Ah, les canailles, vous voulez une petite part de rêve ?
Allez, je me lance mais je vais essayer de vous la faire brève !!!
1986, Fred est en 3ème, moi en 2nde. On sort ensemble environ 6 mois. Mais voilà, pendant l'été, j'envoie tout bouler: il est très amoureux de moi, c'est forcément suspect. Pas normal ça. Donc, je fais en sorte d'en arriver à un échec, plus facile à gérer ... !
Oui, oui, je sais, j'ai un côté torturé !
1996 mariage avec O. 1998, début du parcours PMA. Là, déjà, ça plombe un peu le couple.
2002, naissance de S. Des tensions, mais ça passe. 2004, la miss est en pleine opposition, c'est chaud, et en prime on a repris la PMA. Le jour de mes 34 ans, O m'assène "C'est pas la peine d'avoir d'autre enfant, on n'y arrive pas avec 1 !"
. Finalement, 3 mois plus tard, on recommence, et zou, 2 têtards dans le bidon. La grande est terrible, moi je suis une grosse baleine échouée. O s'en tire moyennement. 2005, naissance des zouaves. C'est pas le top.
2006, la boîte d'O menace de fermer. Période de grosses incertitude. Il décide, avec mon adhésion, de participer eu plan social. Novembre 2006, les garçons ont 18 mois, S a 4 ans 1/2. O a son poste en Toulouse. Moi, je dois finir mon année scolaire et attendre ma mut. 9 mois seule la semaine, même si ma mère m'aide, c'est chaud. Le w.e, quand O rentre, c'est tendu: il veux décompresser de la semaine, il a fait ses 250 bornes, il ne comprend pas que je sois naze et que j'attendre qu'il prenne le relai. La situation est de plus en plus plombée.
Juillet 2007, arrivée en Haute-Garonne. Contrairement à ce que j'espérais, ça ne s'arrange pas. Les tensions sont +++.
Début 2008, une copine m'invite à la rejoindre sur copains d'avant. J'y vais. Le 1er nom que je tape est celui de Fred. Je le retrouve. Je lui laisse un message, mais je ne m'attends à rien. Et finalement, une réponse arrive. Ouah ! Je suis heureuse, je vais enfin pouvoir lui dire que j'ai toujours regretté de l'avoir envoyé bouler. Et là, ben, comment dire, de mot en mot, de fil en aiguille, nous nous retrouvons totalement submergés par l'émotion. C'est un raz-de-marée, un tsunami. Il veut qu'on s'appelle, il me faut quelques jours pour oser. Ensuite, on se téléphone 4, ou 5 fois par jour. On s'envoie des mesage sur copains d'avant. Je ne protège rien. Avec O, nous partons en vacances, et là, gros clash. Au retour, il décide de quitter la maison pour faire le point.
Avec Fred, c'est toujours autant d'émotion. O a vu des messages, il m'en parle, j'explique.
Mias voilà, pour mon malheur ( ou pas...), Fred est à 450 km. Un jour, il rentre en Gironde. Il me dit que c'est terrible pour lui de savoir qu'il va traverser Toulouse, passer si près de moi... Je réponds "Chiche !"
On se donne rv un après-midi. Il quitte l'autoroute, on se retrouve et là, on tombe dans les bras l'un de l'autre. C'est intense, c'est magique. C'est ça le bonheur ! On passe 2h assis dans l'herbe, on ne se lâche pas, on ne parle presque pas. On s'embrasse. Je retrouve tout, le grain de sa peau, son odeur. 22 ans sont passés et pourtant... la mémoire émotionnelle, sensuelle, c'est magique. Tout revient en force. Mais voilà, il doit reprendre la route. Je pleure, je sais qu'on ne se reverra plus. Lui, il n'en mène pas large non plus. Mais voilà, ces retrouvailles, ça fait partie des instants rares de la vie, c'est de la beauté et du bonheur à l'état pur. Alors, on prend tout. Un cadeau comme ça, ça ne se refuse pas !
Dans les jours et les quelques semaines qui suivent, on continue sur notre rythme pour les appels et les mails. O est parti, pour moi c'est facile. Pour lui, c'est de plus en plus compliqué. Son boulot en pâti, en famille ça sent le roussi. Je lui dis que, si c'est plus facile, je disparaît. Il ne le veut pas.
Mais, finalement, c'est trop difficile à gérer. Les derniers contacts changent et puis il disparaît, sans rien dire. Je suis en colère et malheureuse comme les pierres. J'aurais préféré qu'il me dise qu'il fallait que ça s'arrête...
O revient à la maison. On reprend une vie de couple cahin-caha.
Mais voilà, Fred est là, toujours dans ma tête, dans mon coeur.
4 ans ont passé. J'y pense moins mais quand les paroles, les images reviennent à la mémoire, parfois brusquement, j'ai toujours un pincement au coeur. Il me manque.
Il m'a fait des promesses "Un jour, on se retrouvera, on vieillira ensemble ... d'abord il faut que je mène mes filles là où elles doivent aller. Quand elles pourront faire leur vie sans moi,alors ce sera pour nous deux..."
Il m'a écrit des messages d'une grande beauté. J'en ai gardé un, magnifique.
Est-ce qu'on aurait été heureux ensemble ? Je ne le saurai jamais. Mais, ce que je sais, c'est que ces quelques semaines ont été un véritable cadeau de la vie, même si nous ne nous sommes vus que 2h.
Et on a connu des moments très intenses. Le soir, quand je me couchais, c'était comme s'il était là, près de moi, je sentais son souffle dans mon cou, l'odeur de son corps flottait dans la pièce, c'était d'une intensité folle. Lui, de son côté ressentait les mêmes choses. Et ça, pour rien au monde je ne l'échangerais.
Voilà... Il est en moi à tout jamais. Parfois, je lui envoie un message sur copains d'avant. Il en ouvre certains mais jamais il ne répond. Il me manque. J'aimerais tant avoir de ses nouvelles.
Ce qui est très difficile, c'est de ne pas savoir s'il va bien.
Je n'ai pas réussi à la faire brève, désolée.
Je ne sais pas si je vous ai donné une part de rêve, mais là, je suis
, il me manque. " Il est mon autre", comme dit la chanson.
Il y a d'autres chansons qui me remue, qui me ramène à lui " Partons vite" de Kaolin ...