Merci pour ces liens. Les commentaires des lecteurs sont très intéressants par leur diversité. On voit encore une fois, dans les témoignages des jumeaux et jumelles MZ comme DZ, à quel point c'est un bonheur pour certains et un cauchemar pour d'autres. Il me semble qu'il ressort également très clairement que le rôle des parents est très importants.
C'est bien de pouvoir lire le témoignage libre de jumeaux, je veux dire par là pas "casté" au préalable par des équipes de tournage qui mettent en lumière un aspect plus que l'autre de la relation gémellaire. Si le documentaire de Nils Tavernier est très riche tout de même dans la diversité des relations montrées, il manque réellement la parole de jumeaux DZ.
On parle beaucoup des difficultés liées à la ressemblance. On oublie souvent qu'être jumeaux DZ et être très différents peut aussi générer une véritable souffrance quand la comparaison est perpétuelle. Ma soeur et moi étions si proches dans nos "performances" intellectuelles et physiques que, même si la comparaison pouvait faire naître la confusion, elle n'a jamais créé entre nous de compétition. Une fois de plus l'attitude des parents et de l'entourage est très important là-dedans.
Un regret, en regardant le reportage, j ai regretté de n avoir pas mieux vécu ma grossesse car je crois que pour moi mes enfants ont été mes enfants il n y a pas si longtemps........Le lien si fort qui m a unit immédiatement à Teo même dans mon ventre a mis au moins 6 mois à se faire avec Pablo et Romain et ce une fois qu ils étaient à la maison. Alors en voyant ce couple qui chantait des chansons, touchait le ventre............j aurais voulu que pour nous ce soit différent
Je vais peut-être dire une bêtise mais ce que tu dis fait écho à ma propre expérience à la fois de maman et de jumelle. Je m'explique : quand j'étais enceinte de mes deux premiers fils Lucas et Théo, j'ai eu la sensation de ne pas devoir les "déranger" lorsqu'ils étaient dans mon ventre. J'avais le sentiment, qu'ils étaient en train de vivre une relation particulière où quelque part je n'avais pas ma place. Est-ce lié à ma propre histoire et le souvenir archaïque de la relation avec ma soeur lorsque nous étions toutes deux dans le ventre de notre mère ? On peut imaginer aussi que ce soient mes enfants qui n'aient pas eu besoin ou pas voulu de cette communication avec moi et qu'ils me l'aient fait sentir ?
Plus tard petites, ma soeur et moi avons longtemps vécu dans notre bulle protectrice au delà du ventre maternelle. Peut-être que tes enfants t'ont fait signe qu'ils voulaient bien être en lien avec toi vers 6 mois. L'inconscient est parfois plus puissant qu'on ne croit.
Alors que pour mon fils Nathan au contraire il m'a semblé très important de lui parler très tôt dans mon ventre. Etait-ce son désir ou le mien ?
Tu dis que cela t'a manqué mais tes fils ne t'ont peut-être pas donné le choix. Profite maintenant pleinement de ce qu'ils t'offrent.
j'ai apprécié que pour une fois je n'ai pas droit à "ce sont des jumelles?"
ce sont mes deux filles et point!!!!!!!!!
C'est drôle parce que moi je n'ai jamais mal vécu que des personnes que je ne connaissais pas viennent vers moi pour me demander si mes fils étaient jumeaux alors que de toutes évidences cela se voyait. J'ai par contre très mal vécu et je l'ai déjà dit maintes fois que je ne comprenais pas que l'entourage les nomme "les jumeaux" ou autres termes similaires et ne fasse pas d'effort pour les distinguer.
Ce n'est pas la même chose à mon sens lorsque dans la rue on vous accoste pour vous parler de la gémellité. Ca a rarement été méchant de la part des gens. Leurs propos sont très souvent teintés de curiosité bienveillante. Ca fascine beaucoup de gens je crois. Même moi encore aujourd'hui lorsque je croise des jumeaux, je ne peux m'empêcher de les regarder ... discrètement
. Je ne sors pas les fameuses RALC dont vous parlez si souvent ici car je sais que ça énerve très souvent les parents mais il n'est pas toujours facile de trouver les mots justes pour aborder ce sujet avec des personnes qu'on ne connait pas ou très peu.
Je fais l'analogie avec le fameux "Ah tu t'es coupé les cheveux ?" alors qu'il me reste 3 centimètres sur le cailloux et qu'hier j'avais une belle et longue chevelure. Je crois que ça montre avant tout qu'on s'interesse à la personne qu'on rencontre.
Je pense aussi aux personnes handicapées (non voyantes ou en fauteuil) qui se font aider dans leur quotidien par un chien. Nous (ma famille) avons été un temps famille d'accueil pour futurs chiens guides et j'ai souvent entendu le témoignage de non-voyants qui expliquaient que grâce à leur chien les gens venaient vers eux et abordaient le problème du handicap avec plus de facilité. Ces personnes handicapées pour la plupart sont heureuses qu'on rentre en communication avec elles parce qu'elles conçoivent qu'on ne se représente pas ce que c'est qu'être à leur place. Et comprendre c'est accepter l'autre. Et pour comprendre il faut parfois oser poser les questions si "bêtes" soient-elles pour la personne qui connait bien le sujet.
J'entends déjà "oui mais mes enfants ne sont pas différents". Je crois que la personne handicapée n'est pas différente non plus. Elle a une particularité qui comme celle de nos enfants attire le regard et attise la curiosité.
Je crois que plutôt que de se vexer et tourner les roues de la poussette, c'est à travers ces rencontres anodines et plutôt sympatiques au final qu'on peut faire comprendre ce qu'est la gémellité.