) on nous a laissé sortir de la mat jeudi... le bonheur !
On n'a jamais compris ce qui s'est passé et pourquoi il a eu ce problème. Toutes les recherches de germe concernant une possible infection n'ont rien donné. Il est possible que la césa ait joué un rôle : dans les naissances par voie basse, les poumons du bébé sont tellement comprimés qu'ils évacuent tout le liquide amniotique. Charles, lui, aurait bu une grosse tasse, qui lui a retiré son surfactant, et qui aurait causé le pneumomédiastin... Tout ça au conditionnel on n'est sûrs de rien, à part du fait qu'il est guéri et qu'aucune séquelle n'est à redouter.
En tous cas, le démarrage dans la vie de Charles nous laissera des souvenirs ! Heureusement que Raphaël était là ! Je plains les mamans qui vivent ça avec un seul bébé...
Pour ceux qui ne sont pas "morts avant la fin de la lecture de ce message" (dixit mon tendre époux), parlons du très positif :
1 - Denis a pu dormir avec moi à Nancy, et on ne s'est quasiment pas quittés, ce qui a permis d'être présents quasiment toute la journée près de Charles, et 24/24 près de Raphaël. Merci mon chéri ! Il a aussi bcp "filtré" les infos, ses émotions, etc... pour ne pas m'alarmer, et j'ai été très protégée de ce que Charles a vécu...
2 - Allaitement au sein : nickel ! je pourrais nourrir des triplés... et je n'ai même pas eu de crevasse !!
3 - Nos misères n'ont pas duré très longtemps et maintenant c'est que du bonheur (et deux, c'est vraiment mieux !)
4 - J'ai pris 7 kilos pdt ma grossesse, et j'en ai perdu 14 à la naissance...
J'arrête là pour aujourd'hui, j'essayerai de vous mettre des photos un peu plus tard. Désolée pour le roman, mais ça aide à évacuer ! Me sens mieux de l'avoir fait...
A plus