Bonjour tout le monde,

Ca ne va pas.

Ca ne va pas parce que j'ai l'impression de refaire un burn out.
Il y a 2-3 ans ça m'est arrivé au niveau professionnel. J'ai pu m'en relever car on en parlait beaucoup avec mes collègues de travail. Deux filles qui ont vécu la même chose que moi (on était dans la même entreprise et on en est toutes parties, nos patrons étaient infernaux).
On a vécu des choses pas faciles ensemble et on s'en est sorties. Ca nous a beaucoup rapproché.
Il m'a fallu quand même du temps pour "digérer" tout ça.

Et à l'heure actuelle, avec la naissance de mes 3 filles, j'ai le même ressenti en différent.
Pour faire simple, entre la grossesse, la naissance et le séjour en neonat des filles, puis le retour à la maison et les grands parents, tout est allé très vite.
Je me sens pas bien. Des fois je me mets a pleurer seule ou du moins j'ai envie de pleurer et je n'y arrive pas.

J'ai eu beaucoup d'aide de la part des grands parents pendant les 3 premiers mois des filles, mais dernièrement je ne veux plus voir personne.
Il y eu des choses dites entre les grands parents, et entre eux et nous qui ne passent pas.
A l'heure actuelle, je ne veux plus voir personne de la famille et rester seule avec mes filles.

Du fait que je suis seule, il y a des choses qui me reviennent à l'esprit et je finis par gamberger...
Je sais plus si c'est moi, si c'est les hormones de la grossesse ou autre chose; des jours ça va et des jours ça va pas.
C'est peu être moi qui me met la pression après tout, je ne sais plus quoi penser.
J'en ai parlé aussi au papa, mais je ne veux pas non plus l'accabler. Il était en 1ère ligne à chaque fois pour tout et s'en est  pris plein la tête.
Je ne sais pas trop ce qu'il ressent par rapport à tout ça lui aussi.

Je me demande si d'autres sont passées par la aussi, et si vous avez des trucs pour m'aider à me sentir mieux?

J'avais préparé un autre message mais je l'ai modifié, je commençais à raconter ma vie et y'aurais eu des pages et des pages!

J'espère que je ne me suis pas trompée de catégorie pour poster et que je ne vous fait pas déprimer avec mon message.

A bientôt sur le forum.

Florence

Salut Florence,
Tu as vécu des choses très difficiles, pas facile de se relever d'une grossesse à risque, de la néonat, peut-être d'un accouchement pas top, et de ces premiers mois épuisants. Tout ça est forcément traumatisant, tu prends le contre-coup peut-être maintenant que tu commences à sortir la tête de l'eau.
Si tu as besoin de parler n'hésite pas à écrire ton histoire, même si ça prend trois pages   Je suis sûre qu'il y aura des personnes ici pour te lire et te répondre!
Je suis passée un peu par là aussi je crois: envie de fuir très très loin avec mes bébés, dès que je me posais je repensais à la grossesse, à l'accouchement, à l'hopital, j'étais hypersensible et je pense que je faisais une petite dépression. L'épuisement physique de la grossesse, des mois d'hopital, et du manque de sommeil n'aide pas à retrouver le moral. J'ai fini par appeler l'assoc de préma du coin pour leur demander les coordonnées d'une psy, j'avais l'impression que le papa ne me comprenait pas et je ne voulais pas l'accabler avec mes problèmes. Je sais que certaines mamans ont aussi trouvé une bonne écoute au standard téléphonique d'SOS préma.
Une chose est sûre, même si les bébés vont bien on ne peut pas se dire "c'est derrière nous", parce qu'on continue à vivre avec tout ça sur les épaules et dans le cœur.
Et n'hésite pas à balancer ici les idioties qu'ont pu te sortir les grands-parents, ça fait du bien et au moins ici ça ne porte pas à conséquence!

