Moi, je rajouterais que certains hommes ne sont pas prêts pour la vie de famille. Ils ont beau la souhaiter vraiment, quand les enfants sont là, plus rien ne va. Alors tout leur devient lourd, pesant, invivable... J'en sais quelque chose !
Je comprends ce que tu vis pour l'avoir vécu moi aussi, même si mon histoire n'est pas une copie conforme de la tienne.
Pour que tu te sentes moins seule, je te présente un peu mon histoire (les autres la connaissent, désolée pour le redite !
).
Je me suis mariée avec O en 1996. Le désir d'enfant est là, chevillé au corps mais la nature a décidé que ce serait compliqué. En 98, 1ers examens. Infertilité. S'ensuit un parcours maintenant bien connu de PMA. Durant tout ce temps, je me suis sentie très seule (déjà...) et pas soutenue. En plus, il ne comprenait pas que j'en parle. Lui aurait souhaité que ça reste caché, secret, tabou.
Juillet 2001, j'apprends que je suis enceinte. La grossesse, il la vit à distance. Moi qui aurait aimé qu'il s'intéresse, qu'il vienne me caresser le ventre, qu'il m'accompagne au moins une fois à la préparation à la naissance ... rien. Je ne me souviens plus très bien mais il me semble qu'il n'est même pas venu aux 3 échos... Dans le même temps, aux alentours du 6ème mois, il a commencé à faire des attaques de panique en pleine nuit. A chaque fois il fallait appelrr SOS médecin pour qu'on lui fasse une piqûre... Pour la naissance de S, il venait plus ou moins en coup de vent. Le soir, il partait dès que j'avais mon repas et allait au ciné avec son frère ...
Au retour à la maison, pas grand chose à dire. Je gérais. Jamais il n'a accepté de donner le bain à S et il a dû changer 3 couches au max...
S a grandi. Quand elle a eu 8/9 mois, j'ai revu mon gynéco qui m'a dit qu'il fallait tenter le coup 6 mois mais ne pas attendre au-delà car, pour lui, il faudrait recommencer la PMA. On a donc repris la PMA mais avec moins de stress. Lorsque S a eu 27 mois, on a eu un accrochage (faut dire qu'elle était en pleine phase d'opposition et qu'elle ne faisait pas semblant !
)... le jour de mes 34 ans, il m'a annoncé qu'il ne voulait pas d'autre enfant parce qu'on ne s'en sortait pas avec S. J'ai eu beau lui expliquer que c'était juste un mauvais passage, rien à faire. Je lui ai dit que je ne pouvais pas le forcer à cause du parcours PMA mais qu'il fallait qu'il réfléchisse à une chose: moi, mon horloge biologique tourne et mon evie d'une nouvelle grossesse est grand... bref, ça risquait créer un fossé entre nous. Je lui ai rappelr que lui, il pourrait, éventuellement, se trouver une jeunette pour en avoir quand il se sentirait de nouveau prêt mais que pour moi, c'était plus difficile...je voulais qu'il réfléchisse (car il est très fort pour balancer tout et n'importe quoi sans une once de réflexion). Finalement, 3 mois plus tard, on reprenait le parcours et je tombais enceinte des garçons.
Je crois qu'il n' a dû venir qu'à 1 écho, 2 au max. Dès que j'avais un examen à faire, il fallait que je fasse appel à mes parents lorsque je n'ai plus pu conduire. La seule chose que je peux lui reconnaître, sur cette période, c'est qu'il a pris sur lui pour emmener S chez sa nounou tous les matins alors que ça lui faisait faire un beau détour.
Lorsqu'il sont nés, les 1ers temps, il se levait pour m'aider avec les bibs. Et puis un jours il m'a sorti "Demain je reprends le travail, je ne me lèverai plus, il va falloir que tu te débrouilles toute seule !" Heureusement, c'est le moment que N a choisi pour faire ses nuits ! Mais à partir de là, on s'est encore plus enfoncés. Il m'est arrivé un jour de partir m'aérer parce que j'avais besoin de passer quelques heures hors de la maion, pour moi, sans enfant. Quand je suis rentrée, les bébés hurlaient dans les transats à ses pieds. Lui, il regardait la tv et était dans sa bulle, comme il sait si bien le faire, il ne cherchait pas à les apaiser. Je n'ai plus pu les lui laisser.
Quand ils ont eu 6 mois, sa boîte a commencé à parler de plan social. Pendant presque un an ça a été chaotique. Lui, il a multiplié les crises d'angoisse en pleine nuit. Un médecin lui a expliqu un jour que, lorsqu'il sentait venir la crise, il fallait qu'il sorte et aille marcher un moment, le temps d'aller mieux.
Un soir, il me dit "Je sors". OK. Je pensais qu'il avait besoin de marcher. Quelques instants plus tard, j'entends la voiture qui démarre. Il est parti sans plus d'explication et n'est rentré qu'à 4h du mat. J'étais folle d'inquiétude car il m'avait sorti, peu de temps avant "C'est poas possible de vivre comme ça !". J'ai d'autant plus penser au pire que sa mère s'est suicidée lorsqu'il avait 15 ans. J'ai essayé de l'appeler, ça ne répondait jamais. quand il a fini par rentrer, je lui ai demandé où il était allé "Dans un bar, j'avais besoin de parler" et en prime j'en ai pris plein la figure parce que j'étais furieuse.
En novembre 2006 (les garçons avaient 18 mois), il a été muté, il ne rentrait que le week-end et moi j'étais eeule en semaine avecx les 3 enfants + mon boulot. Heureusment, ma mère venait me donner un coup de main le soir mais le matin et la nuit, j'étais seule ( et D se réveillait pls fois / nuit). Quand il rentrait, il n'aspirait qu'à se reposer de sa semaine et moi j'espérais qu'il prendrait un peu le relai... en vain !
En juillet, on l'a rejoint. Mais ça a été la bérézina. Il voulait tout le temps se reposer et moi je continuer à gérer seule. Là, ça a vraiment clashé. Il a fini par quitter la maison pendant 2 mois 1/2. J'ai accepté qu'il revienne et qu'on retente le coup. On a eu une embellie mais elle a été de courte durée.
Actuellement, ma grande a 12 ans, les graçons 8 ans 1/2, pas de gros changements. Si... plus de dispute, je prends sur moi la plupart du temps. Il botte en touche dès qu'il s'agit de parler de nous. impossible de mette les choses à plat. Je sais que la vie de famille lui est pénible. Il ne supporte pas que les enfants amènent des copains à la maison. Quand il est pkanté devant la tv, c'est sacré et il ne faut pas le déranger. Le week-end, s'il ne part pas au ski sur la journée, ben, faut pas faire de bruit pour qu'il puisse dormir... Bref, on vit encore ensemble mais, comme dit ma fille, "c'est comme si vous étiez séparés". Pourquoi nous sommes encore ensemble ? Sans doute parce que je 'arrive pas à taper du poing sur la table une bonne fois pour toutes. Et lui, ben, il continue à vivre dans sa bulle. Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...
Je n'ai pas d'autre réponse à t'apporter que mon témoignage...décsolée. Mais je suis de tout coeur avec toi.
Ah, au fait, ce soir nous allons au théâtre: je lui ai offert les places pour Noël, nous allons assister à une pièce qui s'appelle... "10 ans de mariage"
ça fait des mois que nous n'avons pas fait une sortie ensemble (pour ne pas dire plusieurs années). On verra bien ce que ça va donner !