Attention,
* La pilule progestative micro dosée (la seule autorisée) demande à être prise de façon assidue pour être efficace,
* L'implant progestatif,
peuvent être utilisés sans inconvénients ni pour l'allaitement, ni pour le bébé mais qu'après la 6ieme semaine après l'accouchement afin d'éviter d'interférer dans la production de lait.
A ce propos
voila ce qui est dit dans le dossier d'allaitement n)60 de la LLL :
Les progestatifs seuls
Plusieurs semaines sont normalement nécessaires avant que leur efficacité soit établie. Toutefois, s?ils sont pris par une femme aménorrhéique, et donc a priori infertile, il n?est pas nécessaire de recommander à la femme d?utiliser une autre méthode de régulation pendant la période de prise de la première plaquette : elle bénéficie d?une double protection. Les progestatifs sont susceptibles de provoquer des saignements et des irrégularités menstruelles (qui semblent toutefois moins fréquentes chez les femmes qui allaitent). Ils semblent la plupart du temps n?avoir aucun impact sur l?allaitement. Toutefois, leur
utilisation en post-partum précoce peut interférer avec la lactogénèse (Kennedy et al) : le démarrage de la lactation est stimulé par la chute brutale du taux de progestérone en post-partum précoce, qui pourra être contrecarrée par une pilule progestative. La plupart des études n?ont retrouvé aucun impact sur la croissance de l?enfant allaité (Chen et al, Diaz et al), mais ces études sont d?une qualité méthodologique très médiocre, comme l?a constaté une étude de Truitt et al (voir en encadré). Ces études ne permettent pas de savoir si ce type de contraception est ou non susceptible d?avoir un impact sur la lactation, ni de faire des recommandations fiables quant à leur utilisation (Truitt et al).
Un certain nombre de cas de baisse de la sécrétion lactée ont été rapportés (voir par exemple Dos All n°52, 5-7, 2002), surtout avec la médroxyprogestérone (Depo-Provera®). Certains auteurs, ainsi que l?OMS, considèrent donc préférable d?attendre 6 semaines post-partum avant de commencer à les utiliser, et d?éviter l?utilisation d?un progestatif injectable, tout au moins avant 3 mois post-partum. Les progestatifs donnés seuls sont à privilégier pendant les 6 premiers mois lorsque la femme souhaite une contraception hormonale. Il est utile de savoir qu?ils augmentent le risque de survenue d?un diabète chez les mères allaitantes qui ont présenté un diabète gestationnel (Kjos et al). Une étude (Bassol et al) a constaté une baisse du taux de TSH chez des bébés de sexe masculin allaités par une mère utilisant un implant de lévonorgestrel (Norplant®, non commercialisé en France). Une autre a constaté une prévalence plus élevée d?infections respiratoires, de problèmes cutanés et de conjonctivites chez les enfants allaités par une mère utilisant le Norplant® (Schiappacasse et al). Le laboratoire commercialisant Implanon® (étonogestrel) déconseille son utilisation pendant l?allaitement. La mère devrait être informée de l?impact possible sur la lactation ; si l?enfant pleure davantage, semble beaucoup plus affamé, obtient visiblement moins de lait, que sa prise de poids se ralentit, il faudra envisager la responsabilité de la contraception hormonale ; la mère pourra alors si elle le désire cesser de l?utiliser (il est plus facile de cesser de prendre une pilule que d?enlever un implant).
et je vous met 3 exemples cites dans le Dossier de l'Allaitement n°52 (j'ai volontairement choisi des problemes survenus apres 6 semaines)
? " Cette mère a accouché le 1er octobre 2001 de jumeaux. Elle allaite la petite fille exclusivement au sein, tandis que son petit garçon, qui a des difficultés pour prendre le sein, est nourri au biberon avec le lait exprimé par sa mère. Elle utilise un tire-lait Medela à double pompage, et obtient suffisamment de lait pour ses deux bébés. La nuit, elle tire 2 biberons de 150 ml pour son petit garçon, avant de mettre sa fille au sein. Cette dernière pesait 2130 g à la naissance, et a pris environ 1 kg par mois pendant les 2 premiers mois. Le petit garçon pesait 2490 g à la naissance, et il a pris 1 kg le premier mois, et 800 g le mois suivant.