Bonjour, et merci pour votre écoute,

Tromboline, je me suis retrouvée dans ce que tu as écrit
C'est exactement ça. Maintenant que je me retrouve seule avec mes filles, je "revois " certaines choses. surtout la période post accouchement à l'hosto.
Ça a pas été facile. On avait l'impression d'en faire jamais assez.
Mes filles sont nées le 24 décembre au terme prévu des triplés (34 sa + 5j), j'ai tenu jusqu'au bout.
Ben non, on aurait dit que le personnel n'était pas d'accord. On a eu droit aux réflexions de tous les services, les sages femmes, la nursery et la neonat ( mes filles ont été mises dans 2 services différents: 2 en néonat et une en nursery car pas assez de lits), la kiné, la femme de ménage (parce que j'avais demandé qu'on me change les draps! 3 jours que j'avais sué dedans!).
On avait oublié de me donner des anti douleurs aussi...pendant 4-5 jours! et après les sages femmes ne comprenaient pas que je ne pouvais pas marcher!!
Sans parler de l'état de la chambre, limite insalubre.....j'exagère peu être, mais un lavabo avec des joints moisis, un chauffage qui ne marche pas, le produit désinfectant pour les mains qui ne tient plus aux murs, des trous dans les murs....

Je pourrais continuer des heures a écrire sur mon séjour là bas. Heureusement le suivi de la grossesse c'est à peu près bien passé.

Je vais aller voir le lien que vous m'avez indiqué.
En tout cas d'avoir écrit ça m'a soulagé un peu. J'en parle un peu au papa aussi, il a du mal lui aussi avec cette période, il est resté presque tout le séjour avec moi à l'hôpital. Pour l'instant il travaille beaucoup et ça lui permet de ne pas y penser, mais ces derniers temps il est à fond sur le bricolage et c'est son exutoire. Donc je me doute que ça doit le travailler aussi.

Bon je dois y aller, une des filles se met à crier....

Bonne journée à tous et à bientôt!

Florence

C'est un peu ça, j'en parle et ça va mieux, et l'écrire aussi ça aide.

Ça a commencé avec les sages femmes.
Le lendemain de la césarienne, la sage femme que j'ai vu m'a dit qu'il fallait essayer de se lever. Bon on m'a aidé et je me suis levée, allée aux toilettes... et quand elle a vu que j'avais mal : "oh vous savez c'est normal d'avoir mal quand on a une césarienne" (bon ben je souffre en silence quoi!)
Puis l'équipe de SF change et quelques jours plus tard, je n'arrive toujours pas à me lever seule.
Mon mari a du rentrer s'occuper vite fait de la maison et du linge des filles. Et cette matinée là on a prévenu les
SF, la nursery ou était une de mes filles et la néonat que je serai seule et que le papa viendrait plus tard.
Ça ou rien c'était pareil. Le matin je voulais me lever, l'infirmière qui était là me dit que la SF arrive et qu'elle va m'aider. Le temps passe elle n'arrive pas. La nursery m'amène la petite et me la colle dans les bras. Du coup montée de lait et je ne peut pas le tirer avec la machine.
Je n'ai pas pu me lever du lit avant 11h, au moment ou est arrivée la SF.
Je me suis fait jeter comme un chien, comme quoi si je me levais pas elle allait me sonder, si je tirais pas mon lait elle allait le faire. L'infirmière du matin était là aussi mais pas un mot.
Elles m'ont forcées à me lever seule, avec des douleurs insupportables. J'ai même failli tomber dans les pommes.
Et je lui montre ce que j'ai en anti douleurs. Elle me répond: "les anti douleurs ils faut les réclamer".
Bon ok donc je les réclame, Mais bon je suis pas médecin c'est pas moi qui suis censée donner le traitement, et puis jamais on me demande si j'ai mal??
Quelques jours plus tard j'étais trop fatiguée, c'est mon mari qui est allée demander à la SF de passer me voir pour les anti douleurs: et là autre discours "les médicaments c'est pas automatique"
Puis quand elle m'a vu elle n'était pas contente parce que je suis allergique à l'ibuprofène...

Pour la nursery et la néonat, ils m'ont reprochée de ne pas avoir été plus présente auprès de mes filles.
Sachant que la 2ème SF que j'ai vu m'a interdit le fauteuil roulant pour aller les voir et que je ne pouvais pas marcher longtemps.....

Des fois je me dit qu'ils ont oublié qu'on m'a ouvert le ventre et qu'il y avait 3 bébés!

Est-ce que c'était parce que c'était les vacances de noël?? j'en sais rien, mais c'est quand même pas notre faute.
Le papa était présent pour  ses filles aussi et je pense que ça compte aussi.

Ça commence à aller mieux, mais tant que je n'évacue pas tous ces mauvais souvenir ou du moins tout ce que j'ai pu ressentir par rapport à ça, je sais que ça va continuer à me travailler l'esprit. On discutait hier soir avec le papa et il m'a rappelé qu'on avait eu de bons moments aussi.

