comment gérer la réaction des enfants face au handicap ?

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Claire et les 3 Monstres:
A l'annonce de ma grossesse triple, comme c'était très important pour le papa que les enfants soient baptisés, nous sommes partis à la "chasse aux parrains et marraines idéaux"  ;D

Pour Louise, nous avons choisi une de mes meilleures amies. Il se trouve que cette amie a fait le choix difficile de l'amputation d'une jambe à ses 17 ans (erreur médicale lors de la pose d'une prothèse interne suite à un cancer des os qui a provoqué un rejet de la "greffe").
Nous n'avons jamais caché aux enfants que notre amie portait "une fausse jambe" et d'ailleurs, ils lui en ont toujours parlé librement.
En novembre, elle est venue passer un WE avec son fiancé à la maison. D'habitude, les enfants ne la voyait que le temps d'une journée. Pour la première fois, ils l'ont réellement vue sans sa prothèse.
Nous leur avions bien reparlé avant pour les préparer. Camille et Philippe, le premier moment de surprise et de curiosité passé, ont très bien vécu cette "découverte". Ce n'est pas le cas de Louise... J'ai bien vu que toute la journée qui a suivi, elle n'était pas bien dans ses baskets. J'ai essayé de discuter avec elle, mais elle a d'abord refusé. Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai réussi à pouvoir lui en parler.
Elle m'a dit que sa marraine lui faisait peur (alors qu'elle l'a toujours adorée jusque-là)  :'( :'(
Puis, elle m'a parlé de tristesse de la savoir sans jambe.
Je lui ai redit que c'est une personne formidable, que j'aime beaucoup (et c'est d'ailleurs pour cette raison que nous l'avions choisi pour être sa marraine) et que le fait qu'elle ait dû subir cette amputation n'enlevait rien à sa gentillesse et l'affection qu'elle a pour sa filleule.
Louise m'a dit qu'elle ne regrettait pas qu'elle soit sa marraine mais je sens qu'elle n'arrive pas à passer le "cap"...
Et connaissant ma Loulou, je crains un peu ses réactions... Cet été, elle écrivait à ma mère sur la carte postale des vacances qu'elle était triste que papy soit mort...  :-\ On a eu beaucoup de mal à lui faire comprendre que même si c'est vrai, ce n'est pas le contexte "idéal" (à compter qu'il y en ait un...) pour l'écrire...
Or, nous sommes invités au mariage de mon amie fin mars et je ne voudrais pas que Louise le vive mal ou qu'elle ait des attitudes ou des paroles qui pourraient faire souffrir mon amie.
Comment faire pour épargner Louise au maximum, et si possible épargner également mon amie ?
Honnêtement, je ne sais plus trop comment lui en parler alors que je sens son mal-être, j'ai l'impression d'être maladroite... Donc si vous avez des pistes de réflexion, je suis preneuse ! (et désolée d'avoir été aussi bavarde pour exposer mon cas  :-[)

Maga06:
je reviendrais poster plus tard mais ce sujet me touche particulièrment.

Mon papa est amputé de sa jambe droite depuis ses 13 ans.
Nous l'avons toujours connu comme ça , et j'avoue que nous sommes 2 soeurs et pourtant 2 réactions différentes ;)

je repasse claire :-*

Anna:
Je réfléchi à ta question.. Je travaille avec des personnes handicapées, mais mentaux, c'est différent...
Est ce qu'elle fait du handisport ton amie ? Ce serai l'occasion de voir son handicap "mis en valeur". Enfin, c'est mal exprimé, mais c'est pour qu'elle puisse voir que malgré sa jambe (ou grâce à ?) elle arrive à faire des trucs super :)
Tu vois ? Ce que je veux dire c'est que plutôt que minimiser son handicap (ce qui ne fonctionne pas apparemment puisque pour ta fille ça prend une place importante), faire en sorte qu'elle le voit autrement que de manière négative.

(Je sais pas si je suis bien claire)..
J'y réfléchis encore.

