Comme pour les parents de jumeaux: on se sent moins seule

.
Et puis on se refile les bons plans, les mauvais. Les parents des plus âgés sont des pionniers, et cela permet de se projeter pour l'avenir de N.
Les bénévoles organisent des réunions à thème, suivant l'actualité sur le sujet. La dernière en date n'était pas tant pour Fiston, que pour moi, d'ailleurs.
Pas mal de choses sont montées depuis 5 ans ("plans autisme"); la médiatisation, toute schématique qu'elle soit, diminue la peur des interlocuteurs et augmente leur tolérance aux particularismes.
N. était généralement respectueux du règlement; il a subi pas mal de violence de camarades, et en a renvoyé aussi. Lorsqu'un prof était décevant, l'année était blanche (maths de 4ème... purée

) . Quelques heures de colle pour travail non rendu (-> et hop, il le faisait quand même; il continue en 2de

), une fois des heures parce que dans son idée, la prof avait prévenu trop tard qu'elle déplaçait son cours. Il estimait sa décision logique. Nous avons réclamé des heures lorsqu'il se montrait violent, pour qu'ainsi soit marqué le fait que sa réaction n'était pas acceptable ni acceptée, mais aussi pour que "les autres" ne lui en veuillent pas d'un traitement trop différent d'eux (le chemin inverse de ton fils

) .
Le PAP (projet d'accueil personnalisé), établi conjointement par le PP, le médecin scolaire et les parents, à la demande des parents (sauf que si personne ne te dit que cela existe

) incluait:
- des aménagements liés à sa dysgraphie
- des aménagements liés à sa difficulté XXL à comprendre et exprimer les sentiments et les non-dits (l'implicite, quoi)Mais surtout, pour ce que tu pourrais reprendre pour le tien, en adaptant:
- la possibilité de s'isoler: "oh maman, j'ai ENCORE été choisi pour aller au CDI, on n'était que 5!" (on ne le lui avait pas dit, qu'il ne fasse pas baver d'envie d'autres élèves; mais il n'a jamais compris la manip' en 3 ans

/

)
- la limitation des temps de foule: sa classe était dans les toutes 1ères ou toutes dernières à passer à la cantine, temps très anxiogène pour lui (et un gamin pas bien réagit... mal). Pas de surveillant dans la cour, et la zone d'attente, zone de corps compressés et bruyant, insurveillable donc dangereuse ...
Ces mesures, simples, étaient gagnant-gagnant: N. était mieux dans sa peau, et les surveillants avaient moins de soucis à gérer.
La principale a pris sur elle pendant un trimestre de réunir tous les vendredis midis N. avec un groupe de garçons avec qui les choses se passaient difficilement, volontaires.
Ils ont alors eu cet espace pour "solder" leur relation, eux et lui, ainsi que lui expliquer quelle réponse de sa part aurait été mieux accueillie/meilleure. Il n'était plus utile de lui tomber dessus directement, pour eux au moins. Et hop, à nouveau moins de soucis relationnels à gérer par les adultes du collège.
Il y a eu un net mieux sur le nombre de colles après.
Parmi les choses qui peuvent être testées, parce que l'enfant vivant "comme cela", il ne sait pas qu'il pourrait être soulagé:
- le casque anti-bruit
- les lunettes de soleil
Le fils (jeune adulte) d'une amie est bien mieux dans sa peau depuis qu'il peut travailler "au casque".