La sage femme libérale qui m'a suivi pendant la grossesse et qui continue à me suivre maintenant est d'une grande aide. On a beaucoup discuté, elle m'a même proposé de faire une séance d'hypnose pour m'aider à traverser ça.
Je ne sais pas encore, en tout elle m'a dit qu'elle serait là elle aussi si j'avais besoin de parler.

Florence

florence_z,
Je n'ai pas traversé de moments similaires, donc je ne prétends pas pouvoir me mettre à ta place et j'espère que tu ne me trouveras pas inopportune sur ton fil.
Je voulais simplement t'écrire un petit mot pour te dire que tes lignes m'ont touchée. On y perçoit toute ta souffrance malgré le fait que cette période soit derrière toi. J'ai l'impression que tu as subi un gros choc et que la douleur, la colère, la frustration, la tristesse... sont toujours aussi vives aujourd'hui.
Je suis vraiment peinée que tu aies eu à subir tout ça ! ça n'aurait pas dû être le cas. Ton ressenti est vraiment légitime et je pense que tu es au bon endroit pour vider ton sac. Si cela te soulage un peu, alors n'hésite pas à écrire et écrire encore. Même si tu te répètes, c'est que ça doit sortir, tu as besoin d'évacuer.
Tu te posais la question de "raconter ta vie ou pas". Tu n'y es absolument pas obligée, mais sache que si tu le souhaites tu n'embêteras personne ici !
En tout cas, tous les évènements que tu as déjà racontés aident aussi les autres à comprendre ton ressenti pour mieux t'écouter, t'entourer, te soutenir...

Je te souhaite vraiment de cheminer doucement vers l'apaisement. ça prendra du temps, et ça n'enlèvera rien à ce que tu as dû subir, mais pour toi, pour tes enfants, ta famille, je te souhaite de réussir à atténuer ses souvenirs. Ils ne s'effaceront certainement jamais, mais tu pourras les surmonter, quand tu seras prête. En attendant, continue d’exorciser ce qui doit l'être, c'est très positif comme démarche.

Je t'envoie plein de douces pensées de réconfort.
 

Bonjour a toutes et merci pour vos posts, vous m'avez fait pleurer!
Je me sens moins seule du coup et je vais mieux.

Tromboline , merci pour le lien, finalement j'ai rempli tous les questionnaires!
J'espère que ça fera changer les choses. Si d'autres mamans pouvaient ne pas vivre ce que j'ai vécu ce serait bien.

Maman Nounours, j'ai retrouvé le CR d'hospitalisation.
Pour ce qui est du type de césarienne, je suppose que c'est la soft que j'ai eu, il n'y a rien de particulier noté sur mon compte rendu. L'accouchement était programmé, pas d'urgence.
Il y a marqué "perinée: intact". Ma gynéco m'a dit que comme j'ai eu une césarienne c'était normal.

A l'époque j'ai eu du mal moi aussi à réagir. Je me sentais épuisée et quand je tirais mon lait j'avais l'impression qu'on me vampirisait...
Un jour la kiné est venue et je ne sais plus ce qu'elle m'a dit et j'ai pété un plomb. Je lui ai répondu, j'en avais les larmes aux yeux, qu'il fallait comprendre que j'avais mal et que j'en avais marre qu'on me donne des leçons.
Je me suis excusée quand même, c'était pas de sa faute.
Mais bon chaque jour avec chaque soignant on avait droit à une leçon: "il faut vous reposer", " il faut tirer votre lait toutes les 2 heures", "va falloir vous organiser avec des triplés", " de toute façon avec des triplés il y aura toujours des imprévus"  et moi je fais quoi alors??
Je me demande si on était pas l'attraction du moment, une naissance de triplés pour noel, youpi on va tous aller parler aux parents et les rendre fous !
Toutes les heures quelqu'un entrait dans la chambre, c'était infernal...

Plus tard quand j'ai pu marcher sans trop avoir mal, on partait de la chambre avec mon mari toute la journée s'occuper des filles, on revenait à la chambre que pour les repas.
Du coup c'est le personnel soignant qui me courrait après!
Je me rappelle d'une fois ou on revenait de la néonat et la sage femme du jour, qui me dit :"madame il faut que je vous voie, j'ai vu tout le monde sauf vous, vous étiez pas dans votre chambre"
Et puis quand j'ai pu sortir j'ai pas hésité. Mais c'était bizarre de partir sans mes enfants. Du jour ou je suis sortie de l'hôpital je n'ai plus pris un anti douleur.

