Club de ceux qui ont perdu un papa ou une maman.

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N:
Une fois n'est pas coutume, je souhaite parler d'un sujet un peu grave mais qui hélas peut tous nous toucher et qui en même temps fait parti de la vie et des imprévus que nous devons gérer. Ce n'est pas une mince affaire et je vous avourais que ça risque d'être difficile.
Mon pére est décédé au mois de mai d'un cancer foudroyant... En trois semaines, il est mort sans que rien ni personne ne puisse faire quelque chose... Lorsque les premiers symptomes sont apparu, mon fils qui était trés inquiet m'a posé la question : "il va mourrir papy ?" Et moi qui ne savait rien, je lui ai assuré que non, les medecins allaient le soigner et tout rentrerai dans l'ordre.
Ce n'était pas la première fois que mon pére était malade, vers 30 ans pneumotorax, à 43 ans, il avait subi un triple pontage des artères et à 53 ans il avait été victime d'un unfarctus. Sans compter les nombreux accidents de la route auxquels il a echappé (il était routier). Mon pére n'était pas une force de la nature, 1M75 pour 55kg, nous le surnomions squelettor mais il a toujour resisté et ma mère disais qu'il était comme les chats, il avait sept vie...
J'avais avec mon pére une relation dite fusionnelle. Dés le premier regard, à ma naissance, nous nous sommes aimé (il a même voulu giffler l'infirmière qui m'a mis au monde parce qu'elle me tapait dans le dos !!!), il a été mon guide, mon mentor, mon dieu même (à une certaine époque). C'était le premier homme de ma vie et pour l'éternité maintenant. Nous avions des tas de points en commun, le même caractère de cochon, le même signe astrologique, de nombreux centres d'intérets nous réunssaient, nous discutions pendant des heures et personnes ne pouvait entrer dans notre bulle.
Alors évidement, je pouvais difficilement envisager sa mort et pourtant je l'ai fais. Lorsque mes filles sont nées grandes préma et que les medecins sont restés reservé sur le diagnostique vital, je me suis vraiment rendu compte que tout pouvait s'arreter et je me suis dis, il faut te préparer à la mort des gens que tu aimes, même à celle de ton pére... Et quitte à choisir, si tenter que l'on puisse, mieux vaut, peut être, nos parents que nos enfants. (Je me deteste d'avoir pensé ça, j'ai l'impréssion d'avoir été puni).
J'étais sur qu'il allait guérir parce que c'est Reims qui devait le prendre en charge et c'est eux qui ont sauvés mes filles, j'avais une confiance aveugle, c'est ce que je me disais pour me rassurer. Et c'est aussi ce que j'ai dit à mon fils. La prise en charge devait avoir lieu le 14 mai, mon pére est mort le 13....
J'ai longtemp eut peur que Rudy m'en veuille de lui avoir, en quelque sorte, menti. J'ai voulu cacher au monde entier que j'avais mal à en crever mais mes enfants m'ont fait comprendre tellement de chose, ils m'ont ouvert les yeux. En les regardant grandir, j'ai envie de continuer parce que le sang de mon pére coule dans leurs veines. Lorsque mon fils me dit "c'est pas ta faute maman, tu pouvais pas savoir". Lorsque mes filles me prennent par le cou et me dise "pleure pas maman, ça va aller" je sais que je dois continuer. Malgré le mal que ça me fait de ne plus l'avoir prés de moi, malgré les difficultés que j'éprouve dans l'adversité parce qu'il n'est plus la pour me montrer la voie, malgré que ma mère et mon frére ne me sont d'aucun secour parce qu'ils nous jamais accepté la relation que j'avais avec mon pére, MALGRE TOUT, je veux continuer parce qu'il m'a laissé le plus beau des héritage : le courage.

Sushy:
Ton message m'a mis les larmes aux yeux  :'( :'( :'(
Je suis passée par cette épreuve là aussi pour mon papa.
Pas la meme relation, on se chamaillait souvent mais dès que l'un n'allait pas bien on s'inquiétait. Mon papa était surtout jaloux et possessif, le jour où on lui a annoncé avec Eric qu'on allait se marier, il lui a dit "ca y est tu ma volé ma fille"  ;D ;D ;D
Mon papa est parti vite, trop vite un jeudi matin, j'allais voir mes parents tous les mercredis soir, et cette semaine là je n'y suis pas allée, j'ai simplement appellé, mon Dieu comme je le regrette  :'( :'( :'(
Jeudi matin à 04h30 j'ai eu comme une "hallucination" mon père était là et me demander pardon pour le mal qu'il m'a fait (je vous promets que je n'invente rien, surtout pas sur un tel sujet et je m'excuse si j'en choque qq'unes), je me suis entendue dire à voix haute dans mon semi-sommeil "oui bien sur papa je te pardonne" et je me suis ensuite sentie super mal.
A 05h00 le téléphone à sonner, je savais que c'était ma mère, elle pleurait et a eu du mal à dire "papa ne va pas bien", j'ai de suite raccroché enfiler un jean un sweat, Eric ma regardé super inquiet, je lui ai dit "je m'en vais pas va mourir" alorsque n'avais pas eu plus d'info.
Une fois chez mes parents, (j'ai roulé comme une taré), une seule ambulance du samu, je monte les escaliers à fond la caisse et là je vois mon père allongé par terre au bas de son lit, insconscient, l'ambulancier me regarde et demande si je m'y connais un peu, je dis oui (j'ai mon brevet de secourisme) et du coup on a essayé de le réanimer, je pompais aussi fort que je pouvais, je demandais sans cesse à l'ambulancier si il allait revenir, il me disait "il est très faible" donc j'essayais dans la réa de lui donner un max de force, puis cela a été l'avalanche entre l'équipe complète du samu, les pompiers, la police. On m'a demandé gentillement d'attendre dans le salon, j'écoutais tout ce qui se disait jusqu'à "patient décédé à 06h30" et là l'effondrement total.
Pour ne pas tomber, je me suis occupée de toutes les démarches, pendant et après, je voulais fuire l'idée qu'il n'était plus là.
Le jour de son incinération, mon beau-frère à fait une crise d'épilepsie, j'étais dehors, il a fallu que je gère cette situation, puis on m'a appellé pour dire au revoir à mon père, et là le trou noir, Eric m'a raconté que je ne voulais, il a fini par me calmer, et bien sur une fois dedans je ne voulais plus le quitter ........... mais de cela je n'ai pas de souvenir, et je m'en veux car je n'ai pas l'impression de lui avoir vraiment dit ADIEU.
Mon père n'aura pas eu la chance de connaitre ses petits enfants, dont il aurait été si fier
Je pense tous les jours à lui, il me manque toujours autant meme après deux ans, je l'aime très fort mon papa et j'espère que de là où il est il est fier de moi.
Je n'ai pas encore parlé de leur papy aux enfants.
Il y a 4 mois c'était le papa de mon mari qui est décédé, cancer fulgurant également et là re coup dur, pour nous, moi j'ai eu l'impression de revivre un cauchemar. Mais le papa d'Eric a eu la chance de connaitre Clara et Nathan et ca j'en suis heureuse.