8 semaines après son accouchement, cette mère a commencé à prendre la pilule Milligynon®. Au bout de quelques jours, elle constate qu'elle n'a plus les seins engorgés pendant la nuit, et qu'elle n'a plus de montées de lait ; elle tire difficilement 1 seul biberon de 150 ml, et doit tirer son lait plus souvent dans la journée pour en obtenir suffisamment pour son fils.
Après avoir contacté une animatrice de LLL, la mère décide d'arrêter la prise de cette pilule. La production lactée va remonter, mais difficilement, et la mère sera obligée de donner 1 biberon par jour de lait industriel à son petit garçon. A 3 mois, elle allaite exclusivement sa fille, et son fils reçoit toujours quotidiennement 1 biberon de lait industriel, les autres biberons contenant du lait maternel.
? " A 8 semaines post-partum, à l'occasion de la visite post-natale, le gynécologue prescrit à cette mère la pilule Microval® pour éviter un " accident de retour de couches ". La mère insiste sur le fait qu'elle souhaite poursuivre l'allaitement pendant encore longtemps, et le gynécologue lui garantit l'absence d'effets indésirables. Au bout de 3 semaines, l'allaitement qui se passait bien auparavant est devenu nettement plus difficile. La mère sent beaucoup moins les montées de lait, l'enfant veut téter en permanence, la mère l'entend beaucoup moins déglutir. Lorsqu'elle tire son lait (pratique dont elle a l'habitude), elle en obtient beaucoup moins alors qu'elle passe plus de temps à le tirer. La mère contacte une animatrice de LLL. Après discussion, la mère décide d'arrêter la pilule. Une semaine plus tard, la sécrétion lactée a réaugmenté, et l'allaitement se passe à nouveau bien.
? " Cette mère avait allaité son premier enfant jusqu'à 9 mois sans aucun problème. Mais les choses se sont passées différemment avec son second enfant. L'allaitement a bien démarré, puis le bébé a commencé à dormir de plus en plus et à réclamer de moins en moins le sein. Sa prise de poids est devenue insuffisante. Après un bilan général en milieu hospitalier, on a dit à la mère que " son lait ne convenait pas à son bébé ", et l'enfant a été sevré.
Lorsqu'elle a accouché de son 3ème enfant, l'allaitement a de nouveau bien démarré, et tout s'est bien passé pendant les 4 premiers mois. Puis le bébé, qui était toujours exclusivement allaité, est devenu très agité pendant les tétées, et semblait ne plus aimer prendre le sein. De plus, il n'a pas pris de poids pendant le mois suivant. La mère a alors assisté à une réunion de LLL, et elle y a entendu parler des problèmes qu'il était possible de rencontrer suite à la prise d'une pilule contraceptive progestative. Cette mère a immédiatement fait le rapprochement avec la pilule Microval® qu'elle avait recommencé à prendre quelques semaines auparavant, comme elle l'avait fait après son accouchement précédent, alors qu'elle ne l'avait pas prise après son premier accouchement. Elle décide alors d'arrêter de prendre cette pilule, et prend rendez-vous pour la pose d'un stérilet. Quelques jours plus tard l'allaitement se passe déjà mieux ; la production lactée a réaugmenté, l'enfant est beaucoup plus calme pendant les tétées, et semble avoir retrouvé le plaisir d'être au sein. A 7 mois 1/2, il est toujours allaité.
il est bon de savoir que meme apres 6 semaines il peux y avoir des soucis de ce cote là. (j'ai bien dit "peut" et pas "il y a obligatoirement")
biz