Chère maman-grenouille... j'aurais tellement de chose à t'écrire!!! ta situation est très très semblable à la mienne il y a 5 ans maintenant de cela. Même type de réaction de mon ainée vis-à vis de ses soeurs, mêmes questions de ma part et même culpabilité et épuisement/ras-le bol...
Mais je vais essayer de revoir les choses, une à une et te faire part des "réponses" qu'on m'a donné, tant des amis que des spécialistes que j'ai consultés...mes expressions pourront peut-être parfois avoir l'air dures, mais je suis d'une autre culture et nous utilisons souvent des images plus fortes pour illustrer nos propos. Et désolée pour le pavé
D'abord, il y a cette citation:
Par la suite, jusqu'à ce qu'il fasse du 4 pattes à 8 mois, il hurlait en non-stop toooouuuuute la journée pour que je le maintienne assis, debout (il se mettait debout seul à 5 mois et demi). Il a toujours eu un caractère fort à vouloir que tout arrive vite.
Pour les repas, il fallait aller très vite. Si à peine une bouchée avalée il n'y avait pas la suivante devant sa bouche, il hurlait jusqu'à vomir ! L'avantage c'est que les petits pots et bibs étaient engloutis à une vitesse fulgurante. Les bémols : être jugée par les autres qui pensaient que je le forçais à aller si vite (jusqu'à ce qu'ils tentent eux-mêmes) mais aussi la peur de la fausse route
Quand j'arrivais à le mettre dans son transat (en général avec beaucoup de stimulations autour : de la musique, des lumière, un mobile, des jouets dans les mains etc etc), je n'avais pas le droit de disparaitre de sa vue. J'avais des hurlements, vomissements et un bébé violet, il est arrivé au bleu à plusieurs reprises. Pour ma douche ou passages aux toilettes, j'avais intérêt à être patiente...
Une de mes jujux avait un rgo moins grave que celui de ton fils, mais elle avait le même comportement, dû à la douleur à ce qu'on m'a dit. Et le fait de ne pas supporter ton "absence" était probablement dû au fait que ta présence le rassurait et lui permettait de mieux supporter cette douleur. Mais je suis d'accord avec toi, c'est très épuisant tous ces cris et ça en devient même insupportable certains jours.
Depuis quelques temps, il est beaucoup plus sage quand son papa n'est pas là. Il va à la sieste sans soucis, se lave les dents avec bonne humeur.
D'avoir un cadre, des limites bien définies, ça rassure les enfants. Mais le fait que le papa n'ait pas la même vision des choses que toi en matière d'éducation (c'était pareil chez moi
), quand on a des enfants intelligents et sensibles, ils trouvent vite ces failles et testent les 2 parents jusqu'à ce qu'ils trouvent une réponse de la part de ces mêmes parents qui les rassurent. Malheureusement, il arrive souvent que les 2 parents ne s'entendent toujours pas sur la façon de "punir" le comportement et l'insécurité pour l'enfant demeure. De plus, les moments de crises sont les rares moments où l'enfant a l'attention des 2 parents en même temps: je pense que pour l'enfant, du haut de ses 2 ans voire plus, il associe la crise avec l'attention des 2 parents. (La
présence des 2 parents n'implique pas toujours
l'attention des 2 parents
)
Mais il passe d'un extrême à l'autre avec ses frères, du frère adorable, aimant et protecteur au frère violent et tyrannique
Il en a bien sûr encore fait des belles en fin de journée.
Ma grande a 2 ans d'écart avec ses soeurs et elle donnait souvent des coups de pieds dans les transats voire plus et s'amusait de leurs pleurs. Pour nous, regards d'adultes, c'est de la méchanceté. J'ai vu un pédopsy qui m'a expliqué que ce n'était pas de la méchanceté du point de vue de l'enfant, car il ne sait pas encore différencié le bien du mal, il ne "comprend" pas cette notion. C'est une pensée qui m'a aidé à "corriger" _pas dans le sens punir, mais dans le sens rectifier_le comportement de ma fille car je ne me voyais pas comme maman qui a enfantée d'un "monstre" et je me sentais moins "triste" et plus "objective" dans ma façon d'intervenir.