Voila j'ai tout tout tout vidé je crois, meme si j'en avais déjà parlé  :-[ :-[ :-[

kittycatt:
Vous me donnez les larmes aux yeux les filles, courage :-* :-*

N:
Citation de: Sushy le 18 Novembre 2008 à 09:32:19


 On m'a demandé gentillement d'attendre dans le salon, j'écoutais tout ce qui se disait jusqu'à "patient décédé à 06h30" et là l'effondrement total.
Mon pére a été hospitalisé le dimanche 11 mai, il était trés faible, et le lundi 12 à 22H30, ma mère est venue me chercher en me disant "l'hopital viens d'appeler, ce n'est pas la fin mais presque..." J'ai pris comme un coup de poing dans l'estomac, j'ai pris une couette pour dormir pres de lui cette nuit la et nous sommes allé le rejoindre. Mon frére est arrivé en même temps que nous et à 23 h l'interne de garde nous annonçais qu'il s'agissait d'une tumeur cérébrale en stade terminale... nous ne le savions pas, le ciel m'est tombé sur la tête, je me suis sentie trahie par le milieu médical. Alors je suis rentrée dans la chambre de mon pére et je lui ai dit la vérité sur le mal dont il souffrait. Je lui ai dit qu'il pouvait partir tranquille, que nous nous occuperions de maman, qu'il s'était battu comme un lion mais que cette fois il avait perdu, je lui ai demandé d'arreter de se battre... ça ne servait à rien sinon à ce qu'il s'épuise encore plus.  Nous sommes resté la jusqu'à 2 heures du matin et je suis partie parce que je devais m'occuper des enfants le lendemain... A 3 heures, mon frére est venue me chercher, c'était fini... Ma mère était restée avec lui jusqu'au bout, elle nous a dit qu'il s'était laissé glisser lentement aprés que nous soyons partis...

Pour ne pas tomber, je me suis occupée de toutes les démarches, pendant et après, je voulais fuire l'idée qu'il n'était plus là.
Je me suis également occuper de toutes les démarches, mais je l'ai fait si froidement, comme si ce n'était pas lui qui était mort. Je disais Monsieur untel lorsque je parlais de lui aux differentes administration. Je refusais de croire, je refusais d'accepter ce que j'étais en train de faire, mettre ma mère à l'abri administrativement et financièrement parlant était mon seul objectif.

puis on m'a appellé pour dire au revoir à mon père, et là le trou noir, Eric m'a raconté que je ne voulais, il a fini par me calmer, et bien sur une fois dedans je ne voulais plus le quitter ........... mais de cela je n'ai pas de souvenir, et je m'en veux car je n'ai pas l'impression de lui avoir vraiment dit ADIEU.
Je me souviens de chaque seconde, de chaque chose que j'ai faite, je n'arrivais pas à pleurer, j'avais si froid... J'avais l'impréssion de survoler ma vie, je suis restée impassible, tant à la morgue qu'a l'enterrement, je ne pouvais pas croire que c'était mon pére qui était la. Je ne lui dirais jamais adieu, peut-être au revoir un jour mais pour l'instant je le porte en moi...

Mon père n'aura pas eu la chance de connaitre ses petits enfants, dont il aurait été si fier
Mon père a eut la chance de les connaitre tous (cinq), mon fils étant le premier, nous habitons en face de chez eux, mes filles étant nées préma, il avait une relation particulière avec eux et aussi sans doute le fait que c'était Mes enfants, il n'avait pas le même rapport avec mon frére donc pas le même avec mon neveu et ma niéce... Ca était une chance mais aussi une douleur parce que quelque fois quand je les regarde, je le vois a travers eux, certain jour ça me fait du bien et d'autre ça me fait mal.  Et puis Rudy ne me parlais pas de mon papa parce qu'il avait peur de me faire de la peine et pourtant il avait besoin d'en parler parce qu'ils étaient trés proches. Et puis Rachel a integré le fait que papy est mort, elle le dit ouvertement, elle a compris qu'elle ne le verrait plus jamais, elle le dit aussi...Mais Adèle réclame souvent aprés lui, quelque fois elle dit qu'il fait dodo... C'est parfois lourd.

Jujus 2006:
Vos récits m'ont profondément touchés les filles .....  :'( :'( :'(
De tt coeur avec vs.  :-*

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