Hier j'ai vu la gyneco, on a encore parlé de tout ça et ça m'a aidé. Elle m'a aussi proposé son aide pour en parler.
Ca va être long à digérer tout ça mais je pense que je suis sur la bonne voie.

A bientôt
Florence

Bonjour à toutes,

Oui les proches ont chaque fois réponse à tout, combien de fois j'ai entendu: "moi à l'époque pour toi je faisais comme ça" ou "pourquoi tu fais pas ça?" et "les bébés mettent les mains à la bouche? ah c'est les gencives!" (faux selon la pédiatre). Ça devient lourd. Nous on apprend à devenir parents et c'est pas facile, les grands parents doivent aussi apprendre a devenir des grands parents et arrêter de nous dire ce que nous devons faire.

En juillet je dois reprendre le boulot, et mes filles iront à la crèche qu'en septembre. Je vais devoir composer avec les grands parents pour les faire garder cet été. Pour l'instant j’essaie de faire le vide, de ne pas trop les voir pour pouvoir mieux vivre ces 4 semaines. Mais c'est pas facile. J'ai peur que ça finisse en dispute ou pire...
Cette semaine je ne peux pas trop y échapper, certaines contraintes familiales m'y obligent. J'ai déjà vu mes parents hier. Ça s'est plutôt bien passé, même si j'avais pas trop envie qu'ils passent.
Ce weekend c'est au tour des beaux parents. Nous avons négocié de ne pas manger ensemble, entre autre pour que je puisse sortir un peu avec mon mari, (je suis 24/24 à la maison avec les filles et ça fait longtemps qu'on est pas sortis ensemble).  Mon mari aurait préféré qu'on fasse un repas tous ensemble, mais moi je ne peux pas. Du coup il est déçu.
Il y a certaines choses que je ne supporte plus, on finit toujours par parler des mêmes choses (la crèche, la pédiatre, les enfants, etc) et je vais les voir souvent cet été. J'ai essayé de prendre sur moi, de faire des efforts, de ne pas m'énerver, mais là je peux plus. J'ai besoin d'un break.
J'appréhende ma reprise mi-juillet, bien que je sais que bosser va me faire du bien, mais en plus de gérer les filles, il va falloir gérer les grands parents....
Avant d'accoucher j'étais déjà pas rassurée avec les grands parents, j'en ai parlé avec la psy à l'hôpital et ça m'a aidé. Elle m'a dit qu'il fallait que je devienne manager des grands parents. plus facile à dire qu'a faire!
Enfin voilà, j'espère que ça va bien se passer samedi.

A bientôt,
Florence

Bonjour Tromboline,

Avec mes parents ça va, ma mère a compris. Et si ya débordement, comme le récit en détail de ma naissance (j'y ai eu droit maintes et maintes fois même avant d'être enceinte) je peux couper la discussion facilement et on parle d'autre chose.
Mais c'est avec mes beaux parents que ça passe pas...
Des fois c'est les attitudes, par exemple une de mes filles va pleurer, je dis que je vais m'en occuper et j'ai déjà le grand père dans la chambre!
Ou alors c'est ma BM qui me dit que mes filles devraient manger vers 11h plutôt que midi parce qu'a la crèche ils mangent tôt (déjà répété plusieurs fois), je lui rappelle quand même qu'elles sont 3...
Une fois j'étais sur l'ordi à écrire un mail à mon patron pour une histoire de visite médicale. Ben elle était derrière moi à me dire comment formuler les phrases!!!
Avant l'arrivée des enfants je m'en foutais. Le temps passait on se revoyait 2 mois plus tard c'était oublié. Mais là c'est différent.Mon problème c'est que j'ai tendance à tout garder en moi et j'ai peur qu'un jour ça n'explose.

Je vais reprendre le boulot à temps partiel (20hs sur 4js). Les grands parents vont s'alterner (2js chacun par semaine) pour garder les enfants.  Ça va durer 5 semaines le temps qu'elles aillent à la crèche. Après c'est papa et moi qui allons gérer! et du coup je pourrais reprendre 30hs/sem si tout va bien.
Les grand parents resteront la solution de secours en cas de grève ou maladie. Pour l'instant c'est comme ça qu'on compte s'organiser.
Le boulot me manque, ça fait presque 1 an que je suis en maternité. Quand on discute avec mes amies j'ai l'impression d'être larguée.

J'espère que ça va bien se passer.

Florence