D'abord, je lui ai dit et répété qu'elle pourrait jouer avec ses soeurs plus tard, quand elles sauraient marcher. Quand elle les tapait, je lui reprenais la main et lui montrait à "caresser" les bébés, comme je le faisais pour lui apprendre à caresser le chat. Quelques fois, je lui permettais d'être sur le même tapis de jeux que ses soeurs, elle avait alors l'impression d'avoir les "mêmes droits", etc. En tout temps, j'essayais de ne pas dire qu'elle était méchante avec ses soeurs, je lui disais (sur les conseils des gens de la halte garderie) que ses petites soeurs avaient de la chance de l'avoir, elle, comme grande soeur. ..
L'arrivée d'un seul petit frère/petite soeur chamboule beaucoup l'enfant qui a l'impression qu'on lui "vole" sa place, mais l'arrivée de 2 ou plus !!! ?? (Je me souviens d'un jour où le papa a dit, devant mes filles, que "c'était injuste pour la grande d'avoir 2 petites soeurs"
J'ai été extrêmement blessée par ces propos: c'est la nature qui l'a décidé, je n'ai rien commandé, et plus tard, ce sera une chance pour elle d'avoir ses soeurs et j'en suis encore +++ convaincue aujourd'hui) Le psy que j'ai consulté m'a dit que même si je n'avais eu qu'un seul bb, ma fille aurait peut-être réagi de la même façon, avec autant de "violence" dans ses gestes. A 2 ans, c'était son
comportement de défense, elle se sent menacée par ces 2 "bidules" qui pleurent tout le temps, l'empêchent de dormir et lui volent ses parents. En plus, ils mettent ses
anciens vêtements et lui prennent en plus ses
anciens jouets! Et toute l'énergie que je pouvais dépensée pour lui accorder du temps, ne suffisait pas car elle savait que si j'entendais un bb pleurer, j'irais le prendre alors qu'elle, je la laisserais en plan.
Mon truc? Je lui accordais 20 minutes que pour elle: c'est à dire que le papa avait ordre de s'occuper des 2 petites (il ne voulait pas, m'engueulait pour que j'y aille parce que les petites pleuraient). Je sais que ce n'est pas bien, mais on s'est engueulé plusieurs fois devant les enfants car je lui disait de se débrouiller avec les bb car c'était les 20 minutes de ma fille et que j'étais qu'avec elle et personne d'autre, ni même lui, n'avait le droit de nous déranger. Et elle s'est calmée, au fur et à mesure des jours où elle se "rassurait" car nous avions 1 moment que toutes les 2 dans la journée et que je ne l'oubliais pas, qu'elle était aussi importante pour moi.
Enfin bon, il est capable d'être tout mignon alors le voir comme ça... Ca fait un peu Docteur Jekyll et mister Hilde et ça me fait beaucoup de peine de ne pas canaliser tout ça, de le voir se faire du mal tout seul, se faire punir alors qu'il pourrait éviter ça en écoutant un peu vu le temps que je passe à lui expliquer avec des mots simples...
Pour lui je suis une bonne mère et Raphaël a beau être son préféré, il dit qu'il est juste dans sa phase petit con et qu'il faut être patients.
En fait, je pense qu'il faut arriver à te convaincre que ton fils ne fait pas ça pour être méchant, mais que c'est sa façon de te dire qu'il n'arrive pas lui même à gérer ces changements. Il est intelligent, il a compris qu'en réagissant comme ça, toi et son papa passerez + de temps avec lui, qu'avec lui et peut-être, vous oublierez la présence des bébés. Bon, oui, ça fait mal la fessée, mais bien moins que d'avoir l'impression de ne plus être aimé...
(bon, c'est très fort ces mots, je sais que tu adores ton fils, mais dans la tête des enfants, j'ai l'impression que tout prend des proportions immenses car pour eux, c'est noir ou blanc car leur cerveau n'a pas encore appris qu'il y a plein de nuances de gris... et là, c'est notre boulot de parents de leur apprendre que la vie est pleine de couleur
)
Je t'envoie plein de
et j'ai envie de te dire que toi aussi tu as besoin qu'on te soutienne et n'attends pas que quelqu'un de ton entourage y pense
, ... J'ai tardé à consulter pour moi toute seule, mais mon rdv est pris pour la semaine prochaine
Et dis-toi que tes 3 fils seront très vite complices pour te faire les 400 coups, et crois-moi, ça arrive beaucoup plus vite qu'on le pense