Nanatoune:
Bonjour,
un de nos bons amis est en fauteuil roulant depuis ces 18 ans et un accident de voiture qui lui a coûté ces jambes.
Les garçons le connaissent depuis leur 9 mois.
Mais il y a peu de temps, ils ont vraiment pris conscience du handicap et de l'incapacité de Roger de marcher.
De plus, cet été, nous avons passé la journée chez ma marraine qui a deux de ces enfants handicapés:
Hélène a un handicap moteur qui fait qu'elle marche en boitant fortement et en se déhanchant aussi de façon très prononcé. Pierre, du haut de ces 35 ans, pense comme un petit garçon de 3/4 ans mais avec le physique d'un grand gaillard d'1m90.
Des situations donc où mes enfants sont confrontés au handicap de personnes proches.

J'ai une façon très naturel d'appréhender les choses. Je leur explique tout simplement la situation, en disant la simple vérité, sans rentrer dans les détails. Et bien entendu, ils peuvent poser des questions à moi ou au personne concernée! Et bien sur, je demande en amont à notre ami Roger ou à Hélène, si les enfants peuvent leur poser des questions. Et bien sur, ils disent à chaque fois oui. Car les personnes avec un handicap physique que je connais préfère toujours que le sujet soit aborder de front. Cela fait parti de leur vie à part entière.
Pour Pierre, c'est autre chose. Il n'est pas capable d'expliquer ce qu'il a. Alors c'est ma marraine qui s'en charge.

Les boys ont posé les questions. Et reviennent régulièrement à la charge.

Comme pour le sujet de la mort. J'ai perdu mon papa il y a longtemps. Les enfants ne l'ont pas connu. Et pourtant, ils posent une tonne de question à son sujet. Et souvent, pas à des moments très opportuns, pour nous, adultes. Mais opportuns pour eux! Au réveil, au musée, n'importe ou.

En ce qui concerne la mort de ton père et la carte postale des vacances, ta petite a peut-être tout simplement associé ce moment de joie des vacances à la grande tristesse de ne plus pouvoir partager ce moment de bonheur avec son papy. Et du coup, tout naturellement, elle souhaite partager cela avec sa mamy, ta maman!
Certains enfants sont très touchés par la mort. Les miens en font parti. Ca peut leur faire de la peine bien entendu. ET leur faire peur aussi. C'est normal et tellement naturel.

Pour ton amie, ta petite a de la peine pour elle et peut etre aussi un peu peur que cela puisse lui arriver.

Mon conseil: parle a ton amie et demande lui, si ta fille peux lui poser des questions ouvertement, sans tabous.

La différence peut faire peur aux enfants, comme elle peut aussi nous faire peur à nous...!

 :-*

PetitPoney:
Chacun son vécu, ses sensations, ses émotions.
Et je ne pense pas que tu puisses réellement "épargner" ta fille. Et l'épargner de quoi, d'ailleurs? Tu penses que limiter les contacts avec ton amie serait une bonne idée?

Ta fille est clairement très sensible, et ce n'est pas forcément une mauvaise chose ;)
Tu peux peut-être en parler avec ton amie, et lui expliquer le ressenti de Louise. Peut-être auraient-elles besoin de discuter toutes les deux.

Tu ne peux pas changer ce que ta fille ressent. Ça lui appartient, c'est incontrôlé et incontrôlable.
Je te le dis en connaissance de cause. Il m'arrive assez régulièrement de sentir les larmes monter quand je croise un handicapé. Je ne peux pas le contrôler, ça me crée une peine immense, un sentiment d'impuissance, ça me rend très triste. C'est comme ça. Je ne dis pas que c'est ce qui arrive à ta fille, c'est seulement pour te montrer que les ressentis peuvent être très différents d'une personne à l'autre.

Par contre tu peux en discuter en long en large et en travers avec elle. Tant qu'elle a besoin. Je suis d'accord avec Nanatoune. Chez moi, M par exemple déteste entendre les conversations où on parle de mort, de blessures etc. Je ne dis pas qu'on parle de ça à longueur de journée, mais ça la touche beaucoup et à chaque fois quand le thème est trop "fort" pour elle, elle se bouche les oreilles :